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dimanche 19 décembre 2021

Malher

La première image ? Oliver Reed cheveux et sourcils rasés en train de se consumer sur la croix... Allez comprendre ! 

Mais moi je sais, J'ai découvert Ken Russell dans mes petits cinémas d'Art et d'Essai autour de la Sorbonne. Les Diables. Film en tout point extraordinaire. Divin Ken Russell. Par la suite j'ai découvert d'autres films dont Tommy et Mahler. C'est ainsi que de fil en aiguille, j'ai découvert les symphonies de Monsieur Mahler et ce que j'ai découvert m'a subjugué.





 

  

Cotton Club. Francis Coppola

La première image ? Ma chambre d'ado fin des années 80. J'écoute en boucle cette BOF. J'ai beaucoup aimé le film. A cette "poque Richard Gere a le vent en poupe. Coppola entre dans une phase plus tranquille. Parmi ses films quelque peu oubliés, il y a toutes ces pépites accouchées dans les années 80. Peggy Sue s'est mariée, Tucker, Jardins de Pierre et naturellement Cotton Club. La BOF (j'avais le 33 tours) de ce dernier m'a accompagné dès 1985. Une atmosphère qui réchauffe, le sentiment de se voir transmettre tout un pan de l'histoire de la musique Outre-Atlantique... Revigorant, régénérant !    


  




dimanche 5 décembre 2021

Azadi. Routine matinale. Novembre 2021

La première image ? Le petit déjeuner de Léana. je lui mets cette musique tous les matins. More. More. More. More...

Par hasard, ce live à la nuit des récompenses du Jazz me passe dans les oreilles. Duo Lavilliers Linx sur du Léo Ferré. J'apprécie, je trouve à ce David Linx une grâce, un sens du rythme qui peut me rappeler mes grandes heures à déguster du Al Jarreau ou du Kurt Elling Live.

Et puis je tombe sur Azadi. Simple efficace en apparence, terriblement addictif si l'on veut y prêter l'oreille encore et encore. Une écoute attentive me donne envie de le faire découvrir à Léana 5 ans depuis peu. Et bien, elle kiffe. Vous le croyez ? Depuis, c'est un rituel le matin au réveil pour lui mettre la pêche ! Jazz sans frontières aux vertus incommensurables.          



You must believe in spring 2004

La première image ? Nocturne. Eclairé des loupiotes, des enseignes ensorcelantes. J'entre dans ce café d'où j'ai entendu depuis le trottoir qu'un concert de jazz y donnait du bonheur à un parterre d'âmes attentives. Je m'installe au hasard et je tends l'oreille.   

La nuit... Tant de rencontres sur le trottoir. Dans une autre vie entre la fontaine Saint Michel et Odéon, début des années 2000 entre le Canal Saint Martin et Colonel Fabien. Tant de rencontres qui vous ensorcellent, vous donnent la chair de poule, bien au chaud dans ces ventres-cafés où la musique résiste, s'élève, vous pénètre et perpétue la vie d'hier et de demain.

j'ai un de ces fameux soirs de déambulations solitaires rencontré Mademoiselle C. Belle histoire gâchée par mes soins. C'est ainsi. Un album qu'elle m'aura fait découvrir, Bill Evans, un auteur, Romain Gary, et nous avons essayé de dégager ma voix d'outre tombe sur le morceau qui peut-être me nourrit le plus à l époque : Nature Boy. Elle au piano, moi à la gorge.. Et de tous ces moments fluets, graciles, la couleur enveloppante, la musique est là, toujours.

Vous pouvez toujours courir !







samedi 27 novembre 2021

Tony Coe. Rencontre sur le canal Saint Martin. 2001

La première image ? La nuit tombée sur cette passerelle non loin de l'Hôtel du Nord. Les eaux du canal en dessous accueille sur un petit roulis de Samba les lumières vives alentours. 

Soir de canicule. 2001.

Je me souviens bien. J'avais rendez-vous au Jemmapes. Quai de Jemmapes. Pas loin de chez moi, mon nouveau chez moi. Sur le square Bolivar. Je passe devant les lieux qui m'ont fait rêver. Hôtel du Nord. La fameuse passerelle où Jouvet et Arletty refont l'époque, enguirlandent gentiment l'atmosphère.

J'attends, j'attends, et en attendant, je sympathise avec un couple également debout, accoudés au bar.

J'ai ce gilet façon peau de bête en bogolan collé sur la peau. Je suis une sorte de Crocodile Dundee du canal Saint Martin. C'est qu'il fait chaud. Je suis ton sur ton.

La jeune femme du couple est de 10 ans mon aînée (elle a alors 38 ans). Une gouaille, un côté titi parisien, Arletty revisitée, nous avons bien sympathisé, nous sommes revus 2 ou 3 fois et la musique que je lui fis découvrir alors, c'est cet album de Tony Coe, cette version sensationnelle du Temps des Cerises. Qui revient chaque fois qu'on le désire ardemment. 


mercredi 3 novembre 2021

Alain Souchon. Julien Clerc. Eddy Mitchell. 1981

Première image ? Le salon d'Abidjan saturé de la lumière du dimanche. Soleil toujours au rendez-vous. Et l'odeur du poulet rôti qui fait travailler les sucs vers les dents du fonds. Gargouillis. L'appétit se met en route devant les images du western à la téloche.   

Avant que n'arrive peu de temps après dans ma vie et mes oreilles le fantastique Michel Jonasz, il y a alors 3 noms de la chanson française qui reviennent et occupent la platine 33 tours dans le salon, derrière le bar de l'entrée.

Souchon, Clerc et Mitchell.

Quand je réécoute ces quelques morceaux, j'y suis de nouveau.

Le dimanche en famille à Abidjan.










dimanche 24 octobre 2021

Belmondo. Hymne au Soleil. New-York 2009

La première image ? Le toit de cet immeuble sur Nostrand Avenue, Brooklyn, d'où l'on dévore des yeux Manhattan. Mon petit rêve américain à moi. Je l'ai cherché, voulu, désiré. A cette époque, je me nourris tellement de cette passion, d'écrire puis de tourner, que je ne m'alimente plus, je perds en un mois les kilos superflus. Le jus de ma passion me baigne tout entier, le fruit de la passion (le fruit favori de mes jeunes années ivoiriennes) fait son travail. Le temps suspend son vol, je le ressens dans ma chair. Les heures, les journées filent, heureuses et pleines au gré d'interminables marches dans Manhattan, de long en large à la recherche de ce New-York qui m'a été offert par le 7ème art. Un New-York mille fois visité et revisité par et dans le regard de réalisateurs adorés (Woody Allen, Terry Gilliam...) qui furent mes guides. Est-ce précisément ces regards, leur acuité, que je recherche au détour de chaque rue ?   

Quant aux Frères Belmondo. Je les ai découverts et aimés grâce à une amie chère. En particulier cet album Hymne au Soleil qui m'éclaire, éclaire mes pas, chaque fois que je l'écoute.

A cette époque je l'écoute sans cesse lors de ces marches à travers l'espace et les temps, à la recherche d'idées nourricières pour créer ces petits bouts d'éternité qui ne payent pas de mine, mais dont le prix, la saveur, à mes yeux, se nichent précisément dans leurs défauts de fabrication, le sentiment d'amateurisme qui les embrasse, le tâtonnement de l'amour qu'on y perçoit, tout ce qui se joue avant, pendant, du coup de foudre aux préliminaires. La domestication de la passion.  Son feu brûlant. Ses éthers.

Et quand je réécoute cet album, c'est cette merveilleuse odyssée New-Yorkaise qui revient immédiatement.

Brooklyn mon amour. Et moi ton outsider.







jeudi 21 octobre 2021

Mon Brel de confinement 2020

La première image ? L'appartement silencieux, contaminé par le silence de la ville. L'appréhension sourde. L'immersion du fantastique dans nos vies étanches. 

Quand il est venu le confinement, on était fébrile, personne n'était prêt. Je me souviens de ces impressions d'entrer dans un film d'anticipation par le menu. Ce fameux Pitch qui ramène les villes champignons à l'état sauvage. Des espaces ouverts privés de ses habitants. Le retour annoncé des animaux à la place qu'ils ont occupé de toute éternité.

De quoi renforcer le désir d'auto-destruction chez certains humanoïdes désassociés convaincus que tout ce qui vient de mal dans ce monde vient de l'homme (possiblement blanc, hétéro, et épris de puissance matérielle).

Mais heureusement, il y a Brel, on se console (c'est ce qu'on écoutait souvent au début du confinement) en écoutant le grand Jacques qui réconcilie soudain toute oreille, toute attention, toute intention, toute vie  avec le genre humain !      




mercredi 25 août 2021

Robin Sentis. Marcel Roby 1990. 31 juillet 2011

La première image ? Une station à la montagne. Où était-ce ? Pas très loin de Lyon. Une jeune femme qui perd le contrôle, énergie cinétique, son skud glisse, file, m'entaille l'arcade sourcilière. Rideau. Trois petits points. Points de suture. J'en garde toujours la trace aujourd'hui. Discrète.

J'avais été invité pour les vacances chez Robin. Mon copain d'internat (Marcel Roby, Saint-Germain-en-Laye) de terminale en 1990, année du Bac. Sacré copain. j'ai essayé de le retrouver il y a peu, en juillet. Intuition curieuse, j'ai découvert qu'il nous avait quitté le 31 juillet 2011. Ca m'a secoué. Je revois son air bonhomme, sa grande carcasse, son blouson de cuir. sou sourire malicieux. Les petits demis bus entre deux parties de babyfoot au café par loin du Lycée (moi j'étais encore au lait fraise). Le bagout, une classe assez naturelle, une vraie bonne nature, un gars drôle et bienveillant.      

Le Robin de 20 ans (quand j'en avais 17) me manque vraiment. je ne sais pas s'il a eu des enfants, ce qu'il aura fait tout ce temps, on aurait pu se marrer à se rappeler ces moments de Terminale. Mais si quelqu'un cherche un témoignage de ce que j'ai connu de lui, pote solaire, séducteur devant l'éternel, et bien je n'enjolive rien en disant que c'était un ami, un vrai. Le genre sur qui on peut compter. Qualité rare. 

Cette année-là tourne en boucle à la radio le fameux Nothing compares to you de Sinead O'Connor. J'irai voir Prince en concert au Parc des Princes (1990) qui la reprendra (ne l'a-t-il pas écrite ?) avant de disparaître dans la nuit comme par enchantement. Probablement pour aller taper un boeuf génial et jamais enregistré lors d'un after parisien dont il avait le secret... 

J'écoutais aussi Phil Collins (époque Genesis ou pas), j'en étais fou. 

J'espère que Robin a été heureux et qu'il sait là où il est maintenant qu'il y a par ici des copains qui pensent bien à lui. je garde de notre amitié cette petite cicatrice, toujours qui me rappelle... 








 


Quelques temps avant Lorenço Marquez. Miles Davis. Vélizy 1996

La première image ? Cette immense affiche de Miles, de profil, yeux fermés, les mains jointes et ramenées en prière contre ses lèvres au repos. Eclairée par les bougies. Mon appartement Lillois du 18 Boulevard de la Liberté. Avec Abdel et Juju.

Il y a aussi cette autre image. Un fameux soir à Vélizy fin 1996, peu de temps avant le Mozambique. Concert à la télé. je tombe sur un concert de Miles par hasard. Je m'en souviens parfaitement. C'était Miles c'était moi. C'était notre rencontre. C'était à travers lui apprendre à me connaître.

J'avais écrit avec mes mots de l'époque sur un bout de papier que j'ai gardé

"Ce soir, Miles envahit l'écran. Voilà que je le redécouvre pour la première fois et je ne peux dire qu'une chose : il me réchauffe sacrément. Merci Miles Davis et bonjour à toutes celles et tous ceux qui, seuls, confortablement enfoncés dans leur canapé ont partagé avec moi ce moment. Eternel"     

J'ai toujours été conquis par ce qu'il a produit de plus tranquille, cool, soft... Notamment Sketches of Spain & In a silent way me font l'effet que produirait l'entrée mesurée, progressive, paisible, dans l'eau tiède et immobile de (Praia do) Bilene sous un fantastique clair de lune.  










 

mardi 17 août 2021

Endtroducing. DJ SHADOW. Maputo 1997. New-York 2009

La première image ? L'appartement Avenida Julius Nyerere. Noël 1997. Luminosité exceptionnelle.  Perché tout là-haut. Vue imprenable sur l'océan indien. Sensation d'être aux commandes de Goldorak qui trempe ses petits petons dedans. Bain de pied version Godzilla. L'image est toujours nette. Mon père est allongé sur le canapé collé contre la baie vitrée. Les mains croisées sur le ventre. Le petit balcon derrière. C'est là que j'ai vécu les plus beaux levers de soleil de toute ma vie.

Endtroducing est un de ces Albums qui se dévorent comme la bande originale du film qui n'existe pas encore. Plus tard, j'aurai justement l'idée d'écrire des chroniques et de critiques de films qui n'existent pas (enfin, que dans ma tête). Quand je l'ai découvert au Mozambique en 1997 (peu près sa sortie, 1996 de mémoire) c'est déjà l'effet qu'il me faisait en l'écoutant, le délicieux sentiment de replonger dans un film adoré. Cet indémodable "son in" du film qui n'existe que dans le cerveau de DJ Shadow.

Il me nourrira, me servira de matière, d'inspiration pour un petit court-métrage tourné à Brighton Beach autour d'une mystérieuse camionnette toute noire non loin d'une aire de jeux pour enfants sur la plage. Là où se tourna le fascinant Requiem for a dream (en 2009).

Les voies mystérieuses de la création par le truchement de la musique dans vos oreilles. 




jeudi 12 août 2021

Michel Jonasz forever. Le tempo de tes criquets m'accompagne depuis 1981.

La première image ? Le crépis fou-fou de la maison d'en face. Cocody. J'ai commencé à écouter Jojo au début de mes années 80. Abidjan. Il y avait à cette époque la coupe du monde de foot qui commençait (je dirais 82). Le couple de voisins (français) se séparait. Lui était fan de Jonasz, je me rappelle bien. Probable qu'il écoutait souvent je veux pas que tu t'en ailles. Elle a quand même fini par mettre les voiles.Lui était un bon pongiste aussi. On avait joué l'été au Pays Basque. Ils avaient 2 filles à peu près de mon âge. Très charmantes. Souvenirs de premiers moments dans un lit Urtois, peau contre peau. Naissance du désir. 

J'adorais alors Lucille. J'aimais aussi que le tempo de ses criquets m'accompagne. Quel hymne à l'amour, sans cesse renouvelé, revisité, réinventé.


Plus tard je suis tombé en adoration devant le Live au Palais des sports (son plus grand son plus beau, son chef d'oeuvre en LIVE)  et son merveilleux Uni vers l'uni. 1986. Année faste de nos "éveillements" aux joies finies de la réalité quand vous ouvrez mirettes, écoutilles, et réalisez enfin. Sur ce minuscule grain de poussière. Que nous voilà ensemble.
 

Bref dans toutes les époques de ma vie, il est toujours là. Il me cajole les sentiments. Il me maintient en vie. Sacrée prouesse. les incommensurables vertus de la poésie , du poète nous murmurant tout bas sa vérité de l'âme. Notre transformation. On se balade dans l'atmosphère. Sur une sphère. 

Merci Jojo :) Evidemment surnage l'indépassable Les fourmis rouges. En toute saison. Ma plus grande chanson d'amour de tous les temps. Tu te rappelles, on s'était couché...  


Nous voilà ensemble.

mercredi 11 août 2021

5 LIVE à retenir de mes années 1992-2022

La première image ? Une fête mémorable arrosée d'absinthe au 18 boulevard de la liberté. Dans le Lille de mes 20 ans. Mythique.

La deuxième ? une inondation au sous-sol du même appartement et le canapé rouge délocalisé, déposé sur le toit terrasse improvisé pour lui permettre de se délester tranquillou de toute la merde dont il s'était gorgé au sous-sol.  C'est là qu'on écouta paisiblement s'élever du poste le Mama Rose pour contaminer l'air de tout le quartier qu'on redécouvrait soudain à l'arrière du Boulevard.

La troisième ? Des allers-retours intempestifs de la rue à l'appartement par le truchement de la lucarne donnant sur le sous-sol, le temps d'une braderie merveilleuse.

La dernière ? Un indien d'Amérique qui flotte quelque part entre nous et le plafond dans les yeux vitreux d'un Jibouille visualisant New-York avant l'heure depuis les hauteurs d'un gratte-ciel. Sorte de John l'enfer d'après l'apocalypse.

Bref des souvenirs d'un même lieu revisité du sou-sol au plafond. Labyrinthique comme la mémoire qui renaît à la faveur de ces morceaux d'un passé en musique.   

Difficile de ne retenir qu'une poignée de tous ces concerts LIVE. Alors je dois extraire des souvenirs, je peux le faire selon 2 règles, 2 ordres :

Il y a celui de la récurrence, du nombre de fois, du plaisir renouvelé tout d'abord. Il y a aussi celui de l'intensité vécue dans sa chair. En recoupant ces 2 forces telluriques, le choix devient plus aisé. Je retrouve au travers de ces images évoquées plus haut du Archie Shepp, du Prince, du War, du Pharoah Sanders et du Maceo Parker.

Avec ces 5 là, je me retrouve immédiatement dans les montées interminables où m'aiguillant vers le cosmos je deviens cette particule élémentaire en capacité de m'évader, intact, vers le futur, vers le passé, me métamorphoser, revenir à l'essentiel.  










vendredi 6 août 2021

Et si c'était ça la vie... Les bougres de l'an 2000.

La première image ? Un feu de joie, sorte de feu de la Saint jean dans la région de Tours. Pleine cambrousse. La campagne dans les naseaux. Quelques mois après un voyage au Brésil. Fin d'été. Pas loin de la nouvelle année. De la si redoutée année 2000.

La sono bat son plein. On se remplit la jeunesse d'El Pampero (Gato Barbieri) et de Scatrap Jazzcogne (Bernard Lubat).


Ainsi va la vie d'ici bas. Chacun n'y faisant plus rien, même plus son âge. Lubat, la vie, quel homme.

Découvert grâce à Juju pendant nos années Lilloises. Il est donc revenu en grâce dans mes oreilles juste avant le Bug annoncé de l'an 2000. Justement lors de ces vacances jujuesques. On en avait fait tout un flan et l'informatique à l'époque, elle balbutiait sévèrement. Moi je rentrais d'un beau voyage et je me remplissais l'âme de ce morceau, Indifférence, qui me suit partout depuis.

Eternel apprenti, apprenant fou, furieusement débutant, débattant des batteries. L'homme est là, assis devant, l'aventure est là. Lubat et Minvielle éclairent le chemin de la création poétique, de l'art qui va sans dire, sans efforts.   

Rois du jus de mots jamais pressé, mais imprégnant nos sens jusqu'à s'en taper le coquillard.

Deux coquins va... Deux coquilles pleines et bien faites. Bertrand et André. Comme des amis de toujours. Impayables ! Incorruptibles ! Imputrescibles ! 

Merci les copaingues. Le passage de l'an 2000 ce qu'il m'en reste c'est vous 2 (3 avec Juju).




   

vendredi 16 juillet 2021

Mon voyage au fond des mers. A travers une serrure. Abidjan. 1980

 

La première image ? Cette porte, sa serrure et le spectacle qui s'offrait au travers. Chaque dimanche soir. 

Début des années 80. Voyage au fond des mers passait le dimanche soir sur la RTI. J'avais quoi, 7 ou 8 ans, probablement en CE2 ou CM1. Mes parents me mettaient au lit (j'avais classe le lendemain) et ne me voyaient  jamais profiter de ce qu'ils étaient dans le salon télé pour emprunter incognito le couloir qui s'achevait en filant vers la cuisine devant la porte fermée dont le trou de la serrure donnait précisément sur l'écran de télévision. Une offrande. C'est comme cela que je me suis parfois nourri le dimanche soir en cachette d'épisodes de Voyage au fond des mers qui me faisaient froid dans le dos et rêver en même temps.

Si je compare à Star Trek ou Cosmos 1999, ma préférence lui reviendra sans hésitation, pas seulement parce que mes premiers souvenirs de téléspectateur sont là, dans ces moments volés du dimanche soir derrière cette porte mais parce qu'il n'y a rien de plus puissant que de faire voyager avec ce qui est là, sous nos pieds, au fond des océans... Plus le fantastique est familier, plus il agit efficacement sur nos psychés. La mer sera toujours un corps plus intimement étranger que le vaste espace.

Même si la série a vieilli, elle reste une expérience télévisuelle au parfum unique, une porte magique vers cette jeunesse qui ne meurt jamais. Qui est là coincée quelque part résonnant d'une musique de générique qui demeure un envoûtant chef d'oeuvre.               
      






jeudi 15 juillet 2021

Revivre un de ces moments. La RTI dans les années 80. Abidjan

La première image ? La nuit moite sur Abidjan. L'aéroport, les avenues éclairées, la ville défilant.

A l'époque, je rentre de mes vacances d'été passées au Pays Basque. Je regagne notre chez nous à Cocody.

Mon immense plaisir c'est alors d'y retrouver l'odeur et le chant de la clim', son bruit de fonds. Puis c'est le salon tété et son mobilier seventies, avec son puits de lumière calé sur le plafond juste au-dessus du petit écran où mes séries m'attendent sur la RTI (Radio Télévision Ivoirienne).

Dans le désordre je regarde et m'évade devant Ma Sorcière bien aimée, Spectreman, X Or, UFOles Envahisseurs, Columbo, Voyage au fonds des mers, Daktari et Sandokan.

Plus tard arrivera la série horrifique de la HAMMER : La maison de tous les cauchemars. Dont 2 3 épisodes vraiment traumatisants.

Mais c'est en souvenir un refuge molletonné, réconfortant, un voyage déjà, dans le voyage...










Dans AI (Steven Spielberg), le petit robot veut et va revivre un moment précieux de son passé, quelques heures avec sa maman,  hors du temps...

Et bien je donnerai cher pour revivre un de ces moments, un de ces retours au cocon in Cocody, la descente d'avion, l'aéroport d'Abidjan,  la présence rassurante des parents, l'air chaud et enveloppant de la ville aux alentours de minuit. La fraîcheur des nuits climatisées à observer la lune à travers les barreaux de la fenêtre  et ces échappées lumineuses et nourrissantes devant le petit écran, devant les écrans mythiques de la Radio Télévision Ivoirienne.

mercredi 14 juillet 2021

Rencontre du premier type avec les rosbeefs. Littlehampton 1986

La première image ? La table du petit déjeuner, le lait froid et le "cronch cronch" des céréales dans ma bouche. L'odeur si particulière de la maison de mes hôtes anglais aussi. 

J ai découvert Queen à Littlehampton.

Le temps d'un été avec un organisme favorisant l'apprentissage de l'anglais.

Été 86 je dirais.

J étais arrivé dans la famille d'accueil avec un 33 Tours d'Indochine je me rappelle bien. Devait y avoir du Bob Morane l'aventurier.


J'avais longtemps été marqué par l'esprit des "Crunch". Papa était fondu de Rugby, ne loupait pour rien au monde un tournoi des 5 nations, qu'on ait été à Bayonne, Abidjan ou Casablanca. le fameux France-Angleterre était d'ailleurs le sommet du genre. Un rendez-vous télévisuel familial à ne rater sous aucun prétexte. Les seuls moments où papa buvait gaiment de la bière en plein après-midi. L'alcool récréatif par excellence. Un défouloir qui ne dit pas son nom. 

J'allais donc visiter le voisin rival, honni, avec un peu d'appréhension cet été-là.

je fus reçu par une adorable famille. Ce qu me marqua c'est moins la rivalité supposée (que fantasmé par le truchement de sports rugueux) complètement désuète que les petits décalages culinaires et autres ressentis au fil des jours dans leur quotidien. Je ne raffolais pas des petits dejs en particulier. Lait froid. trop froid. Céréales fades. trop croustillantes. Je me souviens du foot, de la ferveur qu'il suscitait dans la rue en bas de chez nous. Je me souviens du thé, du lait sucré de 16h00 (jolie découverte pour mes papilles), des salles  de jeux sur une jetée à Brighton. Pas loin de la petite ville où nous vivions. et surtout cette musique qu'il écoutaient à longueur de journée. Queen. Moi avec mon 33 Tours d'Indochine, j"alias l'air de quoi ? La langue de Shakespeare a toujours eu le don en musique de franchir plus facilement les frontières que la langue de Molière. C'est un fait !

En tout cas même si je n'ai jamais adoré Queen, il y a bien 1 ou 2 morceaux qui m'émeuvent toujours comme celui-ci qui e rappelle forcément et mes années lilloises et ce premier voyage outre-manche qui me fit comprendre qu'on a beau être voisin, on peut être aussi différent que possible et pas vraiment pour les raisons que l'on imagine au premier regard.    


dimanche 20 juin 2021

Elevation. Period. Tout a commencé en 1993

La première image ? Un rayon Lillois de la FNAC, mes doigts nerveux qui farfouillent, les bras qui se remplissent, des choix à faire, des questions parfois aux conseillers. Tant de grandes découvertes pour nos oreilles d'explorateur. 


Premier album chez IMPULSE. Le Trane se pose là. J'avais déjà de belles affiches dénichées dans les petits coins chéris des Halles : Miles Davis, John Coltrane etc.  

L'année suivante viendra le pamphlet politique et fantastique de Max Roach. We Insist ! Driva man...  1993-1996 époque où nous explorons de Trane à Roach de Sanders à Ayler...


Et le fameux Izipho Zam de Sanders. Mythique !


Tout ce que le Jazz dans les années 60 puis 70 a produit de plus audacieux de plus fantastique (pour mes oreilles).


samedi 12 juin 2021

Le paradis des fantômes 2021

La première image ? Le trottoir bruyant à la sortie d'une séance en plein après-midi, tout seul, petit cinéma de quartier, dans le 5ème, le plus souvent. Le cinéma Accatone, peut-être.

Mais oui, mais oui, De Palma, c'est quelqu'un quand même ! Parmi ses plus grandes réussites, il y a ce Phantom of the Paradise. Un film qui me hante depuis que je l'ai découvert début des années 80. Parmi les fantastiques comédies musicales déjantées, il y aura quelque temps plus tard la découverte du Rocky Horror Picture Show dans sa salle mythique Parisienne (Studio Galande) où l'on vivait follement le film. Dans cette même époque, je repense à Absolute Beginners forcément. Ou le remake de la petite boutique des Horreurs

Mais chez De Palma, il y a les références (Faust, le Fantôme de l'Opéra, Hitchcock), la mise en scène toujours inspirée, novatrice, et surtout une BO qui dès qu'elle revient dans mes oreilles fait mouche par sa dimension crépusculaire ! D'ailleurs pas une BOF, plutôt un album concept Rock dirons-nous, le haut du pavé.

Le revoir, le réécouter me replonge avec délice dans cette période où Paris se résumait à quelques cinéma de l'Entrepôt au Saint André des Arts. Qu'il est loin ce temps, qu'il est loin.

Des marches sans fin sur un territoire aux confins de la raison, soir ou matin, perle rare ou thématique autour d'un réalisateur.  

Mais dans ce divin film, ce personnage oeuvrant dans l'ombre, amoureux sans pouvoir déclarer sa flamme, se sentant prisonnier de ses propres démons, incompris, ayant des choses à donner mais dans l'incapacité de le faire, c'est évidemment un peu chacun de nous qui va s'y retrouver, dans les moments de doute, d'hésitation, d'abandon face à des rêves trop brûlants, aveuglants qui parfois doivent rester inaccessibles ? Alors on fait quoi ? on retourne au ciné et l'on replonge avec délice comme le fantôme avide dans un nouveau songe au parfum, au accents du paradis.    





vendredi 4 juin 2021

Listen Love. Douala 2011

 

La première image ? La neige sur Douala. Titus Possa sur la fin de son parcours. Au bout du chemin. Vers les Mangroves.

Sa voiture, une Volvo 464 gris métallisé semi automatique s'est échouée dans la zone d'activité encerclée par le Wouri dont les eaux sombres se font menaçantes. Le ciel est éteint,  il a plu toute la journée pendant qu'un Titus héroïque regarde sa vie le quitter lentement, goutte à goutte, au volant de sa berline.

Surtout ne pas fermer les yeux se dit-il mais l'appel du sommeil est trop fort. Il les rouvre in extremis. Son regard est attiré par un flocon qui vient de tomber vers le milieu du pare-brise. D'autre suivent, il ouvre la porte. Miracle. Douala la rebelle est entièrement sous la neige, le Wouri est une étendue de glace qui s'étend à perte de vue. Titus a l'oeil humide, le regard gourmand, il ne ressent plus la douleur. De la buée s'échappe de sa bouche soudain fraîche. Les projets se bousculent. Par lequel commencer ? Du poste radio s'échappe Listen Love de John Lucien. Il s'aventure sur le fleuve gelé et prend la direction de l'Ouest.        

samedi 22 mai 2021

Eastern Sounds. Yusef Lateef 2013

 

La première image ? L'annonce de sa mort un matin de décembre 2013. Dans la rue Clavel derrière le square. On vient de rentrer du Pays Basque pour s'installer à Paris.  

Yusef Lateef serait aux âmes ce que la pluie est aux claquettes. Eastern Sounds Forever. C'est quand il nous a quitté qu'en faisant mes petites recherches je me suis amouraché d'Eastern Sounds. Discret mais humblement profond.





Et puis il y a Morning que je réécoute sans cesse... On devine les bruits de la grande ville qui s'éveille, l'Homme se déploie, sa carcasse est lourde mais il faut repartir ou s'en revenir. Le énième tour de piste pour exister jusqu'à la prochaine saison sèche, on respire moins bien, on a oublié ce que c'est que de n'avoir mal nulle part, on a mal, on vit mal peut-être, mais on vit, on est là.

Nobu et les ténèbres 2021

Slippin' into darkness (WAR) a toujours imprimé derrière mes paupières la scène finale de La pluie des 7 jours. La première image ici c'est le panache de Nobu Tchelo sur l'axe lourd pour y tirer sa révérence... 

Ex champion de MMA, Nobu Tchelo a l'embarras du choix pour en finir. Mais lui veut partir debout, Avec sa fierté. Du panache.

A 50 ans sonnés, il en impose toujours, mais personne ne sait les piluliers (lui dit "piluviers", ça doit lui venir de ce que tout a commencé pendant une exceptionnelle saison des pluies par sa longueur), les cachetons qu'il s'enfile à longueur de journée, pour soigner le mal qu'il s'est administré pendant sa courte carrière, le risque d'AVC, d'aggravation de symptômes déjà patents, immense s'il venait à reprendre des coups.

Alors il trouve l'idée pour en finir. Il y a cette vieille dame au Carrefour non glacé, bondé à l'heure de pointe le vendredi soir. Il la pousse en prenant soin de ne pas lui faire trop mal et s'empare de son sac. Il s'éloigne mais pas trop vite. Elle hurle.

La foule protectrice, vengeresse, s'organise, se déploie, concrétise des rêves endormis de sang, de feu et de déflagrations.

Nobu se met en garde, un sourire en coin, il va exorciser, expier leurs fautes, mourir en combattant. C'est ce qu'il fait de mieux.

Sa Bande Originale c'est SLIPPIN INTO DARKNESS dans la sauce, dans sa sauce, à toutes les sauces... De Marcus Miller à Rhoda Scott in Saint-Germain-des-près en passant par War naturellement...

  





jeudi 20 mai 2021

Pour quelqu'un que j'aime. Abidjan 1980. L'Eden de Francesca

 

La première image ? Albox. Tout près d'Almeria. Mamie Françoise. Ses "Si Si" lancés à la cantonade, Le sud de l'Espagne dans chaque soupir. L'Andalousie du bout de ses doigts. Une démonstration de castagnettes. Le souvenir vivace des habitations troglodytes d'Albox. Sa sécheresse, sa végétation exsangue (une arrière arrière grand mère y serait morte de faim), tout ce qui par effet de miroir renversé justifie l'amour vrai de Francesca pour le climat fertile d'Abidjan, son jardin fleuri, coloré, la verdure, la luxuriance, son jardin d'Eden au bout d'un long voyage. Ma petite Ulyssette d'amour.

Je suis arrivé à Roy Ayers par le Xylophone et au Xylophone par le Balafon. Et probablement au Balafon par le Txalaparta qui doit couler quelque part dans mes veines. N'a-t-on pas inventé mes copains et moi un soir de griserie douce la guitare-djembé durant nos années Lilloises ? Même procédé défoulatoire, même abécédaire d'une langue à inventer. 

Ce sont des instruments que j'adore sous toutes leurs formes depuis longtemps. Mélange de percussion et de touches sonores de piano. Avec la notion de pilon et de verticalité pour le Txalaparta qui semble provenir de la nuit des âges. Moyen de communiquer d'une vallée à l'autre, d'une colline à l'autre pour prévenir d'un danger, pour annoncer un heureux évènement... Du rythme et de la mélodie. La vie qui bat. Son écho lointain filant vers notre présent.

Après Roy Ayers, mes recherches au rayon Jazz m'ont amené à découvrir d'autres rois du Xylophone. Il y eut Bobby Hutcherson puis Milt Jackson et cet album Sunflower. En particulier ce morceau follement doux pour les oreilles et l'âme.... For Someone I love.

Album enregistré en 1972. Milt Jackson nous a quitté en octobre 1999. Juste avant l'avènement du nouveau millénaire. Quand Mamie Francesca vient à me manquer, je l'écoute. Quand l'amour vient à manquer je l'écoute, quand  je me raréfie, que je m'absente au monde, je l'écoute et parfois, sans prévenir, des notes d'amour rejaillissent comme l'écho d'un Txalaparta ou de castagnettes, depuis le sofa calé sur la terrasse couverte contre la baie vitrée. Papa et Francesca y sont assis, côte à côte, fascinés par le jeu candide de la pluie qui danse et chante, éveille chaque petit recoin de ce jardin fleuri de Cocody qui fut l'Eden de Francesca.



mercredi 19 mai 2021

Rédemption 2004

La première image ? Séquence clé d'un film, son final. Le héros a traversé comme une ombre sa vie, il est accusé (il s'est accusé ?) de crimes qu'il n'avait pas commis. Il achève son périple, cette quête sans fin d'une explication, dans le lieu possiblement le plus sécurisant de l'univers,  la caverne, le cocon, et découvre que l'origine du mail se terrait là. Il comprend et se libère de ses chaînes mentales. Donald Byrd avec Redemptor donne à voir ce lieu molletonné, rassurant et qui finit par ouvrir les yeux du héros sur cette impression qui n'était comme souvent qu'une apparence, une cape d'invisibilité, une peau, un trophée peut-être.    

 

Alors que le soleil est au zénith, dans cet appartement tutoyant les cieux, le héros peut enfin dire ce qu'il a sur le coeur et déclame ce poème aux accents déchirants... Were you there when they crucified my lord ! Façon de dire à l'être aimé qu'il n'est pas dupe de tout ce qui s'est joué en apparence à son insu.

La version la plus fantastique à mes yeux étant celle de Max Roach





dimanche 16 mai 2021

Qui va payer les réparations de leurs âmes ? 1993

 

La première image ? Une pirogue sur la Lobé. Allez comprendre ! je remonte le fleuve. Le premier album de Gil Scott-Heron et déjà son plus beau morceau, le plus pur, le plus brut, le plus poétique, le plus politique, le plus immortel... De la voix, des Djembés, un rythme et le message universel de ce que l'on se coltine une vie durant mais qui n'est pas toujours de notre fait... Alors on aime à se demander qui va réparer, qui viendra s'excuser. Mais personne, c'est bien. connu, ne vient jamais demander pardon, alors la libération elle vient toujours de soi-même, de sa capacité à se pardonner ses propres erreurs qu'elles aient été stimulées, entraînées par d'autres que soi, c'est toujours en soi que le chemin peut s'ouvrir.

Avant que Gil Scott Heron ne tire sa révérence, il nous a gratifié d'un dernier album fantastique qu'on se doit de redécouvrir aussi pour entendre tout ce que sa voix transmet d'histoires tragiques, d'anecdotes un peu folles, de souffrance mais de beauté, de divine beauté. Je pense toujours en l'écoutant à la tristesse que j'éprouve en entendant les voix de mes idoles du Noble Art de la fin des années 80 : Meldrick Taylor, Terry Norris ou Thomas Hearns. Ces boxeurs jadis vénérés et qui souffrent aujourd'hui dans leurs chairs pour sortir ne serait-ce qu'un son audible lorsqu'ils s'expriment. Qui paye leurs réparations à eux ?

Il y a quelque chose de commun aux (vrais) artistes et aux boxeurs. Ils ne trichent pas. Le Noble Art et la Musique ont beaucoup à voir ensemble. Mêmes sacrifices, mêmes dons de soi, même démarche totale pour donner en pâture sa profonde intégrité à ses semblables. Y laisser sa peau sans compter en nous inspirant nous autres. Christique. Leur déchéance, notre salut. C'est donc nos fautes qu'ils rachètent, nos manques nos lâchetés qu'ils payent de leurs vies.




samedi 15 mai 2021

Dans les steppes de mon asile central. 2021

Asile de mes passions, la musique. S'envoler. Franchement, la musique classique avec le recul, elle est venue dans mes oreilles puis dans mon coeur avec le cinéma. Avec des images, avec des épopées, avec une émotion dingue, tour à tour contagieuse puis inquiétante.

Melancholia, Excalibur (Orff, Wagner)

Orange Mécanique (Beethoven)

Platoon (Barber)

Shining (Berlioz)

Ces derniers temps, celle qui m 'emmène loin dans des rêveries "NikitaMikhalkoviennes"c'est Borodin et ses Steppes de l'Asie centrale.



lundi 10 mai 2021

Hikoa Masse. Seaside Legend. Légende Balnéaire. Kribi 2010


 La première image ? C'est Kribi, le temps d'un week-end. Hikoa Masse. Tournage de ce petit court-métrage. La première musique fut Maggot Brain. C'est ce que j'avais en tête. Lez court-métrage est toujours de ce monde. Alors les images, les voici. Elles se passent de commentaires.   

 
















mercredi 5 mai 2021

AAAh le petit vin blanc en ce bel été 2020. Urt


La première image ? c'est Papy qui chante Ah le petit vin blanc dans sa maison de repos de Cambo-Les-Bains.  Quelle voix, quel chanteur il aurait fait. Un talent que je ne lui connaissais pas. 

L'été dernier, 2020, Papy est venu profiter d'un BBQ. Il conduisait encore. On était allé pêcher avec lui côté Landes, vers Tarnos sur les bords de l'Adour, pas loin de l'embouchure.

Nahia y avait même péché ses premières anchois. La transmission invisible se joue dans ces petits moments magiques, fragiles....  

Longtemps, plus jeune, les étés s'étaient succédés en famille dans ce jardin déjà, et c'est Papy qui était alors préposé au BBQ.

Les temps changent, les rôles évoluent, évidemment, la maison, elle, est toujours là. Témoin silencieux de cette interminable ronde estivale. Les forces quittant les uns, s'emparent des autres. Vase communiquant. Nul besoin de mots pour comprendre ce qui se trame.

Et cette maison, j'y repense, aura vu défiler ma famille, puis celle que je me suis construite avec des amis, enfin celle que j'ai fondée avec mes 3 amours. Tout ce temps, le vin, blanc ou pas, aura coulé, fait honneur, grisé, accompagné ces moments de joie se succédant les uns aux autres dans une interminable ronde.










samedi 1 mai 2021

Sunny mais corsé 1987

La première image ? Un été 87 en Corse. Une version disco, gaie, entraînante. les pieds dans le sable comme plus tard au Blue Cargo

Avant l'été, vous rêvez qu'il fera beau, qu'on y sera beau, que le soleil pénètrera votre peau, diffusera ses gentils rayons à l'intérieur pour y réchauffer votre petit coeur. 

On est souvent déçu. C'est pourquoi il ne faut rien attendre, rien anticiper de trop merveilleux. Accepter que le soleil puisse se faire oublier, se nicher dans la grisaille, s'éclipser quand bon lui semble. Mais attention, il est là tout le temps, on le devine, on le sait présent même quand le soir, la cheminée refoule, vos vêtements puent, vos yeux sont rouges, vous toussez, et puis sans comprendre le froid est arrivé. Il pleut dehors, un arbre est tombé. Rien de tout cela n'est le bonheur que vous attendiez. Soudain le soir, sous l'édredon, des pieds chauds raniment, réveillent vos chevilles glacées en les caressant timidement. En voilà du bonheur. Fragile instant dans la tempête. 

J'ai fait deux étés en Corse. 1987. 1988. Ca sentait le pin, pas d'embruns, tout était sec, le soir on dansait sur Boney M, sa disco sur le sable, Sunny notamment. C'est beaucoup plus tard que j'ai appris à découvrir et préférer les facettes douce-amères, mélancoliques de ce morceau dont je ne me lasse pas d"écouter les versions dissemblables et si langoureusement hypnotiques de Bobby Herb,  George Benson ou James Brown.

On y trouve cette facette plus complexe, on y devine ces tristesses des "dark days" que l'on tait en société, où l'on veut faire bonne figure, espérant que l'été comme la vie seront ce qu'on en attend fébrilement. Mais puisqu'on ne maîtrise rien, pourquoi s'afficher heureux, en contrôle (les vertus de la photo qui fige, qui empaille, qui saisit en vidant de sa substance... le mouvement) ?

Les réseaux sociaux prolongent cette idée folle qu'il ne faudrait s'afficher que bronzé, heureux, entouré, photogénique, #nofilter... Mais alors montrons verrues, coupe-rose, cancers, anémies, dentiers. Nos effondrements, nos visages détruits, nos physiques à la dérive. C'est ça la vie. tout ce qui se joue sous la surface. Derrière les "profils".        

     


Suivre ses humeurs. 1987. Vias. 2011. Urt

La première image ? Une route dans l'arrière pays niçois, vers l'Hérault. Un été. 1987. Maman au volant. On se recueille sur  la tombe de Mamie Françoise. A Vias.

On est passé par le Château de la Jourdane dont Amador (l'époux de Mamie Françoise, mon arrière Grand- Père maternel) était le jardinier. 

L'une des cassettes ne cesse de me mettre et me remettre dans le crâne la voix fantastique de David Bowie. Let's Dance et China Girl.


J'adore de cette époque aussi Absolute beginners.

J'ai retrouvé à la cave Urtoise en 2011 de petites pochettes rectangulaires destinées à servir de fiches d'identité pour nos vieilles cassettes de l'époque. Comme celle de Bowie de l'été 1987. Créées par ma mère et ma tante, elles sont découpées sur le même format dans des journaux des années 70 et 80. Ca crée un climat très particulier. Décalage tout en impressions curieuses.

C'est la naissance d'une inspiration. De nouvelles directions pour une création qu'on se ré-approprie. Je vais en faire des tableaux, des affiches de films qui n'existent pas, enfin que dans ma tête. 

C'est peut-être ça le vrai "patrimoine", l'héritage en partage qui doit se renouveler, partir vers de nouveaux horizons, avec ce qu'on est soi-même. Respecter, honorer, faire vivre, mais ne pas oublier de rester ce qu'on est, d'y mettre de soi.    

 Humeurs by tenebrae nectaris

mardi 6 avril 2021

Calvi. Salut à toi Grand Bleu. 1987-88

La première image ? Sous la tente à Calvi. Le matin. A l'époque j ai ce fameux Walkman double entrée qui crée une complicité sans pareil. Une intimité qui se dédouble. C'est un peu, si vous voulez, l'ancêtre de la fonction Partage sur Facebook.

Deux étés de suite, ce sera Calvi, du Ping Pong, de la plage, les premiers amours, le sable chaud même après le départ du soleil, la sécheresse, un supermarché qui brûle, le fond de l'air brûlant, une première cuite sur le port de Calvi. Quelques larmes, on titube. Mais tous les matins, c'est un jour sans fin qui reprend aux accents stimulants du Salut à toi des Béruriers Noirs. Ca résonne depuis les hauts parleurs du Campus et ça pénètre jusque dans nos sommeils. c'est mon plus beau souvenir de radio-réveil. très franchement, jamais connu mieux et plus stimulant !

Dans les bus, lors des expéditions, j'ai ma cassette miracle pour toutes les bonnes oreilles. Une compil de reggae que je tiens de ma mère. Peter Tosh et Ijahman s'y côtoient. Come les trajets sont parfois long jusqu'aux gorges ici ou là, la cassette régale déjà les oreilles de tous les participants. je garderai cette habitude plus tard dans toues les discomobiles à venir (Volvo 464, Nissan Bluebird, Renault 21).     



Mais pour les moments plus intimes, avec Sophie notamment (premier amour), c'est la BOF du Grand Bleu, religieusement partagée à 4 oreilles, les yeux perdus dans l'aveuglante immensité qui scintille comme les promesses de la vie qui frétille encore devant soi . Là dessus je suis intraitable.


    

dimanche 4 avril 2021

"Ils" by night 1993-94.Will be remembered

La première image ? Au volant dans le quartier de la rue du Port, il fait nuit. Sade occupe l'habitacle. Fred est derrière. David filme.  

Après la résidence universitaire, il y a la colocation. 18 Boulevard de la Liberté. L'un des plus majestueux appartements du monde. Personne ne fera, ne vivra jamais mieux que dans cet appartement à la fois 6 pieds sur terre et 2 pieds sous terre.

Il y a devant, mal garée, une voiture nommée VOLVO 464, automatique héritée d'un Grand Oncle qui boitait bas et nous la ramena quelques années auparavant à Casablanca.

Mon oncle Joe qui m'avait fait découvrir quelques années plus tôt les Pays-Bas connaissait bien la Nationale qui mène à Gent et ses fameux "Jack One Eye" tout droit sortis d'un épisode de Twin Peaks. Passer la frontière. Le réel s'y dérobe, rien n'y fait. On entre dans des clubs échangistes, lieux étranges où l'on n'a rien à échanger.

La répétition de ces explorations nocturnes en terre Belge fut probablement ce petit Lille By Night tourné avec les moyens de notre assoce video ETNA pour côtoyer ces animaux qui ne sortent que la nuit... Taxi Driver en tête et une BOF curieusement signée Sade. Elle me suit alors depuis un moment cette sublime Sade. C'était d'ailleurs l'une des conquêtes de Tonton Joe revenu de Lagos fort ben accompagné. 

Pendant que la voiture s'enfonce dans la nuit Lilloise, puis Belge, Papa reste là, campé dans mon dos et calmement s'applique à me raser la tête dans le salon de Vélizy. D'abord au rasoir électrique puis à la mousse et à la lame. Moment de communion folle. Silencieuse. Le plus beau se niche dans ce qui se passe de mots. Plus tard Papa et Joe dormiront tête contre tête sur ce grand canapé d'angle de Vélizy, emportés par les vapeurs de Skunk... Un grand souvenir intergénérationnel où passe beaucoup de l'oncle au neveu, du frère au frère, de l'oncle au père, du frère au fils, d'homme à homme.

Imperceptiblement. Vu Du plafond, à travers les pales du ventilateurs tournant au ralenti, les silhouettes immobiles de 3 colocataires bienheureux.




 





dimanche 21 mars 2021

Les trajets de mes 15 ans. Versailles. 1988. Tous mes trajets.

La première image ? Il fait nuit dehors, je suis bien. "La peau du ventre bien tendue" disait souvent Papa après un bon repas en famille. Les vibrations douces de la voiture lancée sur un axe rassurant nous amortissent, nous ferment imperceptiblement mes paupières.

Avec la smala, c'était un bonheur le week-end de se faire des restos sans chichi sans tralala... C'était souvent la Pizza Del Arte, c'était aussi Bofinger à Bastille pour les belles occasions et de temps en temps  cette sympathique Crêperie de Versailles dont le nom m'échappe. A l'aller mais surtout au retour, j'aimais me laisser bercer par ce que Joe diffusait dans l'habitacle. Fip FM pour l'essentiel.

Revenaient souvent Chris Rea, Paolo Conte ou Les Polyphonies Corses. Voire Guy Marchand qu'il adorait.

Et j'insiste. On oublie les trajets, ce chemin parcouru entre la maison et votre lieu de travail ou le restaurant. Entre chez la copine après votre première fois et les quais que vous avalez des toiles dans les yeux, entre chez les parents et le lieu de l'examen, entre votre lieu de travail et l'hôpital où votre premier enfant vient de naître, entre votre le lit et le téléphone au coeur de la nuit lorsque vous savez déjà qu'une terrible nouvelle vous espère...

Je revois les éternels "j'ai mis une heure, c'était interminable, ..." alors que ces aventures  (ce sont des aventures en soi) recèlent une matière précieuse qui nourrit comme le reste, qui fait naître des rencontres, qui vous fait vous sentir libre et présent, maintenant, tout de suite. Quelque chose s'y joue, vous en reste, quelques chose de plus marquant parfois que les moments (point d'entrée, point de sortie) qui nous semblaient alors importants.

Parce que j'ai toujours eu la conviction que nous étions des ondes et non des particules. Nous croyons à tort que seuls les "points" de rencontre importent, les objectifs atteints, et bien non... Dans le Mari de la coiffeuse, Patrice Leconte décrypte. la puissance de la coupe au travail, c'est tout un processus qui est essentiel et indissociable du résultat final.




samedi 20 mars 2021

Chet Baker. Massy. 1992

La première image ? Le silence enveloppant, respectueux, de la Bibliothèque de la Cité Universitaire Internationale entre Porte d'orléans et Porte de Charenton. Et moi qui cravache.

Quand la prépa est arrivée, j'ai retrouvé un jour Magali par hasard au petit tabac de Vélizy jouxtant la place de la Mairie. Rien de très romantique. Je me rappelle bien parce que je revenais de mon bizutage (1ère année de prépa HEC au Lycée du Parc de Vilgénis). J'avais de la farine dans les cheveux et un accoutrement taillé dans de larges sacs poubelle de couleur bleue. Magali c'était mon amoureuse contrariée dans L'Arlésienne en troisième (la pièce dont j'avais été le rôle principal). Elle en avait pincé pour moi alors que je ne savais pas trop aimer à l'époque. C'était au-dessus de mes forces.  Mais comment l'accoucher par la voix ? Le dire ? Le faire comprendre ? Que mes amours c'était pour plagier Timsit, l'une de mes idoles de l'époque : 

en 1 le cinéma. Si je retrouve un jour l'ouvreuse / la caissière du cinéma de Vélizy elle ne parlera que de moi, j'y passais ma vie. toutes les heures de ma vie dès qu'un moment propice le permettait. Evidemment tout seul le plus clair du temps. 

en 2 la musique. J'en passais du temps chez les disquaires de tout poil, notamment à Vélizy 2 pour choisir et partir m'isoler dans une cabine (à l'époque, il y en avait) à écouter tout ce qui sortait quelque soit le genre...

en 3 la Boxe Anglaise, jusqu'à collectionner toute la presse qui s'y rapportait.

Et pour mes oreilles d'étudiant qui passait son temps utile dans les bibliothèques (dont l'internationale de la Porte d'Orléans / de Charenton) à la recherche du silence propice à la concentration, la voix de Chet Baker s'y substituait souvent via le fameux Walkman double entrée, alors je me laissais aspirer envoûter, apaisé, affairé, sereinement... Evidemment pas The Voice, et pourtant quelle voix ! La genre que je cherche encore, cette simplicité, ce velours, cette chaleur, cette humilité, cette absence à soi parfois... Un sacré bonhomme, à la trompette comme à la gorge... Deux instruments en parfaite symbiose. L'un toujours le prolongement naturel de l'autre.