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dimanche 21 mars 2021

Les trajets de mes 15 ans. Versailles. 1988. Tous mes trajets.

La première image ? Il fait nuit dehors, je suis bien. "La peau du ventre bien tendue" disait souvent Papa après un bon repas en famille. Les vibrations douces de la voiture lancée sur un axe rassurant nous amortissent, nous ferment imperceptiblement mes paupières.

Avec la smala, c'était un bonheur le week-end de se faire des restos sans chichi sans tralala... C'était souvent la Pizza Del Arte, c'était aussi Bofinger à Bastille pour les belles occasions et de temps en temps  cette sympathique Crêperie de Versailles dont le nom m'échappe. A l'aller mais surtout au retour, j'aimais me laisser bercer par ce que Joe diffusait dans l'habitacle. Fip FM pour l'essentiel.

Revenaient souvent Chris Rea, Paolo Conte ou Les Polyphonies Corses. Voire Guy Marchand qu'il adorait.

Et j'insiste. On oublie les trajets, ce chemin parcouru entre la maison et votre lieu de travail ou le restaurant. Entre chez la copine après votre première fois et les quais que vous avalez des toiles dans les yeux, entre chez les parents et le lieu de l'examen, entre votre lieu de travail et l'hôpital où votre premier enfant vient de naître, entre votre le lit et le téléphone au coeur de la nuit lorsque vous savez déjà qu'une terrible nouvelle vous espère...

Je revois les éternels "j'ai mis une heure, c'était interminable, ..." alors que ces aventures  (ce sont des aventures en soi) recèlent une matière précieuse qui nourrit comme le reste, qui fait naître des rencontres, qui vous fait vous sentir libre et présent, maintenant, tout de suite. Quelque chose s'y joue, vous en reste, quelques chose de plus marquant parfois que les moments (point d'entrée, point de sortie) qui nous semblaient alors importants.

Parce que j'ai toujours eu la conviction que nous étions des ondes et non des particules. Nous croyons à tort que seuls les "points" de rencontre importent, les objectifs atteints, et bien non... Dans le Mari de la coiffeuse, Patrice Leconte décrypte. la puissance de la coupe au travail, c'est tout un processus qui est essentiel et indissociable du résultat final.




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