La premiere image ? Toujours ce réveil avant les autres, avant la maison, avant le quartier, avant la ville, avant le monde. Il fait encore nuit, je file au boulot et mon esprit s'agite. Il est l enfance de l'art.
Ce matin je suis arrivé très tôt au bureau.
J’aime ces atmosphères de fin de
nuit où vous vous sentez en communion avec quelque chose qui vous dépasse.
Probablement parce que vous savez le monde autour parfaitement endolori, plongé
dans une catalepsie profonde, absent à lui-même. Quand vous prenez au contraire
la mesure de vos capacités, du dialogue en ligne directe qui s’installe avec le
tout puissant. Vous êtes l’élu des poubelles du matin. Il ne voit, il n’entend
que vous. Et vous n’avez que lui. Rocky Balboa c’est alors un peu vous et le
rêve américain, amérindien, métropolitain que sais-je encore est fait pour
vous.
Arpenter ce même chemin encore et
encore fait circuler une énergie que vous avez-vous même créée. Encore et
encore. Rien de statique dans tout cela. Le mouvement répété sur un même lieu. C’’est
la force invisible de l’arbre au travail. C’est comme frotter encore et encore
deux Silex… De cette poussière (ces derniers jours c’était plutôt
l’amoncellement des ordures qui était notable sur le chemin) naîtra quelque
chose comme une évidence. Comme une vie au carré. L’exponentielle de vos désirs
s’y donne jour comme la démultiplication d’un Gremlin au contact d’une eau
fraîche après minuit.
Le principe expliqué du trou noir. Une densité telle dans l’infiniment petit, sur un lieu de ce fait précisément localisé qu’elle crée un énergie démesurée, inimaginable… C’est la même chose en un point. Pour l’arbre, pour l’homme qui médite sous l’arbre, pour l’endormi… Si rester en un point « recharge vos batterie » énergise vos vies, on en aurait la preuve ? Et bien le sommeil est là pour en témoigner. Dormir c’est se faire arbre et plonger nos racines dans un lieu où nous revenons sans cesse chaque nouvelle nuit pour y revivre.
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