Nombre total de pages vues

Rechercher dans ce blog

jeudi 20 mai 2021

Pour quelqu'un que j'aime. Abidjan 1980. L'Eden de Francesca

 

La première image ? Albox. Tout près d'Almeria. Mamie Françoise. Ses "Si Si" lancés à la cantonade, Le sud de l'Espagne dans chaque soupir. L'Andalousie du bout de ses doigts. Une démonstration de castagnettes. Le souvenir vivace des habitations troglodytes d'Albox. Sa sécheresse, sa végétation exsangue (une arrière arrière grand mère y serait morte de faim), tout ce qui par effet de miroir renversé justifie l'amour vrai de Francesca pour le climat fertile d'Abidjan, son jardin fleuri, coloré, la verdure, la luxuriance, son jardin d'Eden au bout d'un long voyage. Ma petite Ulyssette d'amour.

Je suis arrivé à Roy Ayers par le Xylophone et au Xylophone par le Balafon. Et probablement au Balafon par le Txalaparta qui doit couler quelque part dans mes veines. N'a-t-on pas inventé mes copains et moi un soir de griserie douce la guitare-djembé durant nos années Lilloises ? Même procédé défoulatoire, même abécédaire d'une langue à inventer. 

Ce sont des instruments que j'adore sous toutes leurs formes depuis longtemps. Mélange de percussion et de touches sonores de piano. Avec la notion de pilon et de verticalité pour le Txalaparta qui semble provenir de la nuit des âges. Moyen de communiquer d'une vallée à l'autre, d'une colline à l'autre pour prévenir d'un danger, pour annoncer un heureux évènement... Du rythme et de la mélodie. La vie qui bat. Son écho lointain filant vers notre présent.

Après Roy Ayers, mes recherches au rayon Jazz m'ont amené à découvrir d'autres rois du Xylophone. Il y eut Bobby Hutcherson puis Milt Jackson et cet album Sunflower. En particulier ce morceau follement doux pour les oreilles et l'âme.... For Someone I love.

Album enregistré en 1972. Milt Jackson nous a quitté en octobre 1999. Juste avant l'avènement du nouveau millénaire. Quand Mamie Francesca vient à me manquer, je l'écoute. Quand l'amour vient à manquer je l'écoute, quand  je me raréfie, que je m'absente au monde, je l'écoute et parfois, sans prévenir, des notes d'amour rejaillissent comme l'écho d'un Txalaparta ou de castagnettes, depuis le sofa calé sur la terrasse couverte contre la baie vitrée. Papa et Francesca y sont assis, côte à côte, fascinés par le jeu candide de la pluie qui danse et chante, éveille chaque petit recoin de ce jardin fleuri de Cocody qui fut l'Eden de Francesca.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire