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mercredi 28 août 2024

Le voyage

 La première image ? Un lieu dit. Eyhéramendy à Barcus ou Laguinge Restout. Les racines familiales du côté du papa. Pays souletin, résistance au temps périssable. Chaque nouvelle nuit qui nous enveloppe de son mystère, qui résiste, qui s'empêche de se dénuder tout à fait, garde en son sein l'idée que de l'une à l'autre, d'un génération l'autre une même voix résonne, celle de l'onde particulière qui n'arrive jamais à bout de soi, se renouvelle enciore et encore et bim et bam comme un hoquet de vie.            


vendredi 5 juillet 2024

33 ans de solitude

La première image ? La pluie s'invite trois fois. Deux fois sur cette colline de Mvolye, une fois sur la fondation Muna dans le centre ville. De Fouda à Mimboman, de Nlongkak à Elig Essono, de belles années, de grands souvenirs reviennent. T bella n'est jamais loin. les années passent. C'est le relais qu'il faut assurer. En toutes circonstances.

Tout concourait ce fameux week-end à pleurer le départ des êtres chers. Comme lors des obsèques de Nanga le ténébreux. 



lundi 3 juin 2024

Paddy Mc Alooniste 1987 2003 2024


La première image ? Je sors du cinéma de Vélizy 2, comme d'un Coma. Extraction 1987. Il est 2 heures du matin. Séance de minuit, je respire le fonds de l'air, il brûle tout là dedans. Les premiers effets encore lointains du réchauffement ?

Je traverse la zone d'emplois. Ambiance du dimanche en journée Elle est déserte évidemment. Un chien aboie non loin.

Rue de Villacoublay en bord de forêt. 

J'entre, ne fais pas de bruit.

Papa est dans le salon.

Les effets du jetlag. Il revient du Costa Rica, repart semaine prochaine aux Philippines.

Fiable, solide, taiseux aussi. Il est cet outil qu'on jettera bientôt.

Il est la sagesse. Il était l'eau qui dort. Celle dans laquelle revivre, voir loin, flotter.

Amniotique le Papa.

Le temps d'une étreinte, de sa chaleur dans la nuit.

Je lu dis tout "J'ai vu le futur, papa. Ecoute moi. Maman te quittera bientôt. D'ici 3 ans tout au plus. Dans 11 ans tu viendras me rendre visite au Mozambique où je ferai mon service. Nous passerons une semaine extraordinaire tous les 2. Mémorable. La plus belle. 8 ans plus tard tu ne seras déjà plus. Entretemps, ton boulot t'aura dit merci.... Te laisse pas faire Papa !"

On s'est étreint. Fort. Puis il a dit entre deux rires étranglés par les sanglots :

"Faut bien payer tes études fiston... Allez va dormir ! On parlera de tout ça demain"

 


mercredi 22 mai 2024

L'esprit Bonga est en nous ! 1997

La première image ? Un appartement à Maputo. 1997. J'apprends le portugais, je découvre un pays fantasctico. Tout y est merveille. Les paysages, la ville, les gens,  la musique, une douceur de vivre qui contraste avec   Un couple la soixantaine vient de s'installer en provenance du Cap Vert. D'impénitents voyageurs avec dans leur besla guerre civile qui vient de finir... Ca métisse, ça ne se contecte pas d'exister ça vit fort ! C'est l'époque où je découvre Cesaria Evora. Intense émotion à l'écoute de cette grande dame alors au sommet de son art. Et puis pas loin dans le temps, c'est Bonga Angola qui raviva nos âmes d'alors. Fraîches et avide d'un vie comme ça. Lorsqu'il revient dans mes oreilles je replonge immédiatement mon âme dans ces années qui avaient du chien.


 


 

vendredi 17 mai 2024

Oraison vers le large. 1998

 



Un brumisateur géant

Pour tuer la torpeur :

Voilà le doux songe

Qui soulage mon âme.

J’inspire fébrilement

Tout au bord de ma nuit.

Le Limpopo, son râle

Je l’entends déjà qui ronfle

Chant brodé de plic et de ploc

Entrelacés, venus

Mourir à mes pieds.

De ses entrailles,

Le fleuve exhale

Un souffle indocile

Comme les effluves

D’un ventre brûlant.

Une pluie fine enfin.

M’envelopper alors,

Me mêler le corps

Aux bruissements

Dans mes oreilles, 

Ma piste aux étoiles,

Mes acouphènes.

C’est le signal, j'entre en scène

Il siffle, il brûle mon sang

M’enfoncer lentement

Dans les boues flasques,

De ces profondeurs que

Je ne peux qu’imaginer,

Mes jambes au-dessus d’un néant,

Indicible et noir océan,

Où tout se consume

Les os

Les yeux

La viande

Les souvenirs peut-être.

Et la pluie qui s'entête. 

Dérive bonhomme, dérive,

Ne crawle pas, fais toi petit,

Tout petit dans la noirceur suffocante

Où toute vie étend son règne abyssal.

Les grands prédateurs n’ont qu’à bien se tenir,

Parole de fou, ça va saigner par ici

Et ce ne sera même pas télévisé

Tiens, j’en entends un quitter la berge.

Crocodile ?

Hippopotame ?

Peu importe,

Il me veut pour lui tout seul,

Caressera bientôt mes chevilles lestes.

Oublié mon couteau japonais, pas grave

Je m'en vais tordre le cou aux idées reçues

Mordre au cœur l’animal. M’en faire un sac.

Le regarder se soumettre

Lui déchiqueter le cuir de tout mon être

A l’effroyable mâchoire résister

De mes plaies ouvertes,

De mes chairs disloquées.

Qu’il m’aspire vers le fonds, je serai là

Moi, mes mots blessés

Qu’il me traverse, Qu’il m'éparpille,

La beauté de l’instant fera tout oublier.

Et puis rien. Il n'y eut rien ou si peu.

C'est donc l'homme qui a peur

Son imagination dans le noir.

Allez, bouge, nage, nage,

Accélère petit homme,

Affûte l’oraison,

Aiguise l’épitaphe,

déguerpis,

Sois pierre à fusil

Deviens l’extrême soif

Et de creux en creux

Jusqu’à l’océan

Rebondis,

Nu comme le ver

Rends l’âme,

Revis,

Ouvre les yeux,

Exulte, heureux

Comme au premier jour :

« Terre ! Haute-Volta ? Zaïre ? »


mercredi 1 mai 2024

Manches Longues 2009. 2024


La première image ? Les funérailles de Nanga Mboko. Qui furent dignes au moins au départ, disons jusqu'à la première pluie torrentielle. Intensité maximale. Des trombes de larmes et du beau recueillement, de l'émotion, partout. Puis soudain, le ruissellement originel. Des classes populaires aux élites hébétées devant leur poste de TV. Les images décrivent une émotion collective immense. Mais quand la pluie commence, s'intensifie, les esprits s'échauffent à mesure que le cortège traverse le centre ville. Le cordon de sécurité implose. On attaque le cercueil, on le profane, on le désosse. Stupeur... Aucun corps à l'intérieur...

Toute la séquence résonne de la version (à nulle autre pareille) de Giving Up par Nanga !

mardi 30 avril 2024

Can't hide love. 1986. 2022. De Vélizy à Bolivar

La première image ? Au petit matin. Une course aux aurores autour des Buttes Chaumont. Un réveil tranquille suivi d'une marche à pas de velours vers l'ordi dans la cuisine du 6 square ou la machine à écrire (voire le minitel) du 60 rue de Villacoublay... Ces moments là sont précieux, ils sont pour soi. Rien que pour soi. Ces moments où "l'amour tu ne caches plus" !

Demain, tiens, justement, tu peux courir, lève-toi tôt.

Tu as fait ce qu’il fallait aujourd'hui : aquarium ou lessive, course Léana.

Tu es présent pour la Banque, le prêt et le futur déménagement.

Quelques réglages sur les impôts, les papiers, les factures mais tout va se mettre en place.

Il y a les jeux, krankil, les albums (être patient), les formats TV (j’ai confiance).

Restera le court métrage, le sport, et URT URT URT URT URT… Ne pas négliger la maison de ton papa qui n’attend que toi.

jeudi 25 avril 2024

Mots de tête


La première image ? Du super 8 surgi d'Abidjan, années 80. Madeleine sonore. Proust n'est jamais loin. Suffit de tendre l'oreille.

Il faut s’écouter comme ce matin. Maux de tête. Ca ressemble à un retour de flamme des apnées plus tard… Une famille d’apnées pas sympas qui viennent me faire des câlins. Elles se rendent pas compte que ça m’étouffe…  Et pourtant je le mérite l’amour c’est ce que je me dis quand je lis « Atelier d’écriture », pour retrouver sa « voie » de vie.

Hier épuisé, sous la douche, j’ai commencé mon "one man" rêvé… Le monde du travail est sympa à croquignoler (éléments de langages, le chiffre, bulldozer, mettre la paquet...), les cousins ecolo-vegan aussi… Les tics de langage c’est quand même énorme… De PAPY LEO au CONSULTANT qui marche par itération… STRAT et BIZ DEV… Y a vraiment de quoi faire… Faut juste se poser… Le côté wtf naïf de ISMO me touche… Il y a un côté nounours avec du bon sens…

Développer deux trois sketches…. En partant de ce que j’ai déjà pondu. En toute humilité. S’inspirer de PROUST (Gaspard) … Simple, décomplexé sans la dialectique sociale pour venir empoisonner l’humour de jugements forcément partiaux. Ca doit le faire… Faut remettre au goût du jour ces idées… et travailler un enchaînement de situations qui fasse sens.

 Parallèlement retrouver tes projets de courts métrages et avancer sur l’un d’eux… POLITIQUE ? Why not… Le plus intéressant peut-être. Sur la mythologie qu’on crée de soi, à partir de soi. De ce qu’on est, de ce qu’on voudrait être, de ce qu’on aurait voulu devenir, de ce que fait qu’on nous regarde… Se faire des cicatrices au feutre… et se sentir plus digne, plus vieux, plus sage, plus aimable.

Pour le court, soit la nana sanguinaire à la voix d’ange… Soit le pamphlet sur le moi qui serait une construction, encore plus sur un écran, dès lors qu’il est question de politique.

vendredi 19 avril 2024

Trouver sa voix

 

La première image ? Cette voix qui est un instrument. Docile, caisse de résonnace d'une âme pure dans un corps dévasté. Ô Chet. Ton corps c'était ta prison. Ta voix notre remise de liberté.

Les prisons qu’on érige en pensant se libérer. Voilà où mène le Phosphénisme et ses petites vérités rassurantes. Comme les écolms de Yoga régnant sur des centres cossus et nécessitant l’argent comme carburant, le phosphénisme ou les théories vaseuses du tout qu’on embrasserait depuis soi ne mènent qu’à soi. Interprétation, formation  et  Bizinesse… Toujours revenir à ce constat sans appel : rien ne ressemble plus à un ascète qu’un bobo hypocondriaque et autosatisfait qui prend soin de ses petites joues rebondies, de son teint, de la souplesse de sa musculature de tout ce qui vient nourrir son petit corps dodu. Gaffe à la confusion entre « se libérer de son soi » et « y revenir par le biais de l’ego ». 

A propos de voix, Manches Longues (projet avec Juju) peuvent être racontées par une voix off mystérieuse… Quel personnage ? Quel point de vue ? Ce mystère vient créer un liant à ces récits entrecoupés post explosion. Kadima ?

Qu’est-ce qui fait de Nanga un personnage aussi déterminé, omnipotent, aux multiples visages ! Le fait qu’il soit double ? 

mardi 2 avril 2024

Les portes ? 2024

La première image ? L'internat toujours. les Doors c'est pas vraiment les années 80. Mais ma mère et ma tante les écoutaient beaucoup. Et puis il y a eu le film de Stone en 1987 je crois. Vu à Vélizy. pas vraiment aimé ! Film quelconque mais quelle musique. 


Parmi les projets à ne pas lâcher ces temps-cis, il y a des nouvelles qui forment un recueil. Pas vraiment le fameux « Contes et légendes du square Bolivar » qui est fin prêt. Quelques contes à peaufiner… A créer… Comme le MOUTON DE MINUIT. No… Plutôt dans la mouvance « Histoires à dormir sur le ventre » qui fait écho au « sous la couette », position de protection ventrale… Quand on a peur quoi…En gardant cet ancrage, cette filiation Maupassantesque (La Maison Tellier), Flaubertisque (3 contes) ou Johnsoniste (Jesus Son) voire Wrighteous (Going native)… Faut trouver le lien entre chaque nouvelle que l’une d’elle soit l’œuvre de l’auteur du recueil qui veut ramener à la vie son meilleur pote et co-auteur… C’est dans cette veine que tu tireras le meilleur de « ROMAN VILLE » ? En essayant de rendre le lecteur intelligent… Certains auteurs de nouvelles racontent des histoires, les ont vécues, d’autres les écrivent, les inventent… Certaines histoires ouvrent des portes sur d’autres histoires…

Et quand on parle de portes... En voici quelques unes mémorables.

dimanche 31 mars 2024

Fury ça vaut quoi ?


La première image ? Le combat de boxe qui m'a inoculé le virus ? Hearns Hagler probablement. La boxe est noble à bien des égards. Les contraintes comme ailleurs vous subliment. Ne pas pouvoir utiliser ses jambes, sa tête , ses coudes, ne pas pouvoir entraîner l'autre au sol, ne pas le frapper au sol... Tout ce carcan de règles et de valeurs qui fait ressortir le meilleur des 2 combattants et fait remonter à la surface un peu de ce que l'humanité recèle de divin.

Parmi les chansons que j'y associe il y a Nougaro c'est cartain et ses quatre merveilleuses boules de cuir.

Alors où en est la Boxe ? A l'heure de Fury-Ngannou. Au fond, vu de l’extérieur, Fury-Ngannou c’est d’abord une exhibition, une mascarade, sorte de Alien VS Predator mais chez les humains. Donc une vitrine sans chair, sans guts, sans ce qui fait le sel de ce sport un temps matière à tant de rêves. A mieux y réfléchir, il prouve qu’on peut gagner en ayant un physique de bouffeur de pop-corn sur son canapé. On peut gagner sans bosser d’un côté, on peut participer sans faire ses classes de l’autre. Mais visuellement, C’est tout ce qui compte. Les physiques musculeux à la Holyfield ont vécu, y en a marre ; tout ceci manque d’imagination. L’imagination se niche dans les courbes grasses et le sourire enjôleur de Tyson Fury

jeudi 7 mars 2024

Répétition

 


La première image ? Une scène de théâtre observée depuis les coulisses. Le rideau tombé, le brouhaha du public que l'on perçoit à travers et qui vous picore le palpitant.

Dans le filage, dans la répétition générale, il y a le vertige, c’est l’entraînement des petits fauves hilares avant la première chasse. Ce sentiment du vide qui nous étreint. Mais pour être « en forme » le jour J, il faut s’écouter, écouter ses yeux, son nez, son ventre qui pousse, les douleurs sous les pieds, car l’énergie est encore là... Pour repartir du bon pied. Avec allant, avec envie. Avec le désir. Ca et les listes qui vont bien… Le corps, l’esprit, les projets, ton tel, les courriers, organisé, focused, avancer sur ce qui va se faire. Ne rien négliger. Ne pas baisser de rythme. Ni les bras !

vendredi 1 mars 2024

le JE et la chandelle

La première image ? Mes pas. L'un après l'autre. Un trottoir incliné encore artificiellement éclairé aux aurores dans le 20ème arrondissement. 

J’écoutais ce matin sur le chemin du travail le précepteur, toujours passionnant et cette fois sur Hegel dont j’ai écouté aussi la prose au sujet de la dialectique il y a peu et le besoin de reconnaissance… d’être remarqué, d’extraire le JE de la masse informe du monde tel qu’il va. Hyper intéressant. Sur ce qu’on échine à faire pour exister. Pour que sa conscience soit reconnue à sa juste valeur.

Et je repense à tous ces moments où on n’ose pas dire ce que l'on pense, où l'on auto-réïfie, où l'on fait comme sa mère voudrait qu'on fasse… un objet qui est là comme son reflet pour lui alléger l’âme et l’égo. Un objet lourd et pesant qui est là pour la satisfaire. Et vous vous auto-mutilez, c’est logique ; et les doigts, et la voix, et les goûts…Qu’est-ce qui te fait envie là maintenant ? Ecoute-roi et fonce… va vers ton risque… Aime ce que tu aimes…

Cette île flottante, dessert de mon enfance, est revenue en grâce il y a peu et j’ai compris que cette île c’est ce moi qui résistait dans sa crème anglaise, sous la carapace, ce coeur qui battait tout ce temps. C’est passionnant parce que tout part de là. Rester qui on est. Faire ce qu’on aime. Manger quand on a faim. Boire quand on a soif. Dire quand on aime. Aimer comme on se quitte. Tout ce qui fait que tu sais pourquoi tu es là maintenant et la seconde d’après. Si vous ralentissez, le temps ralentit. Si vous fermez le livre de temps en temps vous pouvez y revenir plus fort. Avec plus d’appétit. Tout est tant qu’on se souvient que la vie c’est la perception par les sens d’une réalité qui semble être ce qu’elle est mais qui ne l’est peut-être pas. Relativité de chaque point de vue. Perception tronquée de la réalité pleine et entière. Identité qui ne serait qu’une construction basée sur les expérimentations de chaque nouvel instant de l’existence. Alors il faut s’en extraire, fermer le livre, respirer, réfléchir puis y revenir, pas à reculons pour porter un regard neuf et plein de vie, d’envie, de conscience, d’affirmation de soi. Comme partie du tout. Mais comme partie du tout qui a des choses à défendre à commencer par affirmer ce qu’il aime, ce qu’il aspire à devenir. Etre soi. Ne pas se faire obscur objet du désir des autres.

dimanche 18 février 2024

Exile on main street Villers-Cotteret

 

La première image ? L'autoroute avalée au volant de la Twingo de Joe. Pas plus de 100 km par heure. Piano piano.

 Aujourd’hui, on va à Cotters-Villeret. On va bouffer du cochon. Il y aura 50 personnes. Ca va être sympatoche.  J’y vais avec la voiture de Joe. J’en prends soin, j’essaye. Et la Volvo 464 mise à part, tes voitures ont souvent été les miennes dans un second temps : Renault 20, Nissan Blue Bird. J’ai également toujours été le guide, le premier de cordée pour les copains plus jeune, que ce soit pour aller en Belgique ou descendre au Pays Basque…

La dialectique, Hegel le dit, c’est aller contre le courant. Puisque l’histoire aurait un sens. Faisons le saumon. S’y fumer la gueule. Eviter les Ours, les remercier en passant, avoir des choses à raconter en arrivant au point de départ. Marcher à reculons jusqu’à la source. Devenir un ratel, se faire colibri et avancer à reculons pour regagner le temps perdu.

La Paque à Villers Cotteret, c’était sympatoche. Plus de stress des grands messes pour moi. Je m’en libère. J’y ai survécu. Ma dialectique a accompli son œuvre silencieuse. Plus besoin de me remplir le rien. Pareil lors du repas des 50 ans de JB. J’ai compris là aussi ce que chacun était en train de lâcher en chemin. Par petits bouts. Dans la forêt de l’existence. Une lignée de bouts de pain, la prochaine fois de cailloux, de bisous, de hiboux…

A Villers Cotteret, on a recréé avec les nouveaux fervents chrétiens venus d’Afrique une nouvelle langue, une nouvelle foi, on repeuple ainsi ces villages, ces familles. Plus de 30 enfants par ici. C’est magique. Du métissage à gogo. Le 19ème siècle est reparti comme en 40. On s’autosuffit. Une bonne éducation. Avec on le sent assez d’autorité en amont. On comprend mieux, les gosses s’amusent, s’épuisent et nous les vieux on s’assoupit en les regardant à l’ombre d’un figuier (ou d’un cocotier face à la mer). C’est notre ASMR à nous autres les croulants. Les yeux dans le vague à regarder la vie frétiller. Et dans la discussion les rites et coutumes, les dotes refont surface (un sujet magique pour une série TV comme les Motamoteurs) celles qui la font dure à Brazzaville (Premier vin, deuxième vin, troisième vin, liste de mariage dans des boutiques à Paris, ordinateur, voiture,…) où le mari sent qu’il a vraiment acheté sa femme. Il a « lu l’heure ». par ici, « tout est vieux », façon de dire que les traditions ont la vie dure, qu’il n’y a vraiment rien de neuf sous le chaud soleil de Brazza. Et l’on parle des exigences des parents de la mariée : l’un exige un bar longue tête, un porc long chassis (avec « beau regard ») sous peine de quitter la table des négociations.

C’est ce que j’ai retenu. Trois expressions parmi d’autres

Move me day … (pidgin de Douala) > l’affaire me dépasse ou je reste sans voix… Les deux se valent !

Tu vas lire l’heure > Ca va chauffer pour toi, tu vas t’en souvenir, te rappeler l’heure exacte !

Tout est vieux > Rien de neuf

Cela donne envie d’aller plus avant sur les Motamoteurs, les décodeurs du mot, qui vont naître avec j’espère Diana Boulli qui me semble avoir un talent inné et fou.

Pourquoi réunir autant d’enfants sinon ? Recréer l’esprit de collaboration, les affinités qui prennent racine, « la greffe doit prendre » dit Yolande… Elle a 100 fois raison. Les enfants se forgent des souvenirs et garderont le lien plus tard. Il y faudra des lieux. De communion, de retrouvailles. Pour accueillir assez de monde. URT. ERMITAGE. Tout est là Romain. Papa t’a légué ça. Tu dois y trouver quelque chose, une porte sur ton histoire. Sur la sienne, sur la nôtre. Chaque chose en son temps. Creuse toi les méninges, tu vas trouver comme toujours. C’est un projet de jeu… Grandeur nature…  Les Tiny Houses, les maisons dans les arbres, les puits à réhabiliter, la source à valoriser, les cèpes à consommer, le grenier à réhabiliter, la cave à déployer sur l’arrière… What else ?

vendredi 9 février 2024

Restau indien. Mirage. Jean-Luc Ponty. Un 7 avril !

 

La première image ? Les murs imposants par l'arrière du Père Lachaise. Les effluves d'un restau indien non loin.

Chemin faisant ce vendredi 7 avril, l’on est passé devant le Père Lachaise, M Auzou évoque les messes noires qui s’organisaient la nuit entre ses murs. Et l’on évoque le mystère de l’au-delà. Les lumières blafardes au bout du couloir, les ovnis qui nous visitent régulièrement, le Big Bang, et puis au détour d’une conversation plus sérieuse sur les joies du voyage en dégustant un nan garlic, M Auzou évoque ces rites en Malaisie qui voient les endeuillés laisser le corps de leurs disparus trôner au sommet d’un arbre offert à la nature… Puis ils déménagent pour échapper à la douleur, pour bâtir ailleurs, pour laisser les morts à la paix de l’endroit où ils sont restés. Dépossédé de son corps, le partant peut ainsi retrouver le chemin des étoiles. M Auzou se rappelle aussi cette justice rendue en Pays Dogon où la sanction tombe irrémédiablement pour punir l’accusé : ce sera le bannissement. Un décret divin. Ce qui sous d’autres cieux représente une chance inouïe de mettre les voiles « ras le bol de ces vieux cons », prendre la tangente, s’évanouir dans la nature… Non ici, la valeur de l’attachement à sa communauté est inviolable sauf pour qui enfreint les lois ancestrales… A méditer tous ensemble. Les raisons pour lesquelles l’économie locale avait du bon, c’est justement parce que tu connaissais ton poissonnier, ton boucher, tout le monde se connaissait… Tu savais vers qui te retourner en cas de problème. Evidemment la mondialisation facilite les « rien à foutre si il y a la listeria, est-ce que je connais la personne en bout de chaîne qui se ruera sur mon yoghourt ? Ils z’ont qu’à essayer de me bannir, j’irai me faire oublier dans mon paradis fiscal » ! Ah les cons. C’est notre dignité qu’on a lentement bannie par ici.

En écrivant ceci, c'est Mirage de Jean-Luc Ponty qui résonne fort ! 



Ready Player One. London Calling Punk Spirit

 


La première image ? Une tortue (le vieux dessin animé de Disney)  restée sur la ligne de depart. Tout part de cette scène du film de Spielberg ; la ligne de départ, tout le monde s’élance et reste le héros tranquillement sur la ligne de départ, héros qui va s’extraire, partir en marche arrière, et faire tout le chemin par en-dessous… Voyant le monde sous un autre angle, avec d’autres yeux… Fuir la compétition qui assèche les forces vives, avancer à son rythme avec sa boussole, notre petite maison sur le dos, et aller jusqu’au bout sans s’épuiser c’est à dire en gardant le feu sacré l’énergie qui pousse à soulever des montagnes.

Les gens ne comprennent pas toujours qu’on puisse réaliser, se réaliser, le plus tard possible, en gardant l’émerveillement intact. C’est une philosophie à pratiquer chaque matin. Rester le « débutant » refuser les spécialisations, les expertises… S’alléger de tout ce qui contraint vos articulations, de ce qui vous immobilisent le rachis cervical et les idées par voie de conséquence. En tout chose, poser un regard neuf, celui de l’enfant qui cherche les moyens de s’amuser, se divertir, découvrir, chercher mais trouver …

Cette candeur se retrouve aussi chez le cinéphile. Il faut savoir repartir « vierge » à chaque nouveau film même dans un genre balisé et très connu de vous. C’est à la condition de cette redécouverte avec les yeux d’enfant que la magie du cinéma se re-propage en vous. C’est vrai pour le spectateur et c’est probablement vrai pour le réalisateur, l’acteur, … De nouvelles idées, de nouveaux visages, de nouveaux mots… Faire contre la veille, faire contre soi, faire envers et contre tous… Le prix de la création passe par cette nécessité de créer ce qui sera bientôt en possession des spectateurs, du lecteur, des graines qui pousseront ailleurs, dans d’autres psychés, pour faire naître d’autres œuvres.  L’humilité de s’effacer devant son oeuvre, lui laisser le champ libre, permettre aux autres de se l’approprier. Casser sa guitare. Et rien de plus candide que l'esprit punk. Clashons, clashons ! L'esprit de Londres est alors en nous.

Passer. Repasser. Se repasser les Stooges

 

La premiere image ? Toujours ce réveil avant les autres, avant la maison, avant le quartier, avant la ville, avant le monde. Il fait encore nuit, je file au boulot et mon esprit s'agite. Il est l enfance de l'art. 

Ce matin je suis arrivé très tôt au bureau.

J’aime ces atmosphères de fin de nuit où vous vous sentez en communion avec quelque chose qui vous dépasse. Probablement parce que vous savez le monde autour parfaitement endolori, plongé dans une catalepsie profonde, absent à lui-même. Quand vous prenez au contraire la mesure de vos capacités, du dialogue en ligne directe qui s’installe avec le tout puissant. Vous êtes l’élu des poubelles du matin. Il ne voit, il n’entend que vous. Et vous n’avez que lui. Rocky Balboa c’est alors un peu vous et le rêve américain, amérindien, métropolitain que sais-je encore est fait pour vous.

Arpenter ce même chemin encore et encore fait circuler une énergie que vous avez-vous même créée. Encore et encore. Rien de statique dans tout cela. Le mouvement répété sur un même lieu. C’’est la force invisible de l’arbre au travail. C’est comme frotter encore et encore deux Silex… De cette poussière (ces derniers jours c’était plutôt l’amoncellement des ordures qui était notable sur le chemin) naîtra quelque chose comme une évidence. Comme une vie au carré. L’exponentielle de vos désirs s’y donne jour comme la démultiplication d’un Gremlin au contact d’une eau fraîche après minuit.

Le principe expliqué du trou noir. Une densité telle dans l’infiniment petit, sur un lieu de ce fait précisément localisé qu’elle crée un énergie démesurée, inimaginable… C’est la même chose en un point. Pour l’arbre, pour l’homme qui médite sous l’arbre, pour l’endormi… Si rester en un point « recharge vos batterie » énergise vos vies, on en aurait la preuve ? Et bien le sommeil est là pour en témoigner. Dormir c’est se faire arbre et plonger nos racines dans un lieu où nous revenons sans cesse chaque nouvelle nuit pour y revivre.



vendredi 2 février 2024

Talking Heads. le mythe des vampires

La première image ? Near Dark... ce fantastique film de Vampires qui dépoussière un genre en le croisant avec le road mivie, le western et me revient en mémoire le visage noirci par la suie de Lance Henriksen

Sur l'affiche du de l'album de Talking Heads, ces visages peints me rappellent le film de Kathryn Bigelow  

Le mythe des vampires m’a toujours fasciné. Dracula et plus particulièrement son acteur emblématique (Christopher Lee) étaient adorés de papa. Qui m’a transmis ce goût pour les châteaux abandonnés (en apparence), la brume sur la lande, les hurlements au loin, la désolation…

On retient souvent le côté tout puissant du vampire, son immortalité à l’épreuve de sa nuit sans fin.

J’y ai toujours vu la métaphore d’un homme qui pour « survivre » doit éviter d’entrer dans la lumière. Rester sur son chemin, ne pas suivre les modes imbéciles, résister à l’évidence du juste milieu, du plus grand nombre. Pour rester lui-même. Sur son chemin. Condition pour vivre éternellement. Sans y laisser sa peau. L’intemporalité faite homme dès lors qu’on refuse la tyrannie du tumulte extérieur. Apologie du « quant à soi ».

En même temps c’est une malédiction que l’on rompt par un coup de pieu dans le ‘cœur’ (un coup de cœur ? un coup de foudre ?) et l’absorption d’ail qui refait circuler le sang. Quelle plus belle métaphore de l’amour qui vient frapper à votre porte ! Alors le fond de de cette histoire serait de « réveiller » un cœur en hiver, par un baiser (le château de la belle au bois dormant est donc le château de Draculette), une piqure d’insuline au coeur (comme dans Pulp Fiction) ou un coup de pieu qui permet de réveiller les sentiments de l’homme qui se refuse à la lumière, à ses propres sentiments, à l’amour quoi ! Le tueur de vampires est sous cet angle beaucoup plus intéressant quand il s’agit d’une femme. Et vice versa. Les archétypes sont bien plus passionnants à creuser

De la même façon, au sujet des mythes et des contes, je suis toujours fasciné par le bal de Cendrillon qui fait écho à ces fêtes qui depuis la nuit des temps permettent de recréer le temps de festivités le cadre millénaire de la parade nuptiale… On retrouve notre silhouette des 20 ans le temps d’une parenthèse enchantée, le temps d’un coup de baguette magique où par la pensée l’espace d’une seconde vous dansez avec votre petit fils et croyez être au bras de votre frère Jean disparu depuis peu. La magie du bal et ses effets psychotropes. Hier, aujourd’hui, demain, les mêmes éphémères.

Je viens d’y penser en remontant le boulevard Giscard d’Estaing à Marcory.




jeudi 1 février 2024

The Who (Tommy, Quadrophenia). Mothers of Invention (Freaks out, Absolutely free, Uncle Meat, Hot Rats). The Kinks (The Village Green Preservation Society)

 La première image ? Le lycée forcément. Fredo habillé comme un corbeau de la tête au pied. Quelques amateurs de musique punk (The Clash ou les Sex Pistols) ici ou là.

Mais il y aurait tous les fameux précurseurs du Punk paraît-il. The Who of course, A la même époque, on compte aussi The Kinks et leur art très "Beatlesien" de la mélodie, le son parfois rugueux pourtant. Ils semblent avoir influné la pop des Oasis et Blur plus récemment. En tout cas, eux s'en réclament !

Et puis dans cette époque un peu fofolle, innovante, ébourrifée, il y a le Mothers of invention de ce cher Frank Zappa.    




mercredi 31 janvier 2024

Killing Joke 1980

La première image ? A la tété, le mur de Berlin, ça s'éfrite, l'histoire est en marche nous dit-on une époque de liberté s'ouvre enfin (alors qu'elle finit), un souffle venu de l'est qui te fait dire ques les jeunesses européennes à l'époque ont bien des choses à vivre, à dire. Pourtant... 3 décennies plus tard, que reste-t-il de ces frissonnements de joie, de ces candeurs émoustillées ?   

Je suis de passage à Abidjan. A l'hôtel, le personnel au sol d’Air Côte d’ivoire est là, endimanché, dans leurs costumes de scène jaunes et fluo. Je ferme les yeux et visualise. Ce qui me vient, c’est ce petit chien gringalet à la santé fragile aux pattes courtes que leurs maîtresses affublent d’une petite laine lorsque la bise est venue. Je rouvre les yeux et tout devient clair. Cette légère excitation aux abords du buffet de l’Ibis qu’on ressent dans les gestes précis du matin, cet air content, la truffe humide… Nous autres salariés avons été ramenés à la joie du chien quand sa queue frétille à l’idée que sa gamelle sera bientôt à portée de miam. Un rien nous habille l’humeur.

De quoi se replonger illico dans du Killing Joke 1980 !