La première image qui me vient en écoutant une musique... Humeurs mélomaniaques d'hier et de tous temps.
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jeudi 31 décembre 2020
109 millions de sangrias. 2010
Cognac 2004.
La première image ? La sortie de la séance. A l'atterrissage. En 2004, me voilà au festival de Cognac. J'y suis sans autre objet que de voir des films, d'y repérer des oeuvres, un réalisateur, quelque chose qui inspire, qui ait du potentiel. C'est pour ça que je suis venu.
A vrai dire, pour la première fois, sans que je m'en rende compte, je suis payé pour faire ce que j'aime le plus au monde. J'ai passé du temps quelques années plus tôt à tenir les listings de films de ma mère lorsqu'elle a tenu le premier club video de Casablanca. J'en ai alors bouffé du film, avec passion. De Monty Python à Dario Argento. Mon histoire d'amour ça a toujours été le cinéma. Rien de plus fort dans tout ce que j'ai pu ressentir. Plus tard, me suis oublié dans les salles obscure de Vélizy (la caissière du cinéma de l'époque doit se rappeler de ce petit bonhomme qui venait tout le temps, tout seul qu'il vente, qu'il pleuve, séance du samedi minuit, le soir en semaine parfois) puis de Paris lorsque je suis rentré en France. C'était mon refuge, la fameuse cabane sur la plage qu'on vous invite à retrouver en rêve lorsque vous méditez fébrilement.
Ce jour-là, je travaillais, mon travail consistait à voir des films. Et je ne réalisais pas mon bonheur.
Or il n'y a que le cinéma pour me rappeler lorsque je suis perdu, en manque de repères et de confiance, que lui et moi nous avons une relation si unique...
Je décide un peu au hasard d'aller voir un film danois. Martin pluvieux. Le film est le deuxième opus d'une trilogie dont je ne connais même pas le premier volet.
L'expérience vécue dans une salle où nous étions de mémoire 2 ou 3, je m'en rappelle encore... J'étais physiquement transformé, je flottais en ressortant dans la rue.
En rentrant à Paris, mon hiérarchique arrête la lecture du DVD que j'avais ramené, me regarde, et tranche "tu perds ton temps, les films de l'est ça ne marche pas en video"
L'acteur principal, c'était l'encore méconnu Mads Mikelsen et et le réalisateur Nicolas Winding Refn. Ils ont fait du chemin depuis. Quant au film, c'était Pusher II With Blood on my hands. L'une de mes grandes scènes de fin préférées au cinéma.
Le genre d'expérience qui ne s'oublie jamais.
mercredi 4 novembre 2020
Shout ! 2014
Sous-estimé, je ne sais pas, je me souviens du 45 tours, de ce que nos aînés de quelques années écoutaient, le culte qu'ils vouaient à Tears for Fears. Sorti en 1989, Sowing the seeds of love est un album fantastique, aux orchestrations riches, audacieuses, profondes aussi. Déjà en 1985, le doute était peu permis lorsque Shout ! est sorti. Je découvrais la France et le froid rigoureux en passant par la case Vélizy et je ne me doutais pas un instant que cet appel à m'égosiller follement me servirait plus tard, me sauverait même peut-être la couenne en une ou deux occasions sur lesquelles j'aime à revenir de temps à autre.
D'abord, il y a ce souvenir qui me hante toujours. Années 80. Automne je dirais. Pluie fine. Une ligne droite, un tournant, un panneau 4`3, un pied rageur sur l'accélérateur, pas le mien. une sortie de route prévisible et ma gorge nouée à côté, à la place du mort. Un son prisonnier à tout jamais parce que la menace qui pèse des 2 mains nerveuses sur le volant de la Fiat Uno immatriculée SS est inévitable. "On ne peut pas passer dessus, on ne peut pas passer dessous" comme nous enseigne La chasse à l'ours. C'est la quintessence du. chantage affectif ultime. "Si tu l'ouvres, je me tue", et en l'espèce je nous tue aussi.. Dans un tel contexte, vous baissez pavillon, vous noyez votre petite voix dans la peur, vous vous oubliez, vous êtes un bon garçon, vous retenez vos coups et dites à l'autre ce qu'il veut entendre, ou plutôt donnez le silence pour espérer traverser sans encombres cette épreuve au terme de laquelle vous vous êtes calcifié, vous avez tu (et tué) quelque chose en vous qui passe si souvent comme un filet de vie par la voix...
En 1991, une fois mon permis en poche je revivrai seul, au volant, la scène un soir de trop d'alcool, et quitterai la route au même endroit. Catharsis numéro 1.
Des années plus tard, nous sommes en décembre 2014, je rallie Douala depuis Brazza où j'ai vécu comme une expérience mystique, le genre de communion avec le tout, au cours d'interminables marches dans Brazzaville sous un soleil d'une puissance cosmique. Un vendredi soir, je suis de retour dans ma chambre d'hôtel et revis cette scène de l'époque, dans cette voiture, à la place du mort, je rejoue la scène mais cette fois hurle et m'empare du volant, extériorise tout qui et resté comme coincé dedans depuis lors... Le nuit arrive, et j'ai fermant les yeux comme les pages des croquis de Leonard De Vinci qui s'impriment derrière mes paupières : des tracés jaunâtres d'une finesse confondante, comme un grand dessein qui s'offre à moi. Catharsis numéro 2.
Curieusement, dès le lendemain matin, je suis étrangement bien, la voix toujours rocailleuse est limpide, de cristal. Cet état se prolongera quelques semaines. 1 semaine plus tard, je suis sur l'axe Kribi Edea. je revis étrangement une scène déjà bévue sans m'en rendre compte. Elle est au volant, je suis à nouveau à la place du mort et la tension monte à nouveau de façon irrationnelle, déraille possiblement comme à l'époque, sauf que je suis calme, détendu, rien ne peut m'atteindre et probablement que ce détachement, cette capacité à laisser glisser sur le cuir de mon esprit zen les insultes et provocations, les tentatives d'intimidation et de chantage, l'invitation à mourir en pleutre ou en furie, cet état était le fruit de cette répétition Brazzavilloise. tant de mystères en ce bas monde restent d'insondables énigmes. Mais souvent, comme cette fois-là, le cri dès lors qu'il avait été rendu possible s'était révélé immédiatement libérateur.
A chaque nouvelle écoute de Shout !, je me dis : ça tient à quoi de trouver une rengaine entêtante un refrain qui te secoue l'âme et t'électrise le corps ? Pas grand chose hein... Ce refrain, cette montée, produisent le genre effet qu'a un Gonna Fly now de Rocky sur nos vies. La promesse n'est-elle d'ailleurs pas contenue dans le titre de Bill Conti ? Laisse le son de ta voix s'envoler comme ç'aurait du être le cas ce fameux jour sur cette ligne droite Vélizienne s'achevant sur un coude et son panneau 4*3.
samedi 24 octobre 2020
Petite musique pour les masses 1988
vendredi 23 octobre 2020
Fragile été 1987
dimanche 30 août 2020
The Poet. 2016
samedi 1 août 2020
Angel Heart Broken 1987
jeudi 30 juillet 2020
Le jour ni l'heure 2011
Bénédiction. 2007
samedi 27 juin 2020
Earth Wind and Fire !!! Be ever... in my ears, in my heart, in my mind ! 1984
Alors, il est aussi vrai qu'Earth Wind and Fire est de ces musiques viscéralement liées à de la joie ressentie sur une banquette arrière (la fameuse Totoya puis la Volvo 464 à vitesse automatique que je conduirai quelques années plus tard à Lille.) Earth Wind and Fire c'est aussi ce vieux lecteur pour cassettes rembobinées au stylo et cette même banquette arrière où je suis à présent tétanisé, parce que les lacets s'enchaînent au rythme de pneus qui crissent quelque part dans l'arrière pays, de petites routes sinueuses et détrempées au coeur mystérieux du Pays Basque, un bolide à la vitesse excessive, une conductrice incontrôlable, sourde à toute inquiétude, puis la sortie de route, la bouse de trop sur une chaussée détrempée... Enfin la reprise du souffle et de ses esprits. Plus de peur que de mal, heureusement. Sauf pour la mythique Toyota.