Nombre total de pages vues

Rechercher dans ce blog

dimanche 24 janvier 2021

Elke from Cat-Town 1989

Elke m'est apparue dans les plis rassurants et confortables des années 80. A une époque où le cinéma était encore un temple. Venait d'y sortir un hommage Hitchcokien enveloppant, sensuel : Body Double. Une fameuse scène du film résonne des accents Hot du Relax de "FGTH" (Frankie Goes To Hollywood). C'est donc la Bande son immédiate de ce souvenir brûlant.

Vélizy était encore une ville étrange. J'arrivais d'Afrique avec le sentiment de rentrer dans Daisy Town, ville nouvelle du Far West trop vite sortie de terre, essentiellement composée de façades bancales et vides, avec rien derrière... Du vent, du pré-fabriqué qui sonne le creux partout où vous tapez. Posez l'oreille n'importe où, cherchez le pouls, espérez entendre un petit coeur qui bat... Vous attendrez longtemps. C'était alors mon sentiment. 

Je n'avais jusque là vécu que dans des maisons, n'ayant connu que des chambres d'enfants connectées à la terre, de plain pied, rez-de-chaussée... Avec vue sur un jardin et d'où l'on pouvait assister depuis le fonds de son lit à la nuit tombée au spectacle merveilleux de la Lune veillant sur votre petit tête blonde. 

L'immeuble 3 de la rue Henri Rabourdin, tout proche du collège Maryse Bastié, formait avec le 5 un angle parfaitement droit, ce qui faisait que sans avoir de vis-à-vis direct, vous pouviez néanmoins plonger de 3/4 sans risquer le torticolis dans la vie de vos voisins du même étage.

Généralement, ces espaces de vie étaient privés, clos, dissimulés dès le soir venu derrière d'austères volets roulants criblés de minuscules petites encoches rectangulaires.

Mais Elke n'en avait cure. Sa chambre d'adolescente en pleine métamorphose était une scène, son petit théâtre de marionnettes à la nuit tombée qui s'illuminait. J'étais au spectacle. Je pense qu'elle savait que j'étais parfois posté derrière la fenêtre de la cuisine. On se connaissait sans se connaître. j'avais mené ma petite enquête pour connaître son identité.

En 1991, j'ai eu mon permis. Je me rappelle pendant un cours de code, dans une salle de cours, être tombé sur le prénom ELKE suivi d'un coeur, probablement gravé au cutter sur la table d'écolier derrière laquelle j'étais assis.

J'ai alors mesuré l'onde de choc que cette mystérieuse jeune fille avait pu provoquer dans le coeur d'innombrables petits vélizyens qui avaient eu la chance de la croiser physiquement ou simplement du regard...

J'avais alors perçu que Vélizy était un horizon bien trop étriqué pour elle. Probablement comme dans tout bon polar qu'elle était cette jeune fille dont les rêves s'aventuraient bien au-delà de sa ville, au moins jusqu'à Cat-Town (Chaville pour les intimes).

En tout cas, la BOF de ce souvenir, c'est incontestablement FGTH ! 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire