La première image ? Une tortue (le vieux dessin animé de Disney) restée sur la ligne de depart. Tout part de cette scène du film
de Spielberg ; la ligne de départ, tout le monde s’élance et reste le
héros tranquillement sur la ligne de départ, héros qui va s’extraire, partir en
marche arrière, et faire tout le chemin par en-dessous… Voyant le monde sous un
autre angle, avec d’autres yeux… Fuir la compétition qui assèche les forces
vives, avancer à son rythme avec sa boussole, notre petite maison sur le dos,
et aller jusqu’au bout sans s’épuiser c’est à dire en gardant le feu sacré
l’énergie qui pousse à soulever des montagnes.
Les gens ne comprennent pas
toujours qu’on puisse réaliser, se réaliser, le plus tard possible, en gardant
l’émerveillement intact. C’est une philosophie à pratiquer chaque matin. Rester
le « débutant » refuser les spécialisations, les expertises… S’alléger
de tout ce qui contraint vos articulations, de ce qui vous immobilisent le rachis
cervical et les idées par voie de conséquence. En tout chose, poser un regard
neuf, celui de l’enfant qui cherche les moyens de s’amuser, se divertir,
découvrir, chercher mais trouver …
Cette candeur se retrouve aussi chez le cinéphile. Il faut savoir repartir « vierge » à chaque nouveau film même dans un genre balisé et très connu de vous. C’est à la condition de cette redécouverte avec les yeux d’enfant que la magie du cinéma se re-propage en vous. C’est vrai pour le spectateur et c’est probablement vrai pour le réalisateur, l’acteur, … De nouvelles idées, de nouveaux visages, de nouveaux mots… Faire contre la veille, faire contre soi, faire envers et contre tous… Le prix de la création passe par cette nécessité de créer ce qui sera bientôt en possession des spectateurs, du lecteur, des graines qui pousseront ailleurs, dans d’autres psychés, pour faire naître d’autres œuvres. L’humilité de s’effacer devant son oeuvre, lui laisser le champ libre, permettre aux autres de se l’approprier. Casser sa guitare. Et rien de plus candide que l'esprit punk. Clashons, clashons ! L'esprit de Londres est alors en nous.
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