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mercredi 4 septembre 2013

Les derniers mots de Max Baer. Urbach-Wiethe



Etrange. Je viens de lire un article fascinant consacré à une femme américaine atteinte de la maladie d'Urbach-Wiethe, un mal connu pour annihiler tout sentiment de peur. Et je ne peux m'empêcher dans l'instant qui suit d'avoir une pensée pour ce sacré bonhomme qu'était Max Baer.

Aucun lien apparent vous me direz ! C'est que Max Baer a été champion du monde des Poids Lourds dans les années 30. 71 victoires contre 13 défaites, l'un des meilleurs punchers de l'histoire de la Boxe Anglaise tout simplement. Alors voilà, aucune explication rationnelle à ce mécanisme souterrain qui fait bondir une pensée vers une autre.

Mais c'est précisément là que cela devient intéressant et je dresse un premier constat : derrière cette peur empêchée par une maladie se cache la panique suprême, l'angoisse de la mort qui vient, insidieuse, de l'inconnu, de ce qui nous attend dans l'au-delà. En évoquant cette maladie on touche donc au rêve soyeux de chaque être humain à mieux y regarder : pouvoir affronter la mort débarrassé de toute peur. 

De son côté, Max Baer est un personnage qui m'a toujours fasciné pour ce qu'il était à la ville : éternel jouisseur aimant la bonne chair et les femmes, joyeux drille tâtant l'humour avec une dextérité qu'il n'avait pas sur les rings. Faut reconnaître que toute sa carrière durant il goûta peu les sacrifices qu'exigeait son sport, préférant se reposer sur un punch dévastateur et des enchaînements de droite puissante pour arriver à ses fins. Parce qu'il était comme ça, qu'il se diluait dans une forme de légèreté, de recul par rapport à son métier l'amenant  à butiner, à s'essayer au cinéma parfois, à devenir champion du monde presque par hasard, sans véritable plan de carrière.  Une forme de panache qui m'en rappelle d'autres.

A cet égard, emblématiques sont ses derniers mots : il fait un crise cardiaque en 1959. Se sachant condamné, il gît sur le bitume et grand sourire aux lèvres rassure un passant en se fendant d'une phrase depuis célèbre : "Oh God, here I go". Il y a je trouve dans cette attitude une absence de peur, un humour intact, une noblesse d'âme qui ne sont pas sans rappeler la verve d'un Cyrano de Bergerac lançant sa dernière tirade avant de rendre les armes.

Et je comprends enfin pourquoi c'est cette image de Max Baer qui m'est soudain revenue en mémoire  alors que j'avais sous les yeux un article consacré à une femme frappée du syndrome d'Urbach-Wiethe. Les voies du cerveau sont décidément pénétrables. Oh Max here I go !

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