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vendredi 19 octobre 2018

Miles from BIlene. 1997




Bilene, à quelques mois de la coupe du monde 1998. Je suis venu tout seul. J'ai à l'époque ce poste radio, robuste, qui m'accompagne partout (pas encore de portables, et un fax pour communiquer avec la vielle Europe). J'ai changé les piles. Le soir, après quelques Manica (la bière des grands soirs), je m'en vais à l'heure où chacun est couché, rêvant à ses activités du lendemain, poser le transistor dans le sable de carte postale face au lagon. Praya da Bilene. La plage des plages. Petite reine encerclant ce lagon. Il fait une chaleur de bête. Je lance la 11 du live de Miles Davis in Paris. Et puis je me lance... La musique reprend ses droits chaque fois que ma tête ressurgit des "profondeurs abyssales" - expression de mon père lorsqu'il m'entraînait tout au fond d'la piscine à Abidjan pour m'initier aux joies finies de l'apnée. Grisé par l'alcool, je sais alors que je vis un de ces moments qui ne vous quitteront plus jamais. J'entends presque le pouls du Mozambique et de mes 25 ans battre à l'unisson.


C'est plus tard que repensant à ces plongées intempestives interrompant le temps d'une apnée la musique, je me mis à coucher cet élan sur le papier, élan de soi vers soi qu'à la chaleur qui trop appuie vous aviez cédé, sous l'effet d'une fièvre que vous n'endiguerez qu'au contact de l'eau fraîche, qu'au son ensorcelant d'une trompette, loin des vôtres, près de ce qui vous attend, ici, maintenant, pour renaître. Une fois de plus.


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