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dimanche 8 septembre 2019

Djib and the Bangas mars 2020



La première image ? Seul à Paris, sur le square. les filles m'ont fui vers Montréal. Je repeins l'appartement. Nuit d'avant la nuit d'avant, me suis ouvert le tibia sur le piège mortel des lames de rasoir qui émaillent le pot de peinture quand le couvercle est à peine déposé.

Fin de droits, fin de monde, on se réinvente. 

J'aime revivre quand c'est chose possible. J'ai aussi remarqué que la musique l'air de rien est souvent dans le coup de ces renaissances. Et ce fameux jour, je suis à 24 heures d'un rendez-vous important sur le plan professionnel. Je suis assez zen en fait et FIP FM a pris possession des lieux comme souvent quand tout va pour le mieux dans le plus aimable des mondes. Il y a soudain ce truc qui résonne... Tank and the Bangas !

Au départ tu décolles et tu sais jamais pourquoi, c'est une expérience issue d'un mystico-traffic des sentiments par le truchement de l'âme. En apparence, c'est du rap tissé de voix féminines qui se veulent héritières d'un rap viril et rugueux. Puis, non c'est peu à peu un génie funkadélicieux from New-Orleans qui se fait jour à travers les fêlures de l'engin pas si caricatural pour finir (comme j'ai pu le penser à la première écoute).

Comme souvent, j'ai mené ma petite enquête exploratoire sur le web et rapidement trouvé ces bonheurs pour mes oreilles.


Tank and the Bangas. Ma vraie découverte de ce début d'été 2019. Un concert était prévu fin mars 2020 pour l'nniv de Djib mais la Covid19 est passée par là. Partie remise !  
     

lundi 17 juin 2019

Parenthèse Mozambicaine Noël 1997


C'était au Mozambique. Un moment d'égarement. Parce que le deuil de son enfance se fait parfois, souvent, au prix d'expédients qui vous ôtent artificiellement une angoisse pourtant bien réelle. Le temps d'une anesthésie. Et quand dans cette période troublée, votre père vous appelle et d'une voix d'outre-tombe vous lâche en synthèse

"Fiston, je suis pas en forme j'ai pris un billet j'arrive après-demain.

Vous savez. Vous venez d'entrer dans l'âge adulte. Il vous y fait entrer. A sa façon, il vous dit que votre relation est en train de changer, que c'est mon tour de lui donner de l'oxygène, de la sécurité, une protection. Ma présence. Pour un partage d'une toute autre nature.

J'avais au son particulier de sa voix ce matin-là, à ces longs silences, à ces hésitations dont il n'était pas coutumier, à cette tristesse palpable, compris que je me devais d'être à l'aéroport deux jours plus tard. 

Et nous l'avons eu notre parenthèse enchantée. De ces vrais tête-à-tête, crâne contre crâne, de ces moments qui coulent silencieusement comme les jours et les nuits portant nos douleurs, et chaque instant de cette aventure restera à Maputo à tout jamais prisonnier de cette semaine de Noël 1997. Vous ne partagerez ce trésor avec personne d'autre et ne l'échangerez pour rien au monde. Comme les premières années de vos enfants égayées de votre présence et qu'il ne faut jamais laisser aux autres ou remettre à plus tard. Cette semaine ne reviendra pas. Mais vous l'avez vécue ensemble. Des longues marches diurnes, des explorations d'îles promises au téléphone, des soirées dansantes endiablées, des feijoadas englouties dans la Baixa, des incursions dans la Feira popular (lieu féérique et étrange tout droit sorti des cauchemars de David Lynch, de Carnival of souls, un lieu déglingué, à l'abandon, où l'on attend la suite au purgatoire en s'enquillant des fioles d'alcool frelaté) où l'on croise des fantômes venus d'asie et dont le corps tatoué nous fait imaginer qu'ils ont fui les triades comme Kitano dans Sonatine après une malheureuse bévue. De tous ces moments, vécus puis reconstruits, ré-imaginés, est née une imagination fertile, galopante par l'entrelacement de 2 cerveaux, 2 paires d'yeux, 4 narines, 4 mains, 2 bouches affamées de rissois, de caril de camaroes, de langoustes. Deux âmes blessées ont partagé au-delà des mots le pouvoir de se comprendre et de retisser le lien filial.

Et comme dans toute belle histoire, il fallait un point d'orgue, un moment de bascule émotionnelle, de rémission. Ce fut rendu possible par la peur immense vécue sur une frêle embarcation au large de Maputo. Parti pour pêcher, le moteur avait rendu l'âme et nous valdinguions sous l'orage de creux en creux au gré de la houle qui rugissait. A l'poque pas de téléphone portable. Nous claquions des dents et vîmes notre dernière heure arriver jusqu'au fameux miracle toujours inattendu : D'abord une tortue gigantesque vint tranquillement à la surface depuis les profondeurs abyssales pour prendre l'air, curieuse, le temps de constater l'infernale météo, de jauger notre fragile condition du moment, de frôler le petit hors-bord pour ce qui restera comme un spectacle à la fois éblouissant et glaçant. Elle, évidemment, s'en sortirait... Mais nous ? Une dizaine de minutes plus tard, un bateau de plaisance, hasard des hasard, passa suffisamment près pour nous repérer... Quelle probabilité ? La chair de poule, je l'ai encore en y repensant.

La bande originale de cette époque est mozambicaine. Côté Kisomba, ce fut Pato (amor inesquicivel) ou Don Kikas (esperança moribunda) incontournables tubes de minuit au Tara.






Mais c'est Kappa Dech ou Ghorwane qui les incarnaient le mieux.






dimanche 16 juin 2019

De la cigarette artisanale en 2019

Plus j'avance plus je suis serein. Le mystère qui nous étreint est tellement plus intéressant que nos petites vies diurnes.

Semaine dernière. Ma fille et moi comme chaque vendredi partageons ce petit moment ritualisé dans un café jouxtant l'église Jourdain. Une heure de battement avant son cours de piano pendant laquelle mademoiselle engloutit chocolat chaud, tartines (croissant quand elle a la chance) et limonade avec l'appétit qui convient à ses bientôt 10 ans. En général pour moi c'est une Record 25cl. Qui dit mieux ? Bref, cette fois-ci se produit une de ces choses qui vous fait dire que l'invisible est merveilleux d'inattendu et de secrets à percer. Je vous fais pas un dessin mais voilà le tableau : je rêvasse autour de ma prochaine photo de profil Facebook. On y voit en portrait un robot très vintage (époque La Guerre des Mondes 1953) et le Gars dessous trouve le moyen de tirer sur une clope à travers le machin encombrant qui lui sert de scaphandre.



La vision de ce casque un tantinet vintage m'amène à l'esprit CRAFT PUNK, légende décalée ou jeu de mots pourri - chacun se fera son idée. Moije trouve que ça claque et je me rue donc sur LINGUEE pour bien vérifier le sens et la traduction du mot CRAFT : ARTISANAT ! Bingo. Cette photo finira sur Instagram avec ce clin d'oeil à son coté version désuète / artisanale de DAFT PUNK.

Tout ceci vient de se dérouler silencieusement en quelques secondes avec ma fille face à moi incapable de là où elle est de voir ce qui se trame à son insu dans mon crâne et sur mon écran de téléphone.

C'est pourtant le moment qu'elle choisit, alors qu'elle fixe un point vague au plafond, un cure-dent au coin de la bouche (qu'elle tient élégamment entre ses deux doigts comme une cigarette) pour se fendre de cette phrase "Papa, ça pourrait être une bonne idée de faire des cigarettes artisanales avec autre chose que du tabac non ?"

Je reste sans voix, estomaqué. Puis lui montre l'écran de mon portable où saute aux yeux le mot ARTISANAT. Je lui fais découvrir ensuite la photo de l'homme "encasqué" fumant joyeusement. Voilà ce qu'on pourra joyeusement baptiser de la transmission filiale de pensée...

Et s'agissant de tabac que j'ai quitté sans me retourner en 2011 (il y a 8 ans), je repense très souvent à la consommation excessive et géniale d'Elliot Gould dans le Privé d'Altman dont je ne résiste pas au plaisir d'écouter ou de réécouter le divin score The Long Goodbye, quelle qu'en soit l'interprétation :








Un mégot qui fume sur le trottoir sur la pochette du 45 tours Détective de Gérard Presgurvic. La nuit, la grande la belle qui fait pourtant naître les pires cauchemars sur la pellicule chez Dario Argento. Les meurtres impunis, les accidents malheureux qui arrivent quand personne ne peut témoigner, au coeur des ténèbres ...

dimanche 12 mai 2019

1991. Are You Going With Me to Wichita ?



Découvert autour des années 90 avec le fameux As Falls Wichita so Falls Wichita falls, Pat Metheny est l'un de ceux qui m'ont initié aux albums concepts, aux formes longues et contemplatives, au jazz planant, visuel, presque sidéral. Je suis alors en classe de prépa HEC. Tous les jours, trajet en mob de Vélizy à Massy. Et le soir, très souvent, cet album m'emmène en voyage... Pat Metheny m'a accompagné ainsi de longues années comme un compagnon fidèle, attentif, celui qui redonne confiance quand elle s'est évanouie, disloquée. De la force. Du coeur à l'ouvrage. C'est récemment que je redécouvre Are you going with me ? qui agrège beaucoup de ce que j'aime chez ce magicien enveloppant de la gratte électrique. Et puis les années 80, sa nuque longue, ses jeans délavés, la grande époque Chang-Lendl, les parties endiablées de Barry Mc Guigan Boxing sur un Amstrad 464, il incarne un peu tout ça. Pas pour rien que Khalil Chahine a à la même époque eu sa petite heure de gloire avec Mekhtoub... Il marchait sur les pas du grand Pat.







jeudi 9 mai 2019

Good thoughts for Eddie 1993


Comme dans tant de disciplines artistiques, la guitare a ses héros oubliés, ses petits et grands génies moins connus du très grand public. Eddie Hazel est de ceux-là. Et Good thoughts, bad thoughts ou From the bottom of my heart voire Pray my soul sont des hymnes chauds, d'un blues électrique réconfortant et d'une simplicité surtout,  d'une simplicité qui dit beaucoup de ce qu'une guitare provoque comme émotions célestes lorsqu'elle devient le prolongement d'un corps, d'une voix, d'une volonté pure, prête à s'envoler...

Epoque Lilloise qui me vit découvrir Funkadelik et tout ce que ce mouvement donna de plus fou et de meilleur. "Eddie, il nous a emmené looooooin...". Spéciale dédicace.



samedi 27 avril 2019

Bayonne's prefab 1990






Un de ces étés magiques sur la Côte Basque. Sangria sur la plage avant l'abordage du Blue Cargo, les pieds dans le sable, le nez au vent du large, les yeux piqués du sel de l'Océan. C'était quelques années plus tôt en définitive, vers la Place du Théâtre. pendant les férias, Prefab Sprout rythmait chaque soir le chemin qui nous ramenait de la Madrague vers le Vieux Bayonne. Ze Musique de cette fin des années 80 où les cheveux lestés de sel du sable de l'après-midi s'ébattaient à la fenêtre de la Volvo. A une jeune fille dans la rue qui descend de la Cathédrale vers la Nive. "Il faut chaud, on b... ?". Les premiers émois des premiers étés qui émoustillaient nos corps d'adolescents.




Tout récemment, à la faveur d'un SHAZAM session, Sandra m'a fait découvrir ce petit bijou KIDS de BUsty and the Bass. et franchement j'aime à penser que Paddy Mc Aloon et Prefab Sprout sont une inspiration bien vivante pour leurs explorations artistiques.