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dimanche 16 mai 2021

Qui va payer les réparations de leurs âmes ? 1993

 

La première image ? Une pirogue sur la Lobé. Allez comprendre ! je remonte le fleuve. Le premier album de Gil Scott-Heron et déjà son plus beau morceau, le plus pur, le plus brut, le plus poétique, le plus politique, le plus immortel... De la voix, des Djembés, un rythme et le message universel de ce que l'on se coltine une vie durant mais qui n'est pas toujours de notre fait... Alors on aime à se demander qui va réparer, qui viendra s'excuser. Mais personne, c'est bien. connu, ne vient jamais demander pardon, alors la libération elle vient toujours de soi-même, de sa capacité à se pardonner ses propres erreurs qu'elles aient été stimulées, entraînées par d'autres que soi, c'est toujours en soi que le chemin peut s'ouvrir.

Avant que Gil Scott Heron ne tire sa révérence, il nous a gratifié d'un dernier album fantastique qu'on se doit de redécouvrir aussi pour entendre tout ce que sa voix transmet d'histoires tragiques, d'anecdotes un peu folles, de souffrance mais de beauté, de divine beauté. Je pense toujours en l'écoutant à la tristesse que j'éprouve en entendant les voix de mes idoles du Noble Art de la fin des années 80 : Meldrick Taylor, Terry Norris ou Thomas Hearns. Ces boxeurs jadis vénérés et qui souffrent aujourd'hui dans leurs chairs pour sortir ne serait-ce qu'un son audible lorsqu'ils s'expriment. Qui paye leurs réparations à eux ?

Il y a quelque chose de commun aux (vrais) artistes et aux boxeurs. Ils ne trichent pas. Le Noble Art et la Musique ont beaucoup à voir ensemble. Mêmes sacrifices, mêmes dons de soi, même démarche totale pour donner en pâture sa profonde intégrité à ses semblables. Y laisser sa peau sans compter en nous inspirant nous autres. Christique. Leur déchéance, notre salut. C'est donc nos fautes qu'ils rachètent, nos manques nos lâchetés qu'ils payent de leurs vies.




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