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dimanche 6 octobre 2013

Milonga Triste. Gato Barbieri


Je ne saurais dire ce qui chavire les coeurs en écoutant ce morceau ? Les accents douloureux d'un Tango baigné du temps béni qui nous a fui ? La chaleur ressentie de l'âme intacte du Fado entre les notes andines ? Ou simplement les bienfaits d'une musicothérapie dispensée par les soins de l'inimitable Gato Barbieri ? Un peu de tout ça, j'imagine...

Idris Muhammad. Vrai roi de la pop electro

Un jour prochain, je consacrerai mon énergie à parler de ces standards méconnus, de ces musiques dont la magie enflamme les cerveaux de toute la génération  rap / électro d'aujourd'hui sans qu'on ne parle suffisamment de leurs auteurs. Quand on se penche sur les glorieux aînés, les références absolues, il est souvent question des mêmes génies (Stevie Wonder en tête). Idris Muhammad reste étrangement cantonné au rôle de grand jazzman, sans plus. Mais voilà, il a fait beaucoup plus... 

Dans sa période Disco notamment, il a commis quelques chefs d'oeuvre de bonheur aussi contagieux que sirupeux. C'est le cas de For Your Love. Un monument des early eighties ! Mais tant d'autres !







lundi 30 septembre 2013

Sorento Heaven. Douala. Avril 2007


Avril 2007. Je suis attablé au Sorento, petit restaurant de poissons braisés et autres spécialités camerounaises où il faut bon venir se restaurer le dimanche soir, d'où l'on est par ailleurs certain de sortir imprégné jusqu'à l'os des odeurs d'huiles de cuisson. J'ai commandé des gambas braisées qui viennent d'arriver quand je reçois le coup de fil redouté depuis de longues semaines. Mon père vient de décéder. Je sors pour chercher de l'air, mais il est aussi chaud et humide que les sanglots qui m'étouffent. Enveloppé dans la moiteur de cette ville où j'ai vu le jour 33 ans plus tôt, à une époque où mon père était expatrié comme je le suis à présent, j'ai la conscience aigüe d'entrer de plain-pied dans le cycle éternel et triste des chaises musicales.

A l'instant précis où j'ouvre à nouveau la porte du restaurant pour regagner ma table, une frêle chanteuse  camerounaise entame du fond de la salle Heaven, I'm in Heaven. Outre le thème propice, gai, entraînant de la célèbre chanson américaine, il se trouve que l'intégrale de Frank Sinatra est le dernier cadeau que j'ai fait à mon père. Pas de hasard, je sais qu'il va bien, il est venu me le dire.

jeudi 26 septembre 2013

Les hauts de hurlevent




Out on the wiley, windy moors
Dehors, sous le vent de la lande mystérieuse,
We'd roll and fall in green.
Nous tombions et nous roulions dans l'herbe,
You had a temper like my jealousy :
Tu avais le caractère tout comme ma jalousie :
Too hot, too greedy.
Trop vif, trop avide.
How could you leave me,
Comment as-tu pu me quitter,
When I needed to possess you ?
Quand j'avais besoin de te posséder,
I hated you. I loved you, too.
Je te détestais. Je t'aimais, aussi.
Bad dreams in the night.
Des mauvais rêves dans la nuit,
They told me I was going to lose the fight,
Me disaient que j'allais perdre le combat,
Leave behind my wuthering, wuthering
Abandonnant mes
Wuthering Heights.
Hauts de Hurlevent.

jeudi 19 septembre 2013

They won't go when I go ! 25 juin 2009

Stevie Wonder ne déçoit jamais.

Même lorsqu'il faut saluer un vieil ami, la grâce est intacte, l'émotion totale, l'intention toujours magnifique.


Et puis je repense à tout ce que j'aime chez lui et je me les réécoute avec bonheur...












dimanche 15 septembre 2013

Hiver 2013. Le truc à écouter en plein hiver pour se remettre la pêche !


Stevie Wonder n'est jamais aussi léger, aérien que dans cette rengaine à l'optimisme contagieux qui fait voir la vie en technicolor, vous fait l'effet boeuf d'une première fois, ça devrait être comme ça tous les matins... Avec Once in my life, vous venez d'être papa, de tomber amoureux, de gagner au loto, de manger un hot-dog arrosé d'un indien, ou simplement de rentrer du boulot un vendredi soir... A s'administrer au réveil comme un suppositoire d'énergie créatrice. 



Prefab Sprout a été dans les années 80 la machine à tubes qui rendaient vos étés dans le sud tellement plus idylliques. Musique entraînante sous un soleil pénétrant pendant que le vent salé de 16 heures agitait vos cheveux rêches en une danse épileptique. C'est ainsi que les yeux fermés, vous gardiez la tête inclinée dans les étoiles quelque part entre la fenêtre ouverte et le rétroviseur, sur le chemin du retour. Cars and girls


Bill Withers
est le king de la sobriété. Ici pas un accord de trop, la mélodie parfaite en somme, de celles qui ne vous quittent plus dès qu'elles vous sont entrées dans la tête, qui font de vous en 3 minutes un canon prêt à distribuer ici et là ses boulets de bonne humeur dévastatrice. A lovely day !




De l'abum mythique Portfolio, j'ai une tendresse pour That's the trouble qui sent bon les embruns du bord de mer, les sourires épanouis des dormeurs sur le ventre humant avec délice le parfum des crèmes à la coco grassement étalées sur leur dos brûlants par quelques créatures ensorcelantes sous un soleil miséricordieux. Merci Grace Jones.




samedi 14 septembre 2013

Private investigation



J'ai mis le temps à comprendre pourquoi la figure du détective privé me fascinait autant. Etait-ce l'inimitable look d'une silhouette reconnaissable entre toutes - imper fatigué, chapeau mou, cigarette au bec, barbe de 3 jours - ou l'attitude souple et flegmatique, l'indolence du cow-boy revenu de tout ? Etait-ce la résistance hors normes aux crasses de l'existence ou le sombre univers d'un bureau poussiéreux sur lequel traînerait une fiole de bon whisky irlandais ? 


Les atermoiements d'un anti-héros résigné, mélancolique, dépendant (alcool, drogues, femmes) ou sa fragilité mâtinée d'une certaine forme de naïveté (souvent dépassé par son enquête et par des commanditaires jouant avec plusieurs coups d'avance) ?

Un peu de tout ça j'imagine... Car contrairement au flic, le détective privé est par définition quelqu'un comme vous et moi auquel il est dès lors plus facile de s'identifier. Le "privé" désignant par essence cette dimension personnelle qui transcende très largement le strict cadre professionnel.

Une belle illustration ? Harry Moseby dans Night Moves (Arthur Penn). Un Gene Hackman extraordinaire découvre à mesure qu'il se noie dans une enquête complexe que sa femme voit quelqu'un d'autre. Tectonique des plaques intimes réaffirmant l'horreur du vide clamée par une impitoyable nature. On touche soudain à l'universalité.


Mais allons plus loin : notre raison fondamentale d'être au monde à défaut de repousser toujours plus loin les limites de la vie ce serait plutôt de percer le secret de ce qui nous attend à ses portes. Or qui dit "percer le secret" dit démarche prospective, rationnelle ou intuitive, autrement dit une enquête, qu'elle relève d'un métier (Medium, chercheur, philosophe,...) ou de la sphère privée.

Voilà les quelques raisons pour lesquelles cet archétype nous est si familier, si sympathique.


Deuxième illustration : dans la veine de l'enquêteur qui touche au coeur par sa grande imperfection, dans son humanité nue, vacillante, à des années lumières de l'infaillible Sherlock Holmes, j'adore le Philip Marlowe de The Long goodbye (Robert Altman) qui sous les traits d'Elliot Gould se bat une clope au bec pendant près de 10 minutes pour nourrir son gros chat dans un studio plus miteux tu meurs. Mémorable.


Finissons avec une belle variation musicale autour de cette figure mythique : le Private Investigation du grandissime Mark Knopffler... Allez, un dernier pour la route !

It's a mystery to me
the game commences
For the usual fee
plus expenses
Confidential information
It's in a diary
This is my investigation
It's not a public inquiry
I check out the reports
Digging up the dirt
You get to meet all sorts
In this line of work
Treachery and treason
There's always an excuse for it
And when I find the reason
I just can't get used to it
And what have you got
At the end of the day ?
What have you got 
To take away ?
A bottle of whisky
And a new set of lies
Blinds on the window
And a pain behind the eyes
Scared for life
No compensation
Private investigation




vendredi 13 septembre 2013

Essayons la tendresse 1992-1996

"Avoir des amis, des vrais, c'est important " qu'il répétait à l'envi mon père. Il avait raison, mieux vaut se fabriquer de jolis souvenirs histoire d'avoir de quoi meubler nos vieux jours glacés, fripés, solitaires.

Quant à moi, je l'ai eu très tôt en visuel ce petit groupe de potes et son épique escapade d'est en ouest dans le plus pur esprit de Stand by me (Rob Reiner).


Elle m'a longtemps nourri cette amitié à la vie, à la mort : l'aventure et son goût amer, l'infortuné cadavre qu'on oublie le long d'une voie ferrée, ces histoires à trembler sous la tente, la première cigarette et le briquet allumé, sa flamme qui vacille dans un fragile rideau de pluie. Une nuit d'encre qui pour finir se dissout dans la brume matinale. Un chevreuil en surgira, comme son cri d'espoir, par-delà les forêts fraîches et profondes.


Ensuite arrive l'adolescence et le modèle vire, se dilue dans l'abject à mesure que les visages s'allongent, se déforment, que la mort s'invite pour un premier défi façon Outsiders (Francis Coppola), histoire de tester nos limites.

Avec déjà la fin du ciel pour horizon mais du panache toujours comme dans Space Cowboys (Clint Eastwood).


C'est comme ça, subtilement, on se diffuse partout, éphémères essences de lucioles anonymes.

Sosies et repères (pour après nous).

Sly a toujours eu un je ne sais quoi de Jim Caviezel, le Jim Caviezel d'avant JC.



Jibouille, c'était plutôt le Robbie Williams du groupe, entendons-nous, le Robbie d'après la rémission.



Sem la pagaille ? Indubitablement le fils caché de Lino Ventura, mais ça, c'était avant l'exil vers Ciros.


Mimétisme ou pas, Abdel a toujours tenu de son modèle de jeunesse Smain.


Et je crois qu'il a manqué à Juju un Dieudonné pour mettre en valeur son indépassable humour à froid.


Quant à Moss, il les possédait incontestablement les expressions drolatiques de Jean Dujardin.


Et que ne m'avait-on comparé à Woody Harrelson. depuis le succès de Tueurs nés (Oliver Stone).


De ces impressions, de ces flous artistiques, se dégage l'aura d'un groupe où chaque maillon finit par se forger sa propre raison d'exister puis de disparaître, avec un soupçon de déterminisme. Forcément.

C'est pourquoi je me devais, avant que tout ça ne dégénère, de les mettre bout à bout les chaînons de ce boys band de légende. Jim, Robbie, Lino, Smaïn, Elie, Jean, Woody... Belles têtes d'affiche pour 7 Samouraïs !


Ah j'oubliais, il manque une bande originale à ce bal tragique de printemps et j'ai beau chercher je ne vois pour illustrer cet âge des possibles que l'immense Stephen Frears et son vibrant hommage aux herbes folles : The Commitments.


Ayons d'ailleurs une pensée pour l'avocat défenseur des amis, le seul, l'unique au monde entier... Mon cher en tendre Otis Redding.




mercredi 11 septembre 2013

Michael Jackson. Psychanalyse post mortem. 2009

Michael est parti.

Starifié, Scarifié, Sacrifié


Le livre de Yann Moix50 ans dans la peau de Michael Jackson, m'a mis la puce à l'oreille en creusant un premier sillon : celui de la « Peterpanisation » d'une icône, d'un être viscéralement hostile à l'idée de grandir.


Analyse limpide mais à laquelle il manque une dimension à mes yeux capitale : l'ombre envahissante du père : Joseph Jackson.


Je suis ton père


Dans l'Empire contre attaque (Irvin Kershner, 1980), une scène désormais culte décrit un Dark Vador s'échinant à ramener son fils auprès de lui, avec une amusante lecture psychanalytique à la clé : au terme d'un combat titanesque (ils sont armés des lasers, comme leurs sexes matérialisés) entre la statue du père et son fils qui finit le bras tranché net, transparaît la métaphore d'une authentique émasculation du rejeton par son géniteur.

Par testament, Michael Jackson n'a pas laissé le moindre centime à son père. Et pour cause : dans son livre Moonwalk (1988), il s'épanche longuement sur leur relation douloureuse, évoquant une figure mystérieuse, insaisissable, pour qui ne comptait aux débuts des Jackson 5 que "le travail, le travail, le travail". Une jeunesse privée d'amour paternel et sevrée d'enfance puisque de l’avis général Joe était un manager violent, tyrannique et vénal.

C'est en 1993 lors d'un Oprah Winfrey Show, que Michael Jackson livre de nouvelles clés explicites. Ses propos univoques désignent nommément des violences physiques (coups de fouet) et morales qui l'auront marqué à vie.


A cette époque, une information capitale s'échappe de la bouche de sa soeur LaToya. Tout jeune, Michael aurait fait l’objet d'une agression sexuelle. Entre les lignes, c'est son père qui est incriminé. Mais LaToya comme Michael se rétracteront et ne reviendront jamais sur une accusation gravissime. Il y a parait-il des secrets de famille qui préfèrent l’obscurité.


C'est pourquoi je crois que son accession précoce au rang de star planétaire n'explique qu'en partie ce qu'il est devenu, cet être en quête maladive d'une absolue jeunesse et son projet de Neverland.

Car, à mieux y réfléchir, le travail invraisemblable au bistouri, à la chaux vive, à la hache, sur sa propre personne pour s'ôter tous ses attributs naturels qu'ils soient sexuels ou raciaux évoque une volonté farouche et inconsciente de s'affranchir de toute paternité, de toute origine.


Je repense d'ailleurs à The Brood (David Cronenberg, 1979) et ses étranges enfants sans nombril. J'ai toujours eu cette intuition, que le père avait joué un rôle néfaste et central dans l'éclosion du génie hypersensible qu’est devenu Michael, d'une icône sans âge, sans sexe, sans nombril.

Le syndrôme Amina

En 2006, je fais la connaissance d'Amina, jeune femme camerounaise au caractère trempé dans l'acier, autoritaire mais fragile et crois-je un temps métisse. En rencontrant ses frères et soeurs, noirs comme l’Ebène, je réalise soudain qu'elle se fait subir d'invraisemblables traitements pour s'éclaircir la peau. J'y décèle comme une démarche maladive, un réflexe traumatique. Je constate par ailleurs qu'elle vit seule, n'a aucune relation amoureuse et qu'elle se méfie beaucoup trop du genre masculin. Elle en souffre visiblement. Après de longues discussions et confidences, elle me révèle avoir été violée par son père alors qu'elle était toute jeune. Elle avait inconsciemment développé une aversion pour l'image paternelle, pour sa propre couleur de peau, cherchant à l'éclaircir jusqu'à la rougeur, l'allergie, jusqu'à la plaie jamais refermée, jusqu’au sang. Une écorchée vive.

Je ne sais pourquoi mais je n'ai alors pu m'empêcher de repenser à Michael Jackson, aux innombrables critiques dont il a souvent été l’objet : traître à ses origines cherchant à gommer tout signe d'appartenance ethnique (son nez affiné, les pommettes rehaussées, les cheveux lissés,...).


Or Michael Jackson n'a jamais rien renié de son propre creuset culturel (la soul, le blues, le funk, la pop), et ses efforts pour "devenir blanc" ne font écho à rien d'autre qu'à son désir inconscient de ne plus ressembler à ce père castrateur, de s'en extraire... physiquement. Un ressort purement psychanalytique.


Paroles et musiques

En revisitant l'univers musical de l'artiste et les paroles plus exactement, j'ai donc essayé de retrouver les échos d'une jeunesse traumatisée dans sa chair, autant de petits indices disséminés dans les textes de ses chansons pour attester de ce qu'il avait vraiment éprouvé en l'exprimant dans un talent unique, une voix singulière, tout ce qui façonnera la légende de The King of Pop

J'ai repensé à The Ghost Writer (Roman Polanski, 2010) et ce message posthume laissé par un "nègre" dans son oeuvre après sa mort, persuadé de pouvoir décrypter à mon tour de précieux messages codés dans celle de Michael Jackson.


Et ce que j'ai trouvé m'a semblé justifier les quelques exemples et commentaires qui suivent.

Thriller évoque sans détour les frayeurs primales liées à un traumatisme originel :

“ It's close to midnight and something evil's lurking in the dark under the moonlight you see a sight that almost stops your heart you try to scream but terror takes the sound before you make it you start to freeze as horror looks you right between the eyes you're paralyzed Cause this is Thriller, Thriller night And no one's gonna save you From the beast about to strike You know it's Thriller, Thriller night You're fighting for life inside a killer (…) You hear a door slam and realize there's nowhere left to run you feel the cold hand and wonder if you'll ever see the sun you close your eyes and hope that this is just imagination but all the while you hear the creature creepin' up behind you're out of time”


De son côté, Smooth criminal décrit un tueur insaisissable et la façon qu’il a de s'introduire subrepticement chez sa victime. L'atmosphère est celle d'une chambre, symboliquement d'un viol.

“As he came into the window it was a sound of a crescendo he came into the apartment he let the bloodstains on the carpet she ran underneath the table he could see she was unable so she ran into the bedroom she was struck down it was her doom (...) You've been hit by a smooth criminal “


Billie Jean revient comme une rengaine sur l'anecdote d'une paternité problématique avec son désormais célèbre "the kid is not my son". Billy Jean est par ailleurs une jeune femme dangereuse qui dévoile à Michael sa paternité (il serait le père de son enfant). Ce qui relie étrangement les thèmes de la paternité, du sexe, de la fonction de reproduction... En filigrane transparait une peur face à la violence du monde adulte, aux mensonges, aux faux semblants de la célébrité, de la famille aussi.

“ She was more like a beauty queen from a movie scene (...) she said I am the one (...) people always told me be careful of what you do (...) and mother always told me be careful of who you love and be careful of what you do cause the lie become the truth (...) Billy Jean is not my lover she's just a girl who claims that I am the one but the kid is not my son”

Eaten alive aborde le thème du vampirisme qui recèle comme chacun sait domination, sexualité, contamination et dangerosité organique. la métaphore du viol n'est jamais loin...

“ Animal stalking you at night I'm a sucker for someone and I got a prey in sight lying on a bed of leaves (...) Capture my blood is red another victim of your ritual for you my skin is shed (...) I don't wana be eaten alive cause you're so dangerous no more hearts I can trust, you see (...) Tie me to a tree, crawl all over me you can rip my shirt, drag me in the dirt I will be your slave anything you say I don't wanna be eaten alive”

Beat it est avant tout un hymne pour se donner la force, pour s'aider à vaincre les peurs enfouies de l'enfance, les démons qui empêchent d'avancer...

“You better run, you better do what you can don't wanna see no blood, don't be a macho man you wanna be tough, better do what you can so beat it, but you wanna be bad (...) they're out to get you, better leave while you can, don't wanna be a boy, you wanna be a man you wanna stay alive, better do what you can so beat it you have to show them that you're not really scared you're playing with your life, this ain't no truth or dare”



Bad c'est enfin un visage dans la lumière du jour (une façon de dire : ose montrer ton visage), une bouche et son jeu dangereux... Des thématiques sexuelles et menaçantes. Il est aussi le reflet d’une image dévoyée de soi. « I’m bad » c'est le fameux sentiment de culpabilité des victimes de viol finissant par se convaincre qu’elles sont en partie responsables, qu'elles n’ont pas été salies par hasard, qu’elles l’ont été justement parce qu’elles sont sales, mauvaises…

“ Just show your face on broad daylight (...) i'm giving you on count of three to show your stuff or let it be (...) just watch your mouth I know your game What you're about (...) you're doing wrong, gonna lock you up before too long”

Voilà des thématiques terriblement sombres pour des textes de chansons Pop. Et derrière ces mots, ces atmosphères lugubres comme un inconscient qui s'y serait exprimé, déversé, amenant Michael à écrire ou choisir des textes qui lui parlaient, qui nous parleraient un jour, entre les lignes.