Le Rugby je peux en parler des heures.
Mes premiers souvenirs s'éveillent à Abidjan. Tournoi des 5 nations. Toujours ressenti le bonheur de mon. père à l'approche d'un match le samedi après-midi. les bières au frais, les éclats de voix, une euphorie douce qui vous électrise et contamine le fonds de vos pensées. De grands moments vécus alors devant ce sacré petit écran. Pas la télé avilissante et voyeuriste des décennies à suivre. Non, à cette époque la télé c'est Spectroman, Les Envahisseurs, Ma sorcière bien aimée ou Voyage au fonds des mers le soir. Le dimanche naturellement place aux grands espaces, à l'aventure, au Grand Ouest avec les westerns made in US (je me souviens nettement avec découvert GAry Cooper un de ces fameux dimanches dans le Vera Cruz du vénéré Aldrich). Ces moments d cinéma sont indissociables du poulet rôti, de son fumet racoleur. Et puis allons au bout de nos idées : le vendredi soir c'est Droit de réponse, j'y comprends rien mais je vois comme Papa se régale, comme il attend ce moment toute la semaine .J'aurais pu citer Apostrophes mais là c'st au-dessus de mes forces à 7 / 8 ans... Bref, une époque révolue, une télévision pas omniprésente, encore fascinante, encore assez libre dans le ton de ses programmes. Il y a du rêve encore possible. Mais ça c'était avant.
Revenons plutôt à notre chère Ovalie. Plus tard je m'y suis essayé à l'Ecole (de commerce) en tre 1992 et 1993 avec un voyage sympa sur Londres pour y affronter des étudiants rosbeefs mais je me souviens d'une mêlée, d'un choc, de douleurs aux cervicales; j'y rejouerai avec plus de plaisir en 1997 au Mozambique.. Puis plus rien. Mais pas comme spectateur. Comme spectateur transi, il a toujours été là.
Et j'en arrive à mon sujet. je me rappelle de mon père s'exaspérant devant la professionnalisation du Rugby et la disparition de ce qu'il appelait l'Esprit de clocher. Esprit de clocher ? Kezako ? Un truc flottant, une atmosphère vécue de village en village, de bourre-pif en troisième mi-temps, où le talonneur comme le pilier ressemblait à l'obèse du quartier, avalant sangliers et litrons de vin de table dès que l'entraîneur avait le dos tourné.
Et bien vous savez quoi ? Je crois précisément que c'est parce que le travail y semble invisible, le muscle absent. De la simplicité, du naturel, un élan vital, une connexion immédiate avec l'instant présent, une forme de "french flair" fait hymne! J'ai nommé la quintessence de "l'esprit de clocher" qu'appelait de ses voeux mon vieux papa.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire