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samedi 20 mars 2021

Chet Baker. Massy. 1992

La première image ? Le silence enveloppant, respectueux, de la Bibliothèque de la Cité Universitaire Internationale entre Porte d'orléans et Porte de Charenton. Et moi qui cravache.

Quand la prépa est arrivée, j'ai retrouvé un jour Magali par hasard au petit tabac de Vélizy jouxtant la place de la Mairie. Rien de très romantique. Je me rappelle bien parce que je revenais de mon bizutage (1ère année de prépa HEC au Lycée du Parc de Vilgénis). J'avais de la farine dans les cheveux et un accoutrement taillé dans de larges sacs poubelle de couleur bleue. Magali c'était mon amoureuse contrariée dans L'Arlésienne en troisième (la pièce dont j'avais été le rôle principal). Elle en avait pincé pour moi alors que je ne savais pas trop aimer à l'époque. C'était au-dessus de mes forces.  Mais comment l'accoucher par la voix ? Le dire ? Le faire comprendre ? Que mes amours c'était pour plagier Timsit, l'une de mes idoles de l'époque : 

en 1 le cinéma. Si je retrouve un jour l'ouvreuse / la caissière du cinéma de Vélizy elle ne parlera que de moi, j'y passais ma vie. toutes les heures de ma vie dès qu'un moment propice le permettait. Evidemment tout seul le plus clair du temps. 

en 2 la musique. J'en passais du temps chez les disquaires de tout poil, notamment à Vélizy 2 pour choisir et partir m'isoler dans une cabine (à l'époque, il y en avait) à écouter tout ce qui sortait quelque soit le genre...

en 3 la Boxe Anglaise, jusqu'à collectionner toute la presse qui s'y rapportait.

Et pour mes oreilles d'étudiant qui passait son temps utile dans les bibliothèques (dont l'internationale de la Porte d'Orléans / de Charenton) à la recherche du silence propice à la concentration, la voix de Chet Baker s'y substituait souvent via le fameux Walkman double entrée, alors je me laissais aspirer envoûter, apaisé, affairé, sereinement... Evidemment pas The Voice, et pourtant quelle voix ! La genre que je cherche encore, cette simplicité, ce velours, cette chaleur, cette humilité, cette absence à soi parfois... Un sacré bonhomme, à la trompette comme à la gorge... Deux instruments en parfaite symbiose. L'un toujours le prolongement naturel de l'autre. 









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