The Voice est un concept passionnant d'abord parce qu'il dépoussière de vieilles recettes mises au goût du jour par la Star Academy et autres Nouvelle Star, qui précisément, étymologiquement parlant, starisaient un personnage, consacraient une nouvelle icône de la variété française qui s'octroyait seule aux yeux du public les mérites de sa victoire finale.
Avec The Voice, il est d'abord question de mettre en avant un organe (une voix) en évitant de la personnifier, en ne valorisant pas le physique qui va avec.
Mais cela répond précisément à l'habile mécanique de ce concept ravageur : la nature ayant horreur du vide, cette voix sans visage devient paradoxalement la voix du coach qui la façonne.
Je m'explique : l'émission est pareille à une table de Poker mettant aux prises 4 joueurs (les coaches) qui vont devoir s'affronter avec des jeux aux atouts différents. Comme lorsqu'on tire des cartes au Poker, personne ne sait vraiment de quoi sera fait son jeu (habile principe du candidat qui choisit et pas le contraire). Ce qui de fait oblige les coaches à élaborer des stratégies pour optimiser leurs jeux respectifs - une fois toutes leurs cartes en main - afin de se retrouver en position idéale pour gagner la finale, quitte à bluffer (partir trop fort comme Jennifer l'an dernier, ou trouver le titre qui va faire la différence pour Florent Pagny et son outsider transcendé par ce choix lumineux).
Ce sentiment que le vainqueur de la saison 1 fut autant Florent Pagny que son "poulain", a achevé de me convaincre que Patrick Bruel, amoureux et champion de poker, ferait mieux que quiconque, un redoutable coach capable de bonifier ses atouts, un ambassadeur idéal pour ce jeu télévisé dont la maxime pourrait être "Ce qui compte ce n'est pas le jeu de départ, c'est ce qu'on en fait". L'esprit d'un bras de fer entre 4 joueurs abattant leurs cartes maîtresses, en l'occurrence ces candidats imprégnés de la grinta de leurs coaches qui deviendront paradoxalement les vrais vainqueurs à l'instar d'un José Mourinho dans le football pour reprendre une image qui parlera à tout le monde.
En refusant de participer à la saison 1, Patrick me semble donc avoir sous-estimé les cartes qu'il avait en main. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. J'espère qu'il reviendra dans la partie dès qu'il aura compris l'évidence de sa participation à ce concept très "Poker".
J'ajoute quelques années plus tard que je retiens curieusement plus de moments marquants et en particulier un nom - encore un Patrick :) - à la Nouvelle Star plutôt qu'à The Voice. Ce formidable Patrick que j'écoute et réécoute sans cesse...
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