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lundi 8 février 2021

C'était peut-être ça un héros ! 2006

La première image ? Retour vers le Square Bolivar. Depuis la rue Michel Chasles. Il fait nuit. je conduis.  

On vous raconte après coup car c'est toujours ensuite que tu réalises.

Je ne sais plus qui m'a dit : lorsque quelqu'un s'en va tout doucement, sans faire de vagues, voilà souvent le signe que cette personne était en tout point admirable. La preuve d'une infinie délicatesse. Le souci de ne pas vouloir prendre la lumière, Minutie du sillage qu'on laisse derrière soi pour ne pas créer de  tensions inutiles, de frictions inappropriées. Pas de montées de lave incontrôlables, de haines recuites. Dans le même temps, un départ qui se fait en toute légèreté, c'est que cette personne n'a pas créé un vide disproportionné, rapport à la place qu'il occupait de droit, c'est qu'il aura eu la sagesse du respect taiseux des siens, des autres. Une personne qui ne suscite pas d'interminables commentaires était forcément là pour les siens, sans faire de bruit, dignement.

Evidemment si je veux me souvenir de moments "extraordinaires" le concernant, je retrouve quelques anecdotes fameuses :  la tentative d'enlèvement de Sandra et moi à Marcory. La poursuite en voiture et papa qui parvient à intercepter les ravisseurs. Il y a aussi ce début d'incendie chez Touria et Hassan à Casablanca. La maison d'en face. Rue Lemercier. Quartier Palmiers. Touria est seule à la maison. Papa intervient. Touria m'en reparlera.

Mais avec le recul, ces circonstances restent exceptionnelles et chacun réagit différemment face à l'imprévu ou l'impérieuse nécessité de sauver les siens ou ses proches. L'héroïsme, c'est autre chose, il n'y a pas de héros ordinaire. Il y a des héros les vrais, ceux du quotidien. Ceux qui silencieusement sont toujours là pour vous. Qui font passer l'intérêt des autres avant le leur quand ils sentent que c'est nécessaire, quand les circonstances l'imposent. Mais en toute discrétion. Sans jamais s'oublier pour autant. Un équilibre subtil à trouver. C'est le temps qui peut beaucoup pour mesurer, pour réaliser cela.

Il y a tous ces gens qui crient "famille" "amour" 'ondes positives" "énergie créatrice" mais ne sont jamais là quand vos coups durs le sont. Et il y a celles et ceux qui restent silencieux, mais qui sont là. Fuir les incantations. 

On ne le sait jamais sur le moment, on le comprend plus tard.

Quand je repense à mon "vieux papa" (son expression, sa tendresse fondamentale) il y a toujours ses derniers coups de coeurs musicaux, Seu Jorge et surtout Manu Chao qui remontent à la surface comme les vibrations d'une bonne et belle âme.

D'ailleurs le soir où il m'a appris pour sa maladie, j'ai repris la voiture Gare de Lyon. et sur le chemin vers le métro Pyrénées, il y a eu Tive Razao sur les ondes.

Un soir comme celui-là, vous ne l'oublierez pas.

Quelques mois avant le départ (ou le retour, c'est selon) vers Douala.

Il faut lorsque c'est possible replonger dans l'art si vivant de "leurs" musiques, dans celles qui firent vibrer leurs coeurs, pour voir revivre en vous l'espace d'une écoute vos aimés, vos héros jamais oubliés sans cesse regrettés, pour ensemble communier encore et encore. en espérant que se produise le miracle, un soir d'orage peut-être, d'entrevoir à nouveau leur silhouette familière sur le pas de ma porte...  





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