La première image qui me vient en écoutant une musique... Humeurs mélomaniaques d'hier et de tous temps.
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samedi 22 mai 2021
Eastern Sounds. Yusef Lateef 2013
Nobu et les ténèbres 2021
Slippin' into darkness (WAR) a toujours imprimé derrière mes paupières la scène finale de La pluie des 7 jours. La première image ici c'est le panache de Nobu Tchelo sur l'axe lourd pour y tirer sa révérence...
Ex champion de MMA, Nobu Tchelo a l'embarras du choix pour en finir. Mais lui veut partir debout, Avec sa fierté. Du panache.
A 50 ans sonnés, il en impose toujours, mais personne ne sait les piluliers (lui dit "piluviers", ça doit lui venir de ce que tout a commencé pendant une exceptionnelle saison des pluies par sa longueur), les cachetons qu'il s'enfile à longueur de journée, pour soigner le mal qu'il s'est administré pendant sa courte carrière, le risque d'AVC, d'aggravation de symptômes déjà patents, immense s'il venait à reprendre des coups.
Alors il trouve l'idée pour en finir. Il y a cette vieille dame au Carrefour non glacé, bondé à l'heure de pointe le vendredi soir. Il la pousse en prenant soin de ne pas lui faire trop mal et s'empare de son sac. Il s'éloigne mais pas trop vite. Elle hurle.
La foule protectrice, vengeresse, s'organise, se déploie, concrétise des rêves endormis de sang, de feu et de déflagrations.
Nobu se met en garde, un sourire en coin, il va exorciser, expier leurs fautes, mourir en combattant. C'est ce qu'il fait de mieux.
Sa Bande Originale c'est SLIPPIN INTO DARKNESS dans la sauce, dans sa sauce, à toutes les sauces... De Marcus Miller à Rhoda Scott in Saint-Germain-des-près en passant par War naturellement...
jeudi 20 mai 2021
Pour quelqu'un que j'aime. Abidjan 1980. L'Eden de Francesca
mercredi 19 mai 2021
Rédemption 2004
La première image ? Séquence clé d'un film, son final. Le héros a traversé comme une ombre sa vie, il est accusé (il s'est accusé ?) de crimes qu'il n'avait pas commis. Il achève son périple, cette quête sans fin d'une explication, dans le lieu possiblement le plus sécurisant de l'univers, la caverne, le cocon, et découvre que l'origine du mail se terrait là. Il comprend et se libère de ses chaînes mentales. Donald Byrd avec Redemptor donne à voir ce lieu molletonné, rassurant et qui finit par ouvrir les yeux du héros sur cette impression qui n'était comme souvent qu'une apparence, une cape d'invisibilité, une peau, un trophée peut-être.
Alors que le soleil est au zénith, dans cet appartement tutoyant les cieux, le héros peut enfin dire ce qu'il a sur le coeur et déclame ce poème aux accents déchirants... Were you there when they crucified my lord ! Façon de dire à l'être aimé qu'il n'est pas dupe de tout ce qui s'est joué en apparence à son insu.
La version la plus fantastique à mes yeux étant celle de Max Roach.
dimanche 16 mai 2021
Qui va payer les réparations de leurs âmes ? 1993
samedi 15 mai 2021
Dans les steppes de mon asile central. 2021
Asile de mes passions, la musique. S'envoler. Franchement, la musique classique avec le recul, elle est venue dans mes oreilles puis dans mon coeur avec le cinéma. Avec des images, avec des épopées, avec une émotion dingue, tour à tour contagieuse puis inquiétante.
Melancholia, Excalibur (Orff, Wagner)
Orange Mécanique (Beethoven)
Platoon (Barber)
Shining (Berlioz)
Ces derniers temps, celle qui m 'emmène loin dans des rêveries "NikitaMikhalkoviennes"c'est Borodin et ses Steppes de l'Asie centrale.
lundi 10 mai 2021
Hikoa Masse. Seaside Legend. Légende Balnéaire. Kribi 2010
mercredi 5 mai 2021
AAAh le petit vin blanc en ce bel été 2020. Urt
samedi 1 mai 2021
Sunny mais corsé 1987
La première image ? Un été 87 en Corse. Une version disco, gaie, entraînante. les pieds dans le sable comme plus tard au Blue Cargo.
Avant l'été, vous rêvez qu'il fera beau, qu'on y sera beau, que le soleil pénètrera votre peau, diffusera ses gentils rayons à l'intérieur pour y réchauffer votre petit coeur.
On est souvent déçu. C'est pourquoi il ne faut rien attendre, rien anticiper de trop merveilleux. Accepter que le soleil puisse se faire oublier, se nicher dans la grisaille, s'éclipser quand bon lui semble. Mais attention, il est là tout le temps, on le devine, on le sait présent même quand le soir, la cheminée refoule, vos vêtements puent, vos yeux sont rouges, vous toussez, et puis sans comprendre le froid est arrivé. Il pleut dehors, un arbre est tombé. Rien de tout cela n'est le bonheur que vous attendiez. Soudain le soir, sous l'édredon, des pieds chauds raniment, réveillent vos chevilles glacées en les caressant timidement. En voilà du bonheur. Fragile instant dans la tempête.
J'ai fait deux étés en Corse. 1987. 1988. Ca sentait le pin, pas d'embruns, tout était sec, le soir on dansait sur Boney M, sa disco sur le sable, Sunny notamment. C'est beaucoup plus tard que j'ai appris à découvrir et préférer les facettes douce-amères, mélancoliques de ce morceau dont je ne me lasse pas d"écouter les versions dissemblables et si langoureusement hypnotiques de Bobby Herb, George Benson ou James Brown.
On y trouve cette facette plus complexe, on y devine ces tristesses des "dark days" que l'on tait en société, où l'on veut faire bonne figure, espérant que l'été comme la vie seront ce qu'on en attend fébrilement. Mais puisqu'on ne maîtrise rien, pourquoi s'afficher heureux, en contrôle (les vertus de la photo qui fige, qui empaille, qui saisit en vidant de sa substance... le mouvement) ?
Les réseaux sociaux prolongent cette idée folle qu'il ne faudrait s'afficher que bronzé, heureux, entouré, photogénique, #nofilter... Mais alors montrons verrues, coupe-rose, cancers, anémies, dentiers. Nos effondrements, nos visages détruits, nos physiques à la dérive. C'est ça la vie. tout ce qui se joue sous la surface. Derrière les "profils".
Suivre ses humeurs. 1987. Vias. 2011. Urt
La première image ? Une route dans l'arrière pays niçois, vers l'Hérault. Un été. 1987. Maman au volant. On se recueille sur la tombe de Mamie Françoise. A Vias.
On est passé par le Château de la Jourdane dont Amador (l'époux de Mamie Françoise, mon arrière Grand- Père maternel) était le jardinier.
L'une des cassettes ne cesse de me mettre et me remettre dans le crâne la voix fantastique de David Bowie. Let's Dance et China Girl.
J'adore de cette époque aussi Absolute beginners.
J'ai retrouvé à la cave Urtoise en 2011 de petites pochettes rectangulaires destinées à servir de fiches d'identité pour nos vieilles cassettes de l'époque. Comme celle de Bowie de l'été 1987. Créées par ma mère et ma tante, elles sont découpées sur le même format dans des journaux des années 70 et 80. Ca crée un climat très particulier. Décalage tout en impressions curieuses.
C'est la naissance d'une inspiration. De nouvelles directions pour une création qu'on se ré-approprie. Je vais en faire des tableaux, des affiches de films qui n'existent pas, enfin que dans ma tête.
C'est peut-être ça le vrai "patrimoine", l'héritage en partage qui doit se renouveler, partir vers de nouveaux horizons, avec ce qu'on est soi-même. Respecter, honorer, faire vivre, mais ne pas oublier de rester ce qu'on est, d'y mettre de soi.