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vendredi 16 octobre 2015

La mer n'existe pas - Art Mengo @ L'Alhambra. 1998


Art Mengo gagne à être écouté. Ne retenons pas que ce que les ondes veulent bien nous mettre dans les oreilles à longueur de journée... Côté textes, c'est pas Jonasz ni Nougaro j'en conviens, mais il y a ce talent pour écrire des mélodies simples et entêtantes, ce va et vient, ce ressac incessant et une voix d'une pudeur qui m'ont toujours touchés, particulièrement dans ce live. Les mots et les images sont tout de même bien choisis avec sensibilité, humilité et sont évocateurs d'une vie intérieure riche et d'une poésie évidente à laquelle on se devrait de ne pas se refuser. Dès lors, il faut simplement fermer les yeux et se laisser porter au gré des vagues de cette mer qui n'existerait pas...

Parmi les titres ensorcelants, nous nous désaimerons fait mouche en tout cas chez moi... 1998, année faste, point de bascule vers un équilibre sans cesse renouvelé. 



jeudi 10 septembre 2015

Alain Bashung - Faites Monter. L'imprudence. 2002

Vélizy les flots bleus.
L'orée du bois contemple sa créature aux lignes parfaites.
La nature sans étiquette face au numéro clinique.
Alain Bashung est de ce bois-là. Il m'ensorcelle.
Je répudie les angles droits et me console dans les courbes et les sentiers perdus sous la cime des arbres du printemps.
Depuis ma lucarne, je vois la forêt, je devine son appel dont l'origine est là , quelque part, à la lisière, comme le renard affamé ou la silhouette familière de Michael Myers attendant le 31 octobre pour frayer incognito chemin parmi la jeunesse d'ici, d'hier et d'aujourd'hui ; Mais de tout temps.
Et ce qui monte alors en moi est précisément ce que la musique et les mots d'Alain Bashung expriment si mystérieusement.

A l'époque je travaille à Vélizy. Je vis à Vélizy. Pour rentrer chez moi je longe la forêt de Meudon. Je rentre parfois le midi. L'Imprudence cette année-là, pour moi le meilleur album de Bashung et j'ai l'imprudence peut-être de m'écouter un peu, d'exprimer le désir de quitter mes fonctions de contrôleur de gestion pour devenir chef (que vilain mot  quand même) de produit...      

Claude Nougaro - Tu Verras 1991









Les textes, ha les textes de Nougaro... "Tu verras" est un sommet dont une phrase, une seule, vient  divinement planter sa banderille dans mon coeur tout mou : "C'est pour que les rats envahissent le monde"... C'est si parfaitement dit, voilà qui restitue divinement cette vision dantesque, humide, doublée d'une sensation d'urgence : la cale d'un navire prend l'eau et voit remonter sur le pont supérieur toutes sortes de bestioles beaucoup plus attachées à la vie que le plus aguerri des marins. Merci Claude. Et merci Pauline pour cette reprise toute en délicates attentions !

Beaucoup écouté Claude en 1991 et 1992. Pas loin de l'époque de Nougayork (1987) à vrai dire. Epoque aussi où je me souviens bien l'avoir croisé dans le quartier Saint Michel un soir, sur le tard. J'étais pas frais, lui non plus. Grand Monsieur. Grand quartier de ma jeunesse aux premières heures de la nuit.   

mardi 12 mai 2015

Sons and Daughters. Kribi 2009


Kribi. Quelques temps avant la naissance de Nahia. Un mariage, ça s'arrose. Au retour, sur le chemin d'Hikoa Masse ; Mireille n'est pas très rassurée. J'ai forcé sur le tout venant et la route sablonneuse éclairée par la lune me rappelle les pistes boueuses du Mozambique ou celles d'Anakao dans le Sud de Madagascar. Et puis l'habitacle résonne de Sons and Daughters, qui raconte à la façon d'une voix off de polar un fait divers plutôt sombre. Ca murmure et ça claironne, hypnotique, puis la mélodie s'embrase au rif de guitare et la montée s'opère, j'accélère, ça bringuebale, les amortisseurs adorent pas mais ils savent enfin pourquoi Dieu les a fait amortisseurs. Mireille n'est pas plus rassurée, elle me le fait savoir, son ventre est tout rond et j'ai à l'esprit que Nahia entend ce morceau qui élève l'âme. Arrivés à Hikoa Masse je me rue dans la mer pour nager jusqu'au petit rocher que je devine à quelques dizaines de mètres, Mireille est sur le sable, elle me crie de revenir ! "gare aux Mamy Watta" que je me répète pas si fier... Je repense aussi à Bilène et Miles Davis. Les Neville Brothers ont pris fait et cause pour moi Mireille et Nahia. Je suis revenu sain et sauf.  Comme dans les films où tout finit bien.     

samedi 7 février 2015

Joe Jackson 1991

Ô my Ô my ! Senhor Adrien T. Je te dois de nos années préparatoires from Massy (1990-92) de bien belles découvertes musicales. Et oui mon pote, on s'est quitté du regard mais se perd-on jamais de vue ? 


Sacrés RED HOT CHILLI PEPPER Blodd Sugar Sex Magic avant tout mais aussi et surtout JOE JACKSON !  




Jumpin'Jive est un album aussi léger qu'euphorisant qui traduit l'éclectisme et le génie d'un Joe Jackson se nourrissant de toute musique terrestre, allant du rock, du Skah, de la pop, du jazz et même de la musique classique pour des albums concepts à redcouvrir. J'ai passé du temps sur ses divins live dont l'inépuisable Slow Song...


Tout ça grâce à l'ami de prépa Adrien, chez qui dans la bonne ville de Villers-sur-mer, nous avons révisé studieusement pour les examens. J'ai le souvenir ému du froid intense dans cette petite maison pas loin du front de mer, la Normandie au mois de février peut-être...  Et de la musique, ça oui. Avant toute chose.

Mais avec le recul, j'avais plus jeune découvert et adoré le Joe Jackson de Body and Soul. The Verdict, Heart of Ice ou Losaida sont toujours aussi magnifiquement inspirants !








Funk, Rock, Expérimental,... Allant chercher dans beaucoup de passionnantes directions pour mes petites oreilles. encore inclassable et neuf et innovant aujourd'hui !

 



jeudi 29 janvier 2015

Rocky. Abidjan. 1979


Ambiance de quartier dans le Brooklyn pauvre au coin d'un feu de nuit. Voix profondes, comme des incantations, qui poussent l'âme, entraînent les corps et donnent envie nous aussi de claquer les doigts et de hocher les tête en rythme... Toute l'authenticité, l'humanité brute de Rocky est dans ce morceau.

Rocky, c'est aussi le 33 tours à Abidjan qui me fait poser des questions à mes parents - je n'ai alors pas vu le film. Il a existé Rocky ? Il a gagné le match ? ""Non mais sa défaite vaut une victoire"... C'est à peu de choses près ce que je ressentirai un peu plus tard en 1982 lorsque la France perdra contre l'Allemagne. Une défaire qui prépare toutes les victoires à venir;. Parce que ce jour-là, cette équipe de France aura rendu sa fierté, son honneur, ses valeurs à tout un peuple. On ne mesure jamais les bienfaits d'une défaire, d'une injustice aussi cruelle soit-elle.

Quant à Rocky que je découvrirai plus tard, la BOF de Bill Conti est toujours celle que je cite dans mes Bandes Originales préférées. Un sommet. Inégalable. 



    

mardi 27 janvier 2015

The Vulture. Lille. 1995


Dans ce premier album il y a le vénérable Who'll pay reparations on my soul ? On retrouve aussi l'ancêtre slamé du fameux The revolution will not be televised. Cru, nu, révolutionnaire dans la diction et le chant poussé comme un cri de ralliement. Et puis, on oublie souvent le très beau The Vulture que voici et qui donnera naissance (ou pas ?) au roman du même nom dans lequel Gil Scott Heron là encore innove en termes de narration rapportant une sombre histoire d'homicide depuis de multiples points de vue et repères temporels. Un roman pas inintéressant pour cette recherche formelle rafraîchissante et appréciable.

Découvert à Lille. je dirais 1994-95 . Ca m'a poussé à lire le bouquin du même nom (The Vulture) de Gil Scott. Pas génial, pas hyper bien écrit, mais très innovant et intéressant dans la construction de sa narration. Rien que pour cette structure éclatée, éclairée, The Vulture vaut le détour !       

jeudi 22 janvier 2015

Isaac Hayes Going in Circles. Issy-Les-Moulineaux. 2006


La plus belle version qui soit de ce Going into circles qui comme son nom l'indique nous entraîne avec lui dans une ronde interminable où l'on paresse avec jubilation, où l'on s'épuise de bonheur sur les accords revigorants d'une ritournelle indémodable, bercés par la voix chaude d'Isaac Hayes, berceuse de mon âme devant l'éternel. A une époque, en 2006 exactement, au sortir d'une expérience de quelques années chez StudioCanal qui allait m'emmener vers une aventure camerounaise, je m'étais pris à rêver lors d'un pot de départ, m'imaginant donner à écouter à mes ex-collègues ce morceau pour nous guider par delà les conventions hiérarchiques et autres liens fonctionnels...  J'y plongeai corps et âme dans le regard de chacun des collègues au son enivrant du "over you.... over you.... over you.... over you..." Une profonde incantation. C'est exactement cela ; Going in circles creuse inlassablement le sillon des amitiés et des liens qui se passent de mots.

lundi 19 janvier 2015

Luis Mariano This is the Voice. Urt. 2012


J'ai mis le temps à comprendre ce que c'était qu'un don du ciel. La voix de Luis Mariano en est un. Comme pour Elvis Presley, cet homme transmet une émotion divine parce qu'il vit chaque note intensément et que tout chez lui paraît être fait simplement et sans le moindre effort. C'est ça la clé me semble-t-il, lorsqu'une voix porte et touche en toute tranquillité, sans se presser, sans forcer le pas, sans chercher à impressionner... Il avait  ce don et je comprends mieux pourquoi mon oncle Jean est un fan absolu de ce chanteur qui "euskocorico" est un enfant du pays... Basque ;)

Je me suis penché sur le sujet quand je suis revenu m'installer 2 ans au Pays Basque. Quelque part autour de 2012... Et quand j'écoute le grand Mariano, je comprends mieux la vitesse qui permet de voyager dans le temps, devenir infinitésimal, se faufiler par le trou de verre ou de la serrure vers le passé, le futur, que les arrière-petits enfants comprennent Tonton Jeannot, sa passion, puis communient avec leurs ancêtres, Gérard ou Jean-Baptiste, et retrouvent la foi, le chemin, le détachement serein. Tout est simple, léger, nous sommes portés par la vague et tout ira bien.