La première image ? Le bois de Vélizy et le parc communal de Romainville. Il y a comme avecMemento MorideDepeche Modecette sensation qu'on nous est resté fidèle, que le voyage est bientôt fini mais que personne ne sera oublié. Que le paysage est resté le même dans le regard du spectateur que nous sommes, nous qui pensons avoir changé... Pauvres fous !
La certitude que ces 2 groupes sont vraiment des groupes immenses qui traversent les décennies sans jamais en être prisonniers, retenus. le secret ? Faire des ricochets, de merveilleux ricochets dans nos coeurs transis.
La première image ? Une écoute attentive sur la moquette d'ue chambre de vieil ado. L'envolée furieuse d'Ummaguma. Le genre de folie furieuse qui s'empare du personnage principal de Shock Corridor quand la pluie tombe brutalement dans le couloir de l'asile dans lequel il est venu mener une enquête qui le mènera tout droit "de l'autre côté". J'ai découvert par hasard cette curiosité qui me transporte véritablement à chaque nouvelle écoute et me conforte dans l'idée que voilà bien la Bande Originale d'un film à naître... Ambiance post-apocalyptique probablement.
La première image ? Une escapade dans un magasin de musique à Rio. Ca remonte loin. Un été au coeur d'une autre vie. De celles qui vous étaient lègères chaque fois que vous preniez un avion pour rallier tel ou tel continent à la rencotre mais à la recherhe de soi-même.
A l'époque, je débarque avec mon accent Portugais du Mozabique et les Brésiliens rigolent sacrément. C'est au cours de cet été que je découvrirai Chico César (lors d'un concert qu"'il donne à Natal).Et puis ce fameux jour de farfouille dans les rayons d'un disquaire de Rio, c'est le fantastique Tom Zé qui atterrit dans les oreilles. 25 ans plus tard, il est toujours aussi percutant !
La première image ? Paris un peu avant l'aventure africaine. Difficile de placer précisément cet album dans la discographie richissime de Prince. Ce qui est sûr, c'est que sa sortie fut discrète, que j'avais été conquis par la puissance et la radicalté de la proposition qui bondissait du funk vers le jazz rock inperceptiblement... 4 temps, 4 mouvements, la possibilité à chaque nouvelle écoute d'un morceau qui s'étire, se développe puis se recroqueville. Pour renaître ailleurs. Plus loin. Une vie en somme.
Grand album et grand morceau que ce NORTH qui prend de la hauteur. Toujours un peu plus avec les années. Déjà 20 ans !
La première image ? Dans une voiture filante en arpentant le Pays Basque. A l'époque elle revient souvent dans mes oreilles Roxanne. C'est par ici que Police est venu jusqu'à moi.
Un peu plus tard, il y eut Sting en solo et toutes les merveilles qu'il nous concocta dont l'extraordinaire Bring on the night.
Entretemps, à Vélizy, nos aînés de peu (P. Bardouil en tête) nous en firent découvrir davantage, eux qui adoraient ce groupe et plus tard Tears for fears.
Une belle époque qui hume bon le bon vieux lecteur cassette des familles dans cette Toyota des parents qui parfois quittaient la route mais toujours en musique...
La première image ? Un lieu dit. Eyhéramendy à Barcus ou Laguinge Restout. Les racines familiales du côté du papa. Pays souletin, résistance au temps périssable. Chaque nouvelle nuit qui nous enveloppe de son mystère, qui résiste, qui s'empêche de se dénuder tout à fait, garde en son sein l'idée que de l'une à l'autre, d'un génération l'autre une même voix résonne, celle de l'onde particulière qui n'arrive jamais à bout de soi, se renouvelle enciore et encore et bim et bam comme un hoquet de vie.
La première image ? La pluie s'invite trois fois. Deux fois sur cette colline de Mvolye, une fois sur la fondation Muna dans le centre ville. De Fouda à Mimboman, de Nlongkak à Elig Essono, de belles années, de grands souvenirs reviennent. T bella n'est jamais loin. les années passent. C'est le relais qu'il faut assurer. En toutes circonstances.
Tout concourait ce fameux week-end à pleurer le départ des êtres chers. Comme lors des obsèques de Nanga le ténébreux.
La première image ? Je sors du cinéma de Vélizy 2, comme d'un Coma. Extraction 1987. Il est 2 heures du matin. Séance de minuit, je respire le fonds de l'air, il brûle tout là dedans. Les premiers effets encore lointains du réchauffement ?
Je traverse la zone d'emplois. Ambiance du dimanche en journée Elle est déserte évidemment. Un chien aboie non loin.
Rue de Villacoublay en bord de forêt.
J'entre, ne fais pas de bruit.
Papa est dans le salon.
Les effets du jetlag. Il revient du Costa Rica, repart semaine prochaine aux Philippines.
Fiable, solide, taiseux aussi. Il est cet outil qu'on jettera bientôt.
Il est la sagesse. Il était l'eau qui dort. Celle dans laquelle revivre, voir loin, flotter.
Amniotique le Papa.
Le temps d'une étreinte, de sa chaleur dans la nuit.
Je lu dis tout "J'ai vu le futur, papa. Ecoute moi. Maman te quittera bientôt. D'ici 3 ans tout au plus. Dans 11 ans tu viendras me rendre visite au Mozambique où je ferai mon service. Nous passerons une semaine extraordinaire tous les 2. Mémorable. La plus belle. 8 ans plus tard tu ne seras déjà plus. Entretemps, ton boulot t'aura dit merci.... Te laisse pas faire Papa !"
On s'est étreint. Fort. Puis il a dit entre deux rires étranglés par les sanglots :
"Faut bien payer tes études fiston... Allez va dormir ! On parlera de tout ça demain"
La première image ? Un appartement à Maputo. 1997. J'apprends le portugais, je découvre un pays fantasctico. Tout y est merveille. Les paysages, la ville, les gens, la musique, une douceur de vivre qui contraste avec Un couple la soixantaine vient de s'installer en provenance du Cap Vert. D'impénitents voyageurs avec dans leur besla guerre civile qui vient de finir... Ca métisse, ça ne se contecte pas d'exister ça vit fort ! C'est l'époque où je découvre Cesaria Evora. Intense émotion à l'écoute de cette grande dame alors au sommet de son art. Et puis pas loin dans le temps, c'est Bonga Angola qui raviva nos âmes d'alors. Fraîches et avide d'un vie comme ça. Lorsqu'il revient dans mes oreilles je replonge immédiatement mon âme dans ces années qui avaient du chien.
La première image ? Les funérailles de Nanga Mboko. Qui furent dignes au moins au départ, disons jusqu'à la première pluie torrentielle. Intensité maximale. Des trombes de larmes et du beau recueillement, de l'émotion, partout. Puis soudain, le ruissellement originel. Des classes populaires aux élites hébétées devant leur poste de TV. Les images décrivent une émotion collective immense. Mais quand la pluie commence, s'intensifie, les esprits s'échauffent à mesure que le cortège traverse le centre ville. Le cordon de sécurité implose. On attaque le cercueil, on le profane, on le désosse. Stupeur... Aucun corps à l'intérieur...
Toute la séquence résonne de la version (à nulle autre pareille) de Giving Up par Nanga !
La première image ? Au petit matin. Une course aux aurores autour des Buttes Chaumont. Un réveil tranquille suivi d'une marche à pas de velours vers l'ordi dans la cuisine du 6 square ou la machine à écrire (voire le minitel) du 60 rue de Villacoublay... Ces moments là sont précieux, ils sont pour soi. Rien que pour soi. Ces moments où "l'amour tu ne caches plus" !
Demain, tiens, justement, tu peux courir, lève-toi
tôt.
Tu as fait ce qu’il fallait
aujourd'hui : aquarium ou lessive, course Léana.
Tu es présent pour la Banque, le
prêt et le futur déménagement.
Quelques réglages sur les impôts,
les papiers, les factures mais tout va se mettre en place.
Il y a les jeux, krankil, les
albums(être patient), les formats TV
(j’ai confiance).
Restera le court métrage, le
sport, et URT URT URT URT URT… Ne pas négliger la maison de ton papa qui
n’attend que toi.
La première image ? Du super 8 surgi d'Abidjan, années 80. Madeleine sonore. Proust n'est jamais loin. Suffit de tendre l'oreille.
Il faut s’écouter comme ce matin.
Maux de tête. Ca ressemble à un retour de flamme des apnées plus tard… Une famille d’apnées pas
sympas qui viennent me faire des câlins. Elles se rendent pas compte que ça m’étouffe… Et pourtant je le mérite l’amour c’est ce que
je me dis quand je lis « Atelier d’écriture », pour retrouver sa
« voie » de vie.
Hier épuisé, sous la douche, j’ai
commencé mon "one man" rêvé… Le monde du travail est sympa à croquignoler (éléments de
langages, le chiffre, bulldozer, mettre la paquet...), les cousins ecolo-vegan
aussi… Les tics de langage c’est quand même énorme… De PAPY LEO au CONSULTANT
qui marche par itération… STRAT et BIZ DEV… Y a vraiment de quoi faire… Faut
juste se poser… Le côté wtf naïf de ISMO me touche… Il y a un côté nounours
avec du bon sens…
Développer deux trois sketches….
En partant de ce que j’ai déjà pondu. En toute humilité. S’inspirer de PROUST
(Gaspard) … Simple, décomplexé sans la dialectique sociale pour venir
empoisonner l’humour de jugements forcément partiaux. Ca doit le faire… Faut
remettre au goût du jour ces idées… et travailler un enchaînement de situations
qui fasse sens.
Parallèlement retrouver tes
projets de courts métrages et avancer sur l’un d’eux… POLITIQUE ? Why not…
Le plus intéressant peut-être. Sur la mythologie qu’on crée de soi, à partir de
soi. De ce qu’on est, de ce qu’on voudrait être, de ce qu’on aurait voulu
devenir, de ce que fait qu’on nous regarde… Se faire des cicatrices au feutre…
et se sentir plus digne, plus vieux, plus sage, plus aimable.
Pour le court, soit la nana
sanguinaire à la voix d’ange… Soit le pamphlet sur le moi qui serait une
construction, encore plus sur un écran, dès lors qu’il est question de
politique.
La première image ? Cette voix qui est un instrument. Docile, caisse de résonnace d'une âme pure dans un corps dévasté. Ô Chet. Ton corps c'était ta prison. Ta voix notre remise de liberté.
Les prisons qu’on érige en
pensant se libérer. Voilà où mène le Phosphénisme et ses petites vérités
rassurantes. Comme les écolms de Yoga régnant sur des centres cossus et nécessitant
l’argent comme carburant, le phosphénisme ou les théories vaseuses du tout
qu’on embrasserait depuis soi ne mènent qu’à soi. Interprétation,
formation etBizinesse… Toujours revenir à ce constat sans
appel : rien ne ressemble plus à un ascète qu’un bobo hypocondriaque et
autosatisfait qui prend soin de ses petites joues rebondies, de son teint, de
la souplesse de sa musculature de tout ce qui vient nourrir son petit corps
dodu. Gaffe à la confusion entre « se libérer de son soi » et
« y revenir par le biais de l’ego ».
A propos de voix, Manches Longues (projet avec
Juju) peuvent être racontées par une voix off mystérieuse… Quel
personnage ? Quel point de vue ? Ce mystère vient créer un liant à
ces récits entrecoupés post explosion. Kadima ?
Qu’est-ce qui fait de Nanga un
personnage aussi déterminé, omnipotent, aux multiples visages ! Le fait
qu’il soit double ?
La première image ? L'internat toujours. les Doors c'est pas vraiment les années 80. Mais ma mère et ma tante les écoutaient beaucoup. Et puis il y a eu le film de Stone en 1987 je crois. Vu à Vélizy. pas vraiment aimé ! Film quelconque mais quelle musique.
Parmi les projets à ne pas
lâcher ces temps-cis, il y a des nouvelles qui forment un recueil. Pas vraiment le fameux
« Contes et légendes du square Bolivar » qui est fin prêt. Quelques
contes à peaufiner… A créer… Comme le MOUTON DE MINUIT. No… Plutôt dans la
mouvance « Histoires à dormir sur le ventre » qui fait écho au
« sous la couette », position de protection ventrale… Quand on a peur
quoi…En gardant cet ancrage, cette
filiation Maupassantesque (La Maison Tellier), Flaubertisque (3 contes) ou
Johnsoniste (Jesus Son) voire Wrighteous (Going native)… Faut trouver le lien
entre chaque nouvelle que l’une d’elle soit l’œuvre de l’auteur du recueil qui
veut ramener à la vie son meilleur pote et co-auteur… C’est dans cette veine
que tu tireras le meilleur de « ROMAN VILLE » ? En essayant de
rendre le lecteur intelligent… Certains auteurs de nouvelles racontent des
histoires, les ont vécues, d’autres les écrivent, les inventent… Certaines
histoires ouvrent des portes sur d’autres histoires…
Et quand on parle de portes... En voici quelques unes mémorables.
La première image ? Le combat de boxe qui m'a inoculé le virus ? Hearns Hagler probablement. La boxe est noble à bien des égards. Les contraintes comme ailleurs vous subliment. Ne pas pouvoir utiliser ses jambes, sa tête , ses coudes, ne pas pouvoir entraîner l'autre au sol, ne pas le frapper au sol... Tout ce carcan de règles et de valeurs qui fait ressortir le meilleur des 2 combattants et fait remonter à la surface un peu de ce que l'humanité recèle de divin.
Parmi les chansons que j'y associe il y a Nougaro c'est cartain et ses quatre merveilleuses boules de cuir.
Alors où en est la Boxe ? A l'heure de Fury-Ngannou. Au fond, vu de l’extérieur, Fury-Ngannou
c’est d’abord une exhibition, une mascarade, sorte de Alien VS Predator mais
chez les humains. Donc une vitrine sans chair, sans guts, sans ce qui fait le
sel de ce sport un temps matière à tant de rêves. A mieux y
réfléchir, il prouve qu’on peut gagner en ayant un physique de bouffeur de pop-corn
sur son canapé. On peut gagner sans bosser d’un côté, on peut participer sans
faire ses classes de l’autre. Mais visuellement, C’est tout ce qui compte. Les
physiques musculeux à la Holyfield ont vécu, y en a marre ; tout ceci
manque d’imagination. L’imagination se niche dans les courbes grasses et le
sourire enjôleur de Tyson Fury.
La première image ? Une scène de théâtre observée depuis les coulisses. Le rideau tombé, le brouhaha du public que l'on perçoit à travers et qui vous picore le palpitant.
Dans le filage, dans la
répétition générale, il y a le vertige, c’est l’entraînement des petits fauves
hilares avant la première chasse. Ce sentiment du vide qui nous étreint. Mais
pour être « en forme » le jour J, il faut s’écouter, écouter ses yeux,
son nez, son ventre qui pousse, les douleurs sous les pieds, car l’énergie est
encore là... Pour repartir du bon pied. Avec allant, avec envie. Avec le désir.
Ca et les listes qui vont bien… Le corps, l’esprit, les projets, ton tel,
les courriers, organisé, focused, avancer sur ce qui va se faire. Ne rien
négliger. Ne pas baisser de rythme. Ni les bras !
La première image ? Mes pas. L'un après l'autre. Un trottoir incliné encore artificiellement éclairé aux aurores dans le 20ème arrondissement.
J’écoutais ce matin sur le chemin du travail le
précepteur, toujours passionnant et cette fois sur Hegel dont j’ai écouté
aussi la prose au sujet de la dialectique il y a peu et le besoin de reconnaissance… d’être remarqué,
d’extraire le JE de la masse informe du monde tel qu’il va. Hyper intéressant.
Sur ce qu’on échine à faire pour exister. Pour que sa conscience soit reconnue
à sa juste valeur.
Et je repense à tous ces moments
où on n’ose pas dire ce que l'on pense, où l'on auto-réïfie, où l'on fait comme sa
mère voudrait qu'on fasse… un objet qui est là comme son reflet pour lui
alléger l’âme et l’égo. Un objet lourd et pesant qui est là pour la satisfaire.
Et vous vous auto-mutilez, c’est logique ; et les doigts, et la voix, et les
goûts…Qu’est-ce qui te fait envie là maintenant ? Ecoute-roi et fonce… va
vers ton risque… Aime ce que tu aimes…
Cette île flottante, dessert de
mon enfance, est revenue en grâce il y a peu et j’ai compris que cette île c’est
ce moi qui résistait dans sa crème anglaise, sous la carapace, ce coeur qui
battait tout ce temps. C’est passionnant parce que tout part de là. Rester qui
on est. Faire ce qu’on aime. Manger quand on a faim. Boire quand on a soif.
Dire quand on aime. Aimer comme on se quitte. Tout ce qui fait que tu sais
pourquoi tu es là maintenant et la seconde d’après. Si vous ralentissez, le temps ralentit. Si vous fermez
le livre de temps en temps vous pouvez y revenir plus fort. Avec plus
d’appétit. Tout est tant qu’on se souvient que la vie c’est la perception par
les sens d’une réalité qui semble être ce qu’elle est mais qui ne l’est
peut-être pas. Relativité de chaque point de vue. Perception tronquée de la
réalité pleine et entière. Identité qui ne serait qu’une construction basée sur
les expérimentations de chaque nouvel instant de l’existence. Alors il faut
s’en extraire, fermer le livre, respirer, réfléchir puis y revenir, pas à
reculons pour porter un regard neuf et plein de vie, d’envie, de conscience,
d’affirmation de soi. Comme partie du tout. Mais comme partie du tout qui a des
choses à défendre à commencer par affirmer ce qu’il aime, ce qu’il aspire à
devenir. Etre soi. Ne pas se faire obscur objet du désir des autres.
La première image ? L'autoroute avalée au volant de la Twingo de Joe. Pas plus de 100 km par heure. Piano piano.
Aujourd’hui, on va à Cotters-Villeret.
On va bouffer du cochon. Il y aura 50 personnes. Ca va être sympatoche.J’y vais avec la voiture de Joe. J’en prends
soin, j’essaye. Et la Volvo 464 mise à part, tes voitures ont souvent été les
miennes dans un second temps : Renault 20, Nissan Blue Bird. J’ai
également toujours été le guide, le premier de cordée pour les copains plus
jeune, que ce soit pour aller en Belgique ou descendre au Pays Basque…
La dialectique, Hegel le dit, c’est aller contre le courant. Puisque
l’histoire aurait un sens. Faisons le saumon. S’y fumer la gueule. Eviter les
Ours, les remercier en passant, avoir des choses à raconter en arrivant au
point de départ. Marcher à reculons jusqu’à la source. Devenir un ratel, se
faire colibri et avancer à reculons pour regagner le temps perdu.
La Paque à Villers Cotteret,
c’était sympatoche. Plus de stress des grands messes pour moi. Je m’en libère.
J’y ai survécu. Ma dialectique a accompli son œuvre silencieuse. Plus besoin de
me remplir le rien. Pareil lors du repas des 50 ans de JB. J’ai compris là
aussi ce que chacun était en train de lâcher en chemin. Par petits bouts. Dans
la forêt de l’existence. Une lignée de bouts de pain, la prochaine fois de
cailloux, de bisous, de hiboux…
A Villers Cotteret, on a recréé
avec les nouveaux fervents chrétiens venus d’Afrique une nouvelle langue, une
nouvelle foi, on repeuple ainsi ces villages, ces familles. Plus de 30 enfants
par ici. C’est magique. Du métissage à gogo. Le 19ème siècle
est reparti comme en 40. On s’autosuffit.Une bonne éducation. Avec on le sent assez d’autorité en amont. On
comprend mieux, les gosses s’amusent, s’épuisent et nous les vieux on s’assoupit
en les regardant à l’ombre d’un figuier (ou d’un cocotier face à la mer). C’est
notre ASMR à nous autres les croulants. Les yeux dans le vague à regarder
la vie frétiller. Et dans la discussion les rites et coutumes, les dotes refont
surface (un sujet magique pour une série TV comme les Motamoteurs) celles qui la
font dure à Brazzaville (Premier vin, deuxième vin, troisième vin, liste de
mariage dans des boutiques à Paris, ordinateur, voiture,…) où le mari sent
qu’il a vraiment acheté sa femme. Il a « lu l’heure ». par ici,
« tout est vieux », façon de dire que les traditions ont la vie dure,
qu’il n’y a vraiment rien de neuf sous le chaud soleil de Brazza. Et l’on parle
des exigences des parents de la mariée : l’un exige un bar longue tête, un
porc long chassis (avec « beau regard ») sous peine de quitter la table
des négociations.
C’est ce que j’ai retenu. Trois
expressions parmi d’autres
Move me day … (pidgin de Douala) > l’affaire me dépasse ou je
reste sans voix… Les deux se valent !
Tu vas lire l’heure > Ca va chauffer pour toi, tu vas t’en
souvenir, te rappeler l’heure exacte !
Tout est vieux > Rien de neuf
Cela donne envie d’aller plus
avant sur les Motamoteurs, les décodeurs du mot, qui vont naître avec j’espère
Diana Boulli qui me semble avoir un talent inné et fou.
Pourquoi réunir autant d’enfants
sinon ? Recréer l’esprit de collaboration, les affinités qui prennent racine,
« la greffe doit prendre » dit Yolande… Elle a 100 fois raison. Les
enfants se forgent des souvenirs et garderont le lien plus tard. Il y faudra
des lieux. De communion, de retrouvailles. Pour accueillir assez de monde. URT.
ERMITAGE. Tout est là Romain. Papa t’a légué ça. Tu dois y trouver quelque
chose, une porte sur ton histoire. Sur la sienne, sur la nôtre.Chaque chose en son temps. Creuse toi les
méninges, tu vas trouver comme toujours. C’est un projet de jeu… Grandeur
nature…Les Tiny Houses, les maisons
dans les arbres, les puits à réhabiliter, la source à valoriser, les cèpes à
consommer, le grenier à réhabiliter, la cave à déployer sur l’arrière… What
else ?
La première image ? Les murs imposants par l'arrière du Père Lachaise. Les effluves d'un restau indien non loin.
Chemin faisant ce vendredi 7
avril, l’on est passé devant le Père Lachaise, M Auzou évoque les messes noires
qui s’organisaient la nuit entre ses murs. Et l’on évoque le mystère de
l’au-delà. Les lumières blafardes au bout du couloir, les ovnis qui nous
visitent régulièrement, le Big Bang, et puis au détour d’une conversation plus
sérieuse sur les joies du voyage en dégustant un nan garlic, M Auzou évoque ces
rites en Malaisie qui voient les endeuillés laisser le corps de leurs disparus trôner
au sommet d’un arbre offert à la nature… Puis ils déménagent pour échapper à la
douleur, pour bâtir ailleurs, pour laisser les morts à la paix de l’endroit
où ils sont restés. Dépossédé de son corps, le partant peut ainsi retrouver le
chemin des étoiles. M Auzou se rappelle aussi cette justice rendue en Pays
Dogon où la sanction tombe irrémédiablement pour punir l’accusé : ce sera le
bannissement. Un décret divin. Ce qui sous d’autres cieux représente une chance
inouïe de mettre les voiles « ras le bol de ces vieux cons », prendre
la tangente, s’évanouir dans la nature… Non ici, la valeur de l’attachement à
sa communauté est inviolable sauf pour qui enfreint les lois ancestrales… A
méditer tous ensemble. Les raisons pour lesquelles l’économie locale avait du
bon, c’est justement parce que tu connaissais ton poissonnier, ton boucher, tout
le monde se connaissait… Tu savais vers qui te retourner en cas de problème.
Evidemment la mondialisation facilite les « rien à foutre si il y a
la listeria, est-ce que je connais la personne en bout de chaîne qui se ruera
sur mon yoghourt ? Ils z’ont qu’à essayer de me bannir, j’irai me
faire oublier dans mon paradis fiscal » ! Ah les cons. C’est notre dignité
qu’on a lentement bannie par ici.
En écrivant ceci, c'est Mirage de Jean-Luc Ponty qui résonne fort !
La première image ? Une tortue (le vieux dessin animé de Disney) restée sur la ligne de depart. Tout part de cette scène du film
de Spielberg ; la ligne de départ, tout le monde s’élance et reste le
héros tranquillement sur la ligne de départ, héros qui va s’extraire, partir en
marche arrière, et faire tout le chemin par en-dessous… Voyant le monde sous un
autre angle, avec d’autres yeux… Fuir la compétition qui assèche les forces
vives, avancer à son rythme avec sa boussole, notre petite maison sur le dos,
et aller jusqu’au bout sans s’épuiser c’est à dire en gardant le feu sacré
l’énergie qui pousse à soulever des montagnes.
Les gens ne comprennent pas
toujours qu’on puisse réaliser, se réaliser, le plus tard possible, en gardant
l’émerveillement intact. C’est une philosophie à pratiquer chaque matin. Rester
le « débutant » refuser les spécialisations, les expertises… S’alléger
de tout ce qui contraint vos articulations, de ce qui vous immobilisent le rachis
cervical et les idées par voie de conséquence. En tout chose, poser un regard
neuf, celui de l’enfant qui cherche les moyens de s’amuser, se divertir,
découvrir, chercher mais trouver …
Cette candeur se retrouve aussi
chez le cinéphile. Il faut savoir repartir « vierge » à chaque
nouveau film même dans un genre balisé et très connu de vous. C’est à la
condition de cette redécouverte avec les yeux d’enfant que la magie du cinéma
se re-propage en vous. C’est vrai pour le spectateur et c’est probablement vrai
pour le réalisateur, l’acteur, … De nouvelles idées, de nouveaux visages, de
nouveaux mots… Faire contre la veille, faire contre soi, faire envers et contre
tous… Le prix de la création passe par cette nécessité de créer ce qui sera
bientôt en possession des spectateurs, du lecteur, des graines qui pousseront
ailleurs, dans d’autres psychés, pour faire naître d’autres œuvres.L’humilité de s’effacer devant son oeuvre,
lui laisser le champ libre, permettre aux autres de se l’approprier. Casser sa guitare. Et rien de plus candide que l'esprit punk. Clashons, clashons ! L'esprit de Londres est alors en nous.
La premiere image ? Toujours ce réveil avant les autres, avant la maison, avant le quartier, avant la ville, avant le monde. Il fait encore nuit, je file au boulot et mon esprit s'agite. Il est l enfance de l'art.
Ce matin je suis arrivé très tôt
au bureau.
J’aime ces atmosphères de fin de
nuit où vous vous sentez en communion avec quelque chose qui vous dépasse.
Probablement parce que vous savez le monde autour parfaitement endolori, plongé
dans une catalepsie profonde, absent à lui-même. Quand vous prenez au contraire
la mesure de vos capacités, du dialogue en ligne directe qui s’installe avec le
tout puissant. Vous êtes l’élu des poubelles du matin. Il ne voit, il n’entend
que vous. Et vous n’avez que lui. Rocky Balboa c’est alors un peu vous et le
rêve américain, amérindien, métropolitain que sais-je encore est fait pour
vous.
Arpenter ce même chemin encore et
encore fait circuler une énergie que vous avez-vous même créée. Encore et
encore. Rien de statique dans tout cela. Le mouvement répété sur un même lieu. C’’est
la force invisible de l’arbre au travail. C’est comme frotter encore et encore
deux Silex… De cette poussière (ces derniers jours c’était plutôt
l’amoncellement des ordures qui était notable sur le chemin) naîtra quelque
chose comme une évidence. Comme une vie au carré. L’exponentielle de vos désirs
s’y donne jour comme la démultiplication d’un Gremlin au contact d’une eau
fraîche après minuit.
Le principe expliqué du trou
noir. Une densité telle dans l’infiniment petit, sur un lieu de ce fait précisément
localisé qu’elle crée un énergie démesurée, inimaginable… C’est la même chose
en un point. Pour l’arbre, pour l’homme qui médite sous l’arbre, pour
l’endormi… Si rester en un point « recharge vos batterie » énergise
vos vies, on en aurait la preuve ? Et bien le sommeil est là pour en
témoigner. Dormir c’est se faire arbre et plonger nos racines dans un lieu où
nous revenons sans cesse chaque nouvelle nuit pour y revivre.
La première image ? Near Dark... ce fantastique film de Vampires qui dépoussière un genre en le croisant avec le road mivie, le western et me revient en mémoire le visage noirci par la suie de Lance Henriksen.
Sur l'affiche du de l'album de Talking Heads, ces visages peints me rappellent le film de Kathryn Bigelow
Le mythe des vampires m’a
toujours fasciné. Dracula et plus particulièrement son acteur emblématique
(Christopher Lee) étaient adorés de papa. Qui m’a transmis ce goût pour les
châteaux abandonnés (en apparence), la brume sur la lande, les hurlements au
loin, la désolation…
On retient souvent le côté tout
puissant du vampire, son immortalité à l’épreuve de sa nuit sans fin.
J’y ai toujours vu la métaphore
d’un homme qui pour « survivre » doit éviter d’entrer dans la
lumière. Rester sur son chemin, ne pas suivre les modes imbéciles, résister à
l’évidence du juste milieu, du plus grand nombre. Pour rester lui-même. Sur son
chemin. Condition pour vivre éternellement. Sans y laisser sa peau.
L’intemporalité faite homme dès lors qu’on refuse la tyrannie du tumulte
extérieur. Apologie du « quant à soi ».
En même temps c’est une
malédiction que l’on rompt par un coup de pieu dans le ‘cœur’ (un coup de
cœur ? un coup de foudre ?) et l’absorption d’ail qui refait circuler
le sang. Quelle plus belle métaphore de l’amour qui vient frapper à votre
porte ! Alors le fond de de cette histoire serait de « réveiller » un
cœur en hiver, par un baiser (le château de la belle au bois dormant est donc
le château de Draculette), une piqure d’insuline au coeur (comme dans Pulp
Fiction) ou un coup de pieu qui permet de réveiller les sentiments de l’homme
qui se refuse à la lumière, à ses propres sentiments, à l’amour quoi ! Le
tueur de vampires est sous cet angle beaucoup plus intéressant quand il s’agit
d’une femme. Et vice versa. Les archétypes sont bien plus passionnants à
creuser
De la même façon, au sujet des
mythes et des contes, je suis toujours fasciné par le bal de Cendrillon qui
fait écho à ces fêtes qui depuis la nuit des temps permettent de recréer le
temps de festivités le cadre millénaire de la parade nuptiale… On retrouve
notre silhouette des 20 ans le temps d’une parenthèse enchantée, le temps d’un
coup de baguette magique où par la pensée l’espace d’une seconde vous dansez
avec votre petit fils et croyez être au bras de votre frère Jean disparu depuis
peu. La magie du bal et ses effets psychotropes. Hier, aujourd’hui, demain, les
mêmes éphémères.
Je viens d’y penser en remontant
le boulevard Giscard d’Estaing à Marcory.
La première image ? Le lycée forcément. Fredo habillé comme un corbeau de la tête au pied. Quelques amateurs de musique punk (The Clash ou les Sex Pistols) ici ou là.
Mais il y aurait tous les fameux précurseurs du Punk paraît-il. The Who of course, A la même époque, on compte aussi The Kinks et leur art très "Beatlesien" de la mélodie, le son parfois rugueux pourtant. Ils semblent avoir influné la pop des Oasis et Blur plus récemment. En tout cas, eux s'en réclament !
Et puis dans cette époque un peu fofolle, innovante, ébourrifée, il y a le Mothers of invention de ce cher Frank Zappa.
La première image ? A la tété, le mur de Berlin, ça s'éfrite, l'histoire est en marche nous dit-on une époque de liberté s'ouvre enfin (alors qu'elle finit), un souffle venu de l'est qui te fait dire ques les jeunesses européennes à l'époque ont bien des choses à vivre, à dire. Pourtant... 3 décennies plus tard, que reste-t-il de ces frissonnements de joie, de ces candeurs émoustillées ?
Je suis de passage à Abidjan. A l'hôtel, le
personnel au sol d’Air Côte d’ivoire est là, endimanché, dans leurs costumes de
scène jaunes et fluo. Je ferme les yeux et visualise. Ce qui me vient, c’est ce
petit chien gringalet à la santé fragile aux pattes courtes que leurs maîtresses
affublent d’une petite laine lorsque la bise est venue. Je rouvre les yeux et
tout devient clair. Cette légère excitation aux abords du buffet de l’Ibis qu’on
ressent dans les gestes précis du matin, cet air content, la truffe humide…
Nous autres salariés avons été ramenés à la joie du chien quand sa queue
frétille à l’idée que sa gamelle sera bientôt à portée de miam. Un rien nous
habille l’humeur.
De quoi se replonger illico dans du Killing Joke 1980 !
La première image ? Je l'attends toujours... Des groupes que je connais mal ou à travers de tubes entendus tout au long des années 80 sur les ondes. Nostalgie peut-être ou certains films... Un arrière goût de Folk (Grateful Dead) de rock psyché (Cream). Mais toujours bien belles mélodies en tout cas. Comme avec Creedence. Neil Young plus près de nous a fait les belles heures de quelques boucles mélancoliques dna le foyer de l'Edhec époque 1992-1994.
La première image ? L'internat de Marcel Roby (Saint Germain En Laye) époque 1987-1990.
C'est là que des compères écoutaient ces 2 groupes alors en vogue.
Personnellement je n'ai jamais vraiment accroché à l'époque mais avec le recul le Dead Can Dance de Within the realm of a dying sun peut évoquer par certains aspects le côté électro lugubre de Music for the masses (Depeche Mode)
Le Dead Can Dance de Serpent's egg évoque davantage le Polyphonique des chants grégoriens, Corses ou Basques. Pofond et religieux.
Cocteau Twins évoque davantage le côté pop et mélodique de la grande époque Prefab Sprout.
Mais vous savez quel est le plan qui me manquera éternellement dans Shining, et qui n'a probablement jamais été tourné ? C'est ce travelling tout en douceur, guidé par une steadycam apaisée, sereine, dans la salle Colorado, et qui achèverait son mouvement sur la machine à écrire à côté de laquelle on découvrirait, par un mouvement latéral d'une grâce infinie, un manuscrit épais sur la première page duquel apparaîtrait le titre Shining et juste en-dessous le nom de l'auteur : Jack Torrance avec en exergue une accroche assassine "La première véritable autofiction mondiale". Derrière, le feu vivrait ses derniers instants dans l'immense cheminée au coeur d'un hôtel au fond tout ce qu'il y avait de moins hanté. Et pour reprendre les termes de Jack en apprenant le terrible fait divers de la bouche d'Ullman : "This is quite a story". Dont acte..
La première image ? Ma chambre de pré-ado. J'ai commencé sur Pink Floyd avec The Wall et Wish you were here. Deux albums que j'adore. Puis est venu le mythique Dark side of the moon.
Plus tard sont arrivés à mes oreilles par l'entremise de la Bouille, grand connaisseur, Ummagumma et Atom Heart Mother.
Après avoir depuis écouté et réécouté tous les albums (dont Obscured to clouds, Meddle, Animals et tutti quanti) , je me suis fait ma religion et je pense aujourd'hui que voici celui qui peut parfois rivaliser avec les 3 intouchables (TW, WYWH, DSOTM).
Toute une époque, les années 90, où je découvre les "vieux films" dans cinémas d'art et d'essai du 5e et du 6e arrondissement de Paris (j'ai eu mon permis et ma première voiture en 1991), dans les Video Futur (notamment à Lille) et plus tard sur les chaînes spécialisées du câble.
Je crois qu c'était le cas pour l'Aventure de madame Muir (The Ghost and Mrs Muir), chef d'oeuvre de Joseph L LMankiewicz porté par ue Bande originale qui est une des plus abouties, complexes riches du génial Bernard Herrmann.
Autour des fantômes, rarement autant de poésie ne fut portée à l'écran.
La première image ? Gene Hackman. Sa silhouette, son regard. Dans toute sa splendeur. Acteur chéri dans tant de film dont le mémorable Night Moves (Arthur Penn).
Mais dans tant d'autres de cette époque : l'Epouvantail (Schatzberg), French Connection (Friedkin) The Conversation (Coppola)... et j'en passe. Un acteur qui aura marqué durablement ma psychés comme héros, anti-héros et même comme méchant (Impitoyable).
Un prince !
Dans The Conversation revient notamment cette partition élégante, entêtante de David Shire. Palme d'or méritée à Cannes.
La première image ? cette silhouette et cette voix sur une petit écran capricieux, l'époque des premières chaînes thématiques, notamment musicales avc la fameuse 6ème chaînes et ses clips non stop.
Siouxsie a vraiment ce truc des femmes Rock'n roll qui peuvent aisément vous faire tourner la tête. Rebelle, darkly mysterious. La curieuse impression qu'elle peut être votre muse, qu'elle seule saura sauver votre âme.
Et réécouter aujourd'hui 4 de ses titres me conforte dans l'idée qu'elle était hors du / en avance sur son temps.