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vendredi 13 septembre 2013

Essayons la tendresse 1992-1996

"Avoir des amis, des vrais, c'est important " qu'il répétait à l'envi mon père. Il avait raison, mieux vaut se fabriquer de jolis souvenirs histoire d'avoir de quoi meubler nos vieux jours glacés, fripés, solitaires.

Quant à moi, je l'ai eu très tôt en visuel ce petit groupe de potes et son épique escapade d'est en ouest dans le plus pur esprit de Stand by me (Rob Reiner).


Elle m'a longtemps nourri cette amitié à la vie, à la mort : l'aventure et son goût amer, l'infortuné cadavre qu'on oublie le long d'une voie ferrée, ces histoires à trembler sous la tente, la première cigarette et le briquet allumé, sa flamme qui vacille dans un fragile rideau de pluie. Une nuit d'encre qui pour finir se dissout dans la brume matinale. Un chevreuil en surgira, comme son cri d'espoir, par-delà les forêts fraîches et profondes.


Ensuite arrive l'adolescence et le modèle vire, se dilue dans l'abject à mesure que les visages s'allongent, se déforment, que la mort s'invite pour un premier défi façon Outsiders (Francis Coppola), histoire de tester nos limites.

Avec déjà la fin du ciel pour horizon mais du panache toujours comme dans Space Cowboys (Clint Eastwood).


C'est comme ça, subtilement, on se diffuse partout, éphémères essences de lucioles anonymes.

Sosies et repères (pour après nous).

Sly a toujours eu un je ne sais quoi de Jim Caviezel, le Jim Caviezel d'avant JC.



Jibouille, c'était plutôt le Robbie Williams du groupe, entendons-nous, le Robbie d'après la rémission.



Sem la pagaille ? Indubitablement le fils caché de Lino Ventura, mais ça, c'était avant l'exil vers Ciros.


Mimétisme ou pas, Abdel a toujours tenu de son modèle de jeunesse Smain.


Et je crois qu'il a manqué à Juju un Dieudonné pour mettre en valeur son indépassable humour à froid.


Quant à Moss, il les possédait incontestablement les expressions drolatiques de Jean Dujardin.


Et que ne m'avait-on comparé à Woody Harrelson. depuis le succès de Tueurs nés (Oliver Stone).


De ces impressions, de ces flous artistiques, se dégage l'aura d'un groupe où chaque maillon finit par se forger sa propre raison d'exister puis de disparaître, avec un soupçon de déterminisme. Forcément.

C'est pourquoi je me devais, avant que tout ça ne dégénère, de les mettre bout à bout les chaînons de ce boys band de légende. Jim, Robbie, Lino, Smaïn, Elie, Jean, Woody... Belles têtes d'affiche pour 7 Samouraïs !


Ah j'oubliais, il manque une bande originale à ce bal tragique de printemps et j'ai beau chercher je ne vois pour illustrer cet âge des possibles que l'immense Stephen Frears et son vibrant hommage aux herbes folles : The Commitments.


Ayons d'ailleurs une pensée pour l'avocat défenseur des amis, le seul, l'unique au monde entier... Mon cher en tendre Otis Redding.




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