Hiver 2011. Que ne m’avait-on dit des enfants de 2 ans, qu’ils sont solides, qu’ils résistent à tout. Autant dire que pour Nahia, le déménagement du Cameroun vers le Pays Basque aurait dû passer comme une lettre à la Poste !
Et ben pas du tout, d'abord une maison trop vaste, un village trop petit, mais surtout une température trop basse... Le passage de + 30 degrés humides Celcius estampillés Douala au rigoureux hiver 2011 a fait des dégâts et pas que dans la tête.
Au réveil c’était souvent, comme après une grosse suée nocturne, des « J’ai p'eu, j'ai f'oi, j’ai f'oi » qui résonnaient, caverneux, dans la carcasse tremblotante de ma petite princesse jusqu’à ce qu’un beau matin ensoleillé elle finisse par me rassurer définitivement sur sa capacité d’adaptation et d’émerveillement... L'atavisme sûrement !
Repensant à mes illustres ancêtres qui pensèrent les premiers à frotter 2 silex pour se réchauffer les uns les autres, se voler grassement dans les plumes, convoler en gros châtons au coin du feu, j’exultai en l'entendant suggérer d’aller faire du feu dans la cheminée. Si, si. Je lui fis même répéter la chose pour mieux apprécier le moment inouï de ce qui depuis est devenu le passe-temps principal dans la maisonnée jusqu'à ce qu'hiver se passe.
« Papa on va chercher du bois ? ». Mais oui, ma chérie, pour le plus grand plaisir de Papa.
De mémoire (à vérifier) j'écoutais beaucoup en rentrant (outre mes explorations dans le patrimoine musical Basque) le sublime Serbian Blue de George Benson. De quoi se réchauffer par toute température.
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