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dimanche 21 février 2021

Arlésien depuis 1986

Première image ? Vélizy. Les coulisses. Les bruissements du public qui s'installe. Moi entrant dans la peau de Frédéri. Devenant Frédéri. Mon coeur qui bat. Attendant l'Arlésienne.  

D'aussi loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours été du genre timide. J'aimais me cacher sous les tables. Je rêvais tout jeune de trouver du refuge au fond de moi-même, bien calé au niveau des talons, je voyais d'en bas comment la lumière du monde extérieur pénétrait mon enveloppe par ce qui tenait lieu d'ouverture pour les yeux. Deux fils ténus. D'en bas, on ne pouvait qu'imaginer le spectacle. Ma respiration sonnait le creux. J'étais recroquevillé. J'étais bien. J'étais au chaud. J'imaginais.

Je suis rentré d'Afrique et me souviens parfaitement de Madame Bourgeois et de Madame Bernald en 5ème, 4ème et 3ème. Maryse Bastié. Vélizy. J'y retourne souvent. En rêve. Je reprends les cours. Mais j'ai plus mon âge. Pas commode de s'intégrer, en même temps, j'ai de l'avantage. Je connais déjà le programme, les fondamentaux, les pièges à éviter, l'intérêt de bien bosser... Le vaste cycle de la re-visitation, des re-recontres, de la ré-expérimentation des peurs, des franchissements, des barrières invisibles de corail qui vous chatouillent la plante des pieds pendant que vous achevez d'un mouvement décisif la dernière brasse qui vous libère de vos chaînes, pour atteindre le grand large

Madame Bourgeois. Qui m'a fait prendre conscience du modeste talent que j'avais pour le théâtre. Lorsqu'il a fallu jouer une pièce avec d'autres élèves de l'école en troisième, j'étais l"élu. J'ai joué Frédéri le rôle principal dans l'Arlésienne en 3ème. 1986-87. L'époque où j"écoute des BOF tout le temps. Platoon et Stand by me en tête. 




Mais c'ets aussi mon époque Wet Wet Wet à 13 / 14 ans.


Quelques temps après, il ont d'ailleurs commis ce fameux double album qui m'a convaincu du talent qui était le leur.
 


J'ai essayé de garder le contact avec ce qui m'avait révélé de moi-même une partie que je ne soupçonnais pas. Une partie exubérante, gaie, spontanée, volubile, bavarde, vivante ! Il y eut donc un peu de théâtre en Terminale puis à l'EDHEC (La clé des Planches) avec un plaisir retrouvé à jouer Timsit époque Koumak ou le bruit de la mer empêche les poissons de dormir (Frédéric Dard) !

Les influences en y repensant : l'Intégralité de ce qu'offrit Devos, le Raw d'Eddie Murphy.


Plus de théâtre ensuite jusqu'au Mozambique. Toujours par respirations, rencontres, opportunités. In Maputo, beaucoup souvenirs de théâtre. Du Molière. Du plaisir. Ensuite, c'est Canal + et des cours de théâtre le soir. Puis rien jusqu'au Ciné Théâtre (2015) pendant 1 an. Intéressantes et multiples expériences mais jamais été au bout d'une vocation que je ressentais tout au fond de moi et dont on m'avait donné légitimité dès le Collège. Ce n'est pas grave, ça m'a construit, et c'est tout ce que je veux retenir du Théâtre. Qu'il n'aura jamais été qu'initiation, qu'éternels recommencements, que bonheur et chance de l'éternel débutant. Comme si dans cette volonté de ne jamais vouloir devenir "expert", de ne jamais vouloir en faire un "métier", de vouloir coûte que coûte garder cette relation épistolaire, épisodique mais toujours passionnée, résidait le remède, la nécessaire survie. Encore plus que dans n'importe quel autre domaine, il faut à chaque fois repartir de zéro, garder encore et toujours le regard naïf et insouciant du nouveau né. Avoir le même plaisir intact - celui de l'époque de mes 13/14  ans - à réécouter Wet Wet Wet.  



     

   


       

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