La première image ? Un appartement à Maputo. 1997. J'apprends le portugais, je découvre un pays fantasctico. Tout y est merveille. Les paysages, la ville, les gens, la musique, une douceur de vivre qui contraste avec Un couple la soixantaine vient de s'installer en provenance du Cap Vert. D'impénitents voyageurs avec dans leur besla guerre civile qui vient de finir... Ca métisse, ça ne se contecte pas d'exister ça vit fort ! C'est l'époque où je découvre Cesaria Evora. Intense émotion à l'écoute de cette grande dame alors au sommet de son art. Et puis pas loin dans le temps, c'est Bonga Angola qui raviva nos âmes d'alors. Fraîches et avide d'un vie comme ça. Lorsqu'il revient dans mes oreilles je replonge immédiatement mon âme dans ces années qui avaient du chien.
La première image ? Les funérailles de Nanga Mboko. Qui furent dignes au moins au départ, disons jusqu'à la première pluie torrentielle. Intensité maximale. Des trombes de larmes et du beau recueillement, de l'émotion, partout. Puis soudain, le ruissellement originel. Des classes populaires aux élites hébétées devant leur poste de TV. Les images décrivent une émotion collective immense. Mais quand la pluie commence, s'intensifie, les esprits s'échauffent à mesure que le cortège traverse le centre ville. Le cordon de sécurité implose. On attaque le cercueil, on le profane, on le désosse. Stupeur... Aucun corps à l'intérieur...
Toute la séquence résonne de la version (à nulle autre pareille) de Giving Up par Nanga !