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samedi 14 septembre 2013

Private investigation



J'ai mis le temps à comprendre pourquoi la figure du détective privé me fascinait autant. Etait-ce l'inimitable look d'une silhouette reconnaissable entre toutes - imper fatigué, chapeau mou, cigarette au bec, barbe de 3 jours - ou l'attitude souple et flegmatique, l'indolence du cow-boy revenu de tout ? Etait-ce la résistance hors normes aux crasses de l'existence ou le sombre univers d'un bureau poussiéreux sur lequel traînerait une fiole de bon whisky irlandais ? 


Les atermoiements d'un anti-héros résigné, mélancolique, dépendant (alcool, drogues, femmes) ou sa fragilité mâtinée d'une certaine forme de naïveté (souvent dépassé par son enquête et par des commanditaires jouant avec plusieurs coups d'avance) ?

Un peu de tout ça j'imagine... Car contrairement au flic, le détective privé est par définition quelqu'un comme vous et moi auquel il est dès lors plus facile de s'identifier. Le "privé" désignant par essence cette dimension personnelle qui transcende très largement le strict cadre professionnel.

Une belle illustration ? Harry Moseby dans Night Moves (Arthur Penn). Un Gene Hackman extraordinaire découvre à mesure qu'il se noie dans une enquête complexe que sa femme voit quelqu'un d'autre. Tectonique des plaques intimes réaffirmant l'horreur du vide clamée par une impitoyable nature. On touche soudain à l'universalité.


Mais allons plus loin : notre raison fondamentale d'être au monde à défaut de repousser toujours plus loin les limites de la vie ce serait plutôt de percer le secret de ce qui nous attend à ses portes. Or qui dit "percer le secret" dit démarche prospective, rationnelle ou intuitive, autrement dit une enquête, qu'elle relève d'un métier (Medium, chercheur, philosophe,...) ou de la sphère privée.

Voilà les quelques raisons pour lesquelles cet archétype nous est si familier, si sympathique.


Deuxième illustration : dans la veine de l'enquêteur qui touche au coeur par sa grande imperfection, dans son humanité nue, vacillante, à des années lumières de l'infaillible Sherlock Holmes, j'adore le Philip Marlowe de The Long goodbye (Robert Altman) qui sous les traits d'Elliot Gould se bat une clope au bec pendant près de 10 minutes pour nourrir son gros chat dans un studio plus miteux tu meurs. Mémorable.


Finissons avec une belle variation musicale autour de cette figure mythique : le Private Investigation du grandissime Mark Knopffler... Allez, un dernier pour la route !

It's a mystery to me
the game commences
For the usual fee
plus expenses
Confidential information
It's in a diary
This is my investigation
It's not a public inquiry
I check out the reports
Digging up the dirt
You get to meet all sorts
In this line of work
Treachery and treason
There's always an excuse for it
And when I find the reason
I just can't get used to it
And what have you got
At the end of the day ?
What have you got 
To take away ?
A bottle of whisky
And a new set of lies
Blinds on the window
And a pain behind the eyes
Scared for life
No compensation
Private investigation




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