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samedi 1 mai 2021

Sunny mais corsé 1987

La première image ? Un été 87 en Corse. Une version disco, gaie, entraînante. les pieds dans le sable comme plus tard au Blue Cargo

Avant l'été, vous rêvez qu'il fera beau, qu'on y sera beau, que le soleil pénètrera votre peau, diffusera ses gentils rayons à l'intérieur pour y réchauffer votre petit coeur. 

On est souvent déçu. C'est pourquoi il ne faut rien attendre, rien anticiper de trop merveilleux. Accepter que le soleil puisse se faire oublier, se nicher dans la grisaille, s'éclipser quand bon lui semble. Mais attention, il est là tout le temps, on le devine, on le sait présent même quand le soir, la cheminée refoule, vos vêtements puent, vos yeux sont rouges, vous toussez, et puis sans comprendre le froid est arrivé. Il pleut dehors, un arbre est tombé. Rien de tout cela n'est le bonheur que vous attendiez. Soudain le soir, sous l'édredon, des pieds chauds raniment, réveillent vos chevilles glacées en les caressant timidement. En voilà du bonheur. Fragile instant dans la tempête. 

J'ai fait deux étés en Corse. 1987. 1988. Ca sentait le pin, pas d'embruns, tout était sec, le soir on dansait sur Boney M, sa disco sur le sable, Sunny notamment. C'est beaucoup plus tard que j'ai appris à découvrir et préférer les facettes douce-amères, mélancoliques de ce morceau dont je ne me lasse pas d"écouter les versions dissemblables et si langoureusement hypnotiques de Bobby Herb,  George Benson ou James Brown.

On y trouve cette facette plus complexe, on y devine ces tristesses des "dark days" que l'on tait en société, où l'on veut faire bonne figure, espérant que l'été comme la vie seront ce qu'on en attend fébrilement. Mais puisqu'on ne maîtrise rien, pourquoi s'afficher heureux, en contrôle (les vertus de la photo qui fige, qui empaille, qui saisit en vidant de sa substance... le mouvement) ?

Les réseaux sociaux prolongent cette idée folle qu'il ne faudrait s'afficher que bronzé, heureux, entouré, photogénique, #nofilter... Mais alors montrons verrues, coupe-rose, cancers, anémies, dentiers. Nos effondrements, nos visages détruits, nos physiques à la dérive. C'est ça la vie. tout ce qui se joue sous la surface. Derrière les "profils".        

     


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