Nombre total de pages vues

Rechercher dans ce blog

mercredi 25 août 2021

Robin Sentis. Marcel Roby 1990. 31 juillet 2011

La première image ? Une station à la montagne. Où était-ce ? Pas très loin de Lyon. Une jeune femme qui perd le contrôle, énergie cinétique, son skud glisse, file, m'entaille l'arcade sourcilière. Rideau. Trois petits points. Points de suture. J'en garde toujours la trace aujourd'hui. Discrète.

J'avais été invité pour les vacances chez Robin. Mon copain d'internat (Marcel Roby, Saint-Germain-en-Laye) de terminale en 1990, année du Bac. Sacré copain. j'ai essayé de le retrouver il y a peu, en juillet. Intuition curieuse, j'ai découvert qu'il nous avait quitté le 31 juillet 2011. Ca m'a secoué. Je revois son air bonhomme, sa grande carcasse, son blouson de cuir. sou sourire malicieux. Les petits demis bus entre deux parties de babyfoot au café par loin du Lycée (moi j'étais encore au lait fraise). Le bagout, une classe assez naturelle, une vraie bonne nature, un gars drôle et bienveillant.      

Le Robin de 20 ans (quand j'en avais 17) me manque vraiment. je ne sais pas s'il a eu des enfants, ce qu'il aura fait tout ce temps, on aurait pu se marrer à se rappeler ces moments de Terminale. Mais si quelqu'un cherche un témoignage de ce que j'ai connu de lui, pote solaire, séducteur devant l'éternel, et bien je n'enjolive rien en disant que c'était un ami, un vrai. Le genre sur qui on peut compter. Qualité rare. 

Cette année-là tourne en boucle à la radio le fameux Nothing compares to you de Sinead O'Connor. J'irai voir Prince en concert au Parc des Princes (1990) qui la reprendra (ne l'a-t-il pas écrite ?) avant de disparaître dans la nuit comme par enchantement. Probablement pour aller taper un boeuf génial et jamais enregistré lors d'un after parisien dont il avait le secret... 

J'écoutais aussi Phil Collins (époque Genesis ou pas), j'en étais fou. 

J'espère que Robin a été heureux et qu'il sait là où il est maintenant qu'il y a par ici des copains qui pensent bien à lui. je garde de notre amitié cette petite cicatrice, toujours qui me rappelle... 








 


Quelques temps avant Lorenço Marquez. Miles Davis. Vélizy 1996

La première image ? Cette immense affiche de Miles, de profil, yeux fermés, les mains jointes et ramenées en prière contre ses lèvres au repos. Eclairée par les bougies. Mon appartement Lillois du 18 Boulevard de la Liberté. Avec Abdel et Juju.

Il y a aussi cette autre image. Un fameux soir à Vélizy fin 1996, peu de temps avant le Mozambique. Concert à la télé. je tombe sur un concert de Miles par hasard. Je m'en souviens parfaitement. C'était Miles c'était moi. C'était notre rencontre. C'était à travers lui apprendre à me connaître.

J'avais écrit avec mes mots de l'époque sur un bout de papier que j'ai gardé

"Ce soir, Miles envahit l'écran. Voilà que je le redécouvre pour la première fois et je ne peux dire qu'une chose : il me réchauffe sacrément. Merci Miles Davis et bonjour à toutes celles et tous ceux qui, seuls, confortablement enfoncés dans leur canapé ont partagé avec moi ce moment. Eternel"     

J'ai toujours été conquis par ce qu'il a produit de plus tranquille, cool, soft... Notamment Sketches of Spain & In a silent way me font l'effet que produirait l'entrée mesurée, progressive, paisible, dans l'eau tiède et immobile de (Praia do) Bilene sous un fantastique clair de lune.  










 

mardi 17 août 2021

Endtroducing. DJ SHADOW. Maputo 1997. New-York 2009

La première image ? L'appartement Avenida Julius Nyerere. Noël 1997. Luminosité exceptionnelle.  Perché tout là-haut. Vue imprenable sur l'océan indien. Sensation d'être aux commandes de Goldorak qui trempe ses petits petons dedans. Bain de pied version Godzilla. L'image est toujours nette. Mon père est allongé sur le canapé collé contre la baie vitrée. Les mains croisées sur le ventre. Le petit balcon derrière. C'est là que j'ai vécu les plus beaux levers de soleil de toute ma vie.

Endtroducing est un de ces Albums qui se dévorent comme la bande originale du film qui n'existe pas encore. Plus tard, j'aurai justement l'idée d'écrire des chroniques et de critiques de films qui n'existent pas (enfin, que dans ma tête). Quand je l'ai découvert au Mozambique en 1997 (peu près sa sortie, 1996 de mémoire) c'est déjà l'effet qu'il me faisait en l'écoutant, le délicieux sentiment de replonger dans un film adoré. Cet indémodable "son in" du film qui n'existe que dans le cerveau de DJ Shadow.

Il me nourrira, me servira de matière, d'inspiration pour un petit court-métrage tourné à Brighton Beach autour d'une mystérieuse camionnette toute noire non loin d'une aire de jeux pour enfants sur la plage. Là où se tourna le fascinant Requiem for a dream (en 2009).

Les voies mystérieuses de la création par le truchement de la musique dans vos oreilles. 




jeudi 12 août 2021

Michel Jonasz forever. Le tempo de tes criquets m'accompagne depuis 1981.

La première image ? Le crépis fou-fou de la maison d'en face. Cocody. J'ai commencé à écouter Jojo au début de mes années 80. Abidjan. Il y avait à cette époque la coupe du monde de foot qui commençait (je dirais 82). Le couple de voisins (français) se séparait. Lui était fan de Jonasz, je me rappelle bien. Probable qu'il écoutait souvent je veux pas que tu t'en ailles. Elle a quand même fini par mettre les voiles.Lui était un bon pongiste aussi. On avait joué l'été au Pays Basque. Ils avaient 2 filles à peu près de mon âge. Très charmantes. Souvenirs de premiers moments dans un lit Urtois, peau contre peau. Naissance du désir. 

J'adorais alors Lucille. J'aimais aussi que le tempo de ses criquets m'accompagne. Quel hymne à l'amour, sans cesse renouvelé, revisité, réinventé.


Plus tard je suis tombé en adoration devant le Live au Palais des sports (son plus grand son plus beau, son chef d'oeuvre en LIVE)  et son merveilleux Uni vers l'uni. 1986. Année faste de nos "éveillements" aux joies finies de la réalité quand vous ouvrez mirettes, écoutilles, et réalisez enfin. Sur ce minuscule grain de poussière. Que nous voilà ensemble.
 

Bref dans toutes les époques de ma vie, il est toujours là. Il me cajole les sentiments. Il me maintient en vie. Sacrée prouesse. les incommensurables vertus de la poésie , du poète nous murmurant tout bas sa vérité de l'âme. Notre transformation. On se balade dans l'atmosphère. Sur une sphère. 

Merci Jojo :) Evidemment surnage l'indépassable Les fourmis rouges. En toute saison. Ma plus grande chanson d'amour de tous les temps. Tu te rappelles, on s'était couché...  


Nous voilà ensemble.

mercredi 11 août 2021

5 LIVE à retenir de mes années 1992-2022

La première image ? Une fête mémorable arrosée d'absinthe au 18 boulevard de la liberté. Dans le Lille de mes 20 ans. Mythique.

La deuxième ? une inondation au sous-sol du même appartement et le canapé rouge délocalisé, déposé sur le toit terrasse improvisé pour lui permettre de se délester tranquillou de toute la merde dont il s'était gorgé au sous-sol.  C'est là qu'on écouta paisiblement s'élever du poste le Mama Rose pour contaminer l'air de tout le quartier qu'on redécouvrait soudain à l'arrière du Boulevard.

La troisième ? Des allers-retours intempestifs de la rue à l'appartement par le truchement de la lucarne donnant sur le sous-sol, le temps d'une braderie merveilleuse.

La dernière ? Un indien d'Amérique qui flotte quelque part entre nous et le plafond dans les yeux vitreux d'un Jibouille visualisant New-York avant l'heure depuis les hauteurs d'un gratte-ciel. Sorte de John l'enfer d'après l'apocalypse.

Bref des souvenirs d'un même lieu revisité du sou-sol au plafond. Labyrinthique comme la mémoire qui renaît à la faveur de ces morceaux d'un passé en musique.   

Difficile de ne retenir qu'une poignée de tous ces concerts LIVE. Alors je dois extraire des souvenirs, je peux le faire selon 2 règles, 2 ordres :

Il y a celui de la récurrence, du nombre de fois, du plaisir renouvelé tout d'abord. Il y a aussi celui de l'intensité vécue dans sa chair. En recoupant ces 2 forces telluriques, le choix devient plus aisé. Je retrouve au travers de ces images évoquées plus haut du Archie Shepp, du Prince, du War, du Pharoah Sanders et du Maceo Parker.

Avec ces 5 là, je me retrouve immédiatement dans les montées interminables où m'aiguillant vers le cosmos je deviens cette particule élémentaire en capacité de m'évader, intact, vers le futur, vers le passé, me métamorphoser, revenir à l'essentiel.  










vendredi 6 août 2021

Et si c'était ça la vie... Les bougres de l'an 2000.

La première image ? Un feu de joie, sorte de feu de la Saint jean dans la région de Tours. Pleine cambrousse. La campagne dans les naseaux. Quelques mois après un voyage au Brésil. Fin d'été. Pas loin de la nouvelle année. De la si redoutée année 2000.

La sono bat son plein. On se remplit la jeunesse d'El Pampero (Gato Barbieri) et de Scatrap Jazzcogne (Bernard Lubat).


Ainsi va la vie d'ici bas. Chacun n'y faisant plus rien, même plus son âge. Lubat, la vie, quel homme.

Découvert grâce à Juju pendant nos années Lilloises. Il est donc revenu en grâce dans mes oreilles juste avant le Bug annoncé de l'an 2000. Justement lors de ces vacances jujuesques. On en avait fait tout un flan et l'informatique à l'époque, elle balbutiait sévèrement. Moi je rentrais d'un beau voyage et je me remplissais l'âme de ce morceau, Indifférence, qui me suit partout depuis.

Eternel apprenti, apprenant fou, furieusement débutant, débattant des batteries. L'homme est là, assis devant, l'aventure est là. Lubat et Minvielle éclairent le chemin de la création poétique, de l'art qui va sans dire, sans efforts.   

Rois du jus de mots jamais pressé, mais imprégnant nos sens jusqu'à s'en taper le coquillard.

Deux coquins va... Deux coquilles pleines et bien faites. Bertrand et André. Comme des amis de toujours. Impayables ! Incorruptibles ! Imputrescibles ! 

Merci les copaingues. Le passage de l'an 2000 ce qu'il m'en reste c'est vous 2 (3 avec Juju).