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samedi 16 janvier 2016

Kate Bush - The Saxophone Song. 1988



1988. Je débarque dans le studio photo d'un ami photographe de ma mère. J'ai 15 ans,  Ca sent le tabac froid et l'air immobile se réchauffe à la chaleur artificielle des lampes halogènes quadrillant le set. Tout semble faux. Batterie d'éclairage du photographe professionnel, sorte de gourou régnant sans partage sur un préfabriqué de 10 mètres carrés. Mais Bon, ai-je le choix ? Je vais me faire tirer un joli portrait, ma gueule d'ange doit d'ailleurs traîner dans l'un de ces albums poussiéreux qui dorment à Urt. Alors oui ces quelques heures en captivité me firent découvrir le temple d'un artiste et sa vibration si particulière, c'est le côté sectaire de la chose qui me sauta aux yeux. Il fallait se soumettre, se refuser à l'échange, devenir l'eau du corps pour l'huile de son regard. Mais au fond, la rencontre décisive sortit tout droit de sa chaîne hifi, la voix de Kate Bush qui prit possession de ma mémoire et ne cessa depuis de remplir mes oreilles de sa magie envoûtante, m'évoquant par instants ces moments de transe que suscitait la tenue de sombres Akelarre dans des temps reculés en terre Zugarramurdienne.


Kate Bush c'est ma sorcière, ma "Sorgina" au bon sens du terme. Même absente, sa voix ne me quitte plus jamais. Et me rappelle toujours que le culte de l'image (d'un bonheur parfait, d'une jeunesse immaculée, d'une petite famille heureuse) érigé en repère éternel dans ces studios photos qui me mirent tellement mal à l'aise ne sont que duperie et très peu de choses à côté du transport amoureux, cérébral, imaginaire que la musique, qu'une voix offre à celles et ceux qui consentent au voyage.

L'album clé pour entrer dans son monde reste probablement Lionheart. Immersion spatio temporelle grâce à cette cabine sucrée vers les fantastiques années 80, au creux de ses expériences du commencement, de ces fragiles instants, magiques, qui vous donneront le La pour les tâtonnements à suivre.











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